Dans un rapport de décembre 2023, le Haut Conseil de la famille, de l'enfance et de l'âge (HCFEA) constatait que l'indice des prix à la consommation avait augmenté de façon inédite depuis près de 40 ans.
À l'occasion de la revalorisation des prestations familiales et de solidarité en fonction de l'inflation, effectuée le 1er avril 2025, le HCFEA actualise ses analyses et ses propositions dans une note publiée le 25 mars 2025.
Une perte de pouvoir d'achat cumulée pour les bénéficiaires de prestations
Les prix à la consommation ont augmenté plus fortement que les prestations familiales et de solidarité entre avril 2021 et mars 2025. Cela se traduit pour les bénéficiaires de ces prestations par une perte de pouvoir d'achat cumulée.
Un couple avec trois enfants percevant :
- les allocations familiales, sans majoration pour âge ;
- le complément familial majoré ;
- de faibles revenus,
a perdu près de 660 euros entre avril 2021 et mars 2025.
L'écart entre l'indice des prix à la consommation hors tabac (IPCHT) et la base mensuelle des allocations familiales (BMAF), est, sur les périodes suivantes, de :
- 1,5 point de pourcentage entre avril 2021 et mars 2022 ;
- 2,7 points entre avril 2022 et mars 2023 ;
- 4,3 points entre avril 2023 et mars 2024 ;
- 1 point entre avril 2024 et mars 2025,
soit un écart de 2,4 points en moyenne entre avril 2021 et mars 2025.
La revalorisation de 1,7% au 1er avril 2025 devrait permettre au pouvoir d'achat de la BMAF de retrouver son niveau d'avril 2021, avant de repasser en dessous dès mai 2025.
Si, sur ces quatre années examinées par le HCFEA, les prestations avaient été complètement indexées sur les prix, les dépenses auraient été plus élevées de :
- 3 milliards d'euros (Md€) pour les prestations familiales ;
- 4,6 Md€ pour les prestations de solidarité – à savoir revenu de solidarité active (RSA), prime d'activité, aides au logement, allocation aux adultes handicapés (AAH).
Des recommandations non suivies mais toujours pertinentes
En décembre 2023, afin de limiter les pertes de pouvoir d'achat des familles, le HCFEA faisait trois recommandations que le gouvernement n'a pas suivies :
- un versement exceptionnel de prestations familiales et de solidarité ;
- la mise en place d'un mécanisme de revalorisation automatique pour les futurs épisodes inflationnistes s'appliquant dès que l'inflation dépasse 2%, à l'image de ce qui existe pour le Smic ;
- la revalorisation en avril 2024 de la BMAF d'un point au-dessus de celle prévue par la règle légale, afin qu'elle retrouve son niveau d'avril 2021.
Avec de tels dispositifs, les pertes cumulées par les familles auraient été bien moindres, souligne le HCFEA.
Si la dernière recommandation n'a plus lieu d'être, puisque la revalorisation d'avril 2025 permet à la BMAF de retrouver son niveau d'avril 2021, le HCFEA renouvelle les propositions d'un versement exceptionnel et d'un mécanisme automatique de revalorisation.