Aides fiscales (avec le quotient familial dans le calcul de l'impôt sur le revenu, par exemple), prestations sociales, congé parental, garde d'enfants... les dispositifs de redistribution vers les familles permettent de réduire la pauvreté et les inégalités. C'est le principal enseignement de l'étude de la Direction générale du Trésor (DGT), publiée le 27 février 2025.
La politique familiale, nataliste et sans condition de ressources dans les années 1930, s'est progressivement adaptée aux changements de l'organisation familiale (hausse de l'activité des femmes), à la baisse de la fécondité et à l'augmentation de la monoparentalité. Elle a aujourd'hui trois objectifs :
- contribuer à la compensation des charges de famille ;
- aider les familles vulnérables ;
- concilier vie familiale et vie professionnelle (modes de garde).
Une baisse de la pauvreté et des inégalités
Les dépenses de la politique familiale entraînent une réduction des écarts de niveau de vie entre les ménages, souligne la DGT. Par exemple, avant la redistribution, les familles d'un et deux enfants ont respectivement en moyenne un niveau de vie inférieur de 6% et 12% à un ménage sans enfant. Ce pourcentage passe à 46% pour une famille avec au moins trois enfants. Après les aides fiscales et sociales, les écarts diminuent à :
- 3% et 7% pour les familles d'un et deux enfants ;
- 29% pour les familles de trois enfants ou plus.
Les prestations en faveur de la famille sont en tête des dépenses publiques pour la famille (20,6 milliards d'euros), parmi lesquelles 12,1 milliards d'euros d'allocations familiales.
Les aides monétaires pour les enfants, varient selon les revenus, le nombre d'enfants, leur âge et leur rang. Toutefois, pointe la DGT, "les variations des transferts socio-fiscaux selon le nombre d'enfants ne sont pas toujours cohérentes avec l'évolution des coûts pour les familles". L'étude critique également "l'empilement des dispositifs" qui rend "peu lisible" la variation du montant d'aides versées par enfant en fonction du revenu.
Les solutions de garde, un facteur déterminant
Avoir une solution de garde est plus important dans la décision d'avoir un ou plusieurs enfants que la perception d'aides financières, observe la DGT.
Les aides en faveur de la garde d’enfants qui s'élèvent à 16,8 milliards d'euros représentent près d'un quart des dépenses directes avec notamment la prestation d’accueil du jeune enfant (PAJE) ou encore les crédits d'impôt pour la garde d'enfants.
Congé parental, revenus de remplacement, services d'accueil des enfants... tous les dispositifs permettant d'équilibrer vie privée et vie professionnelle jouent un rôle déterminant dans la fécondité (en forte baisse en 2024 avec 1,62 enfant par femme, soit le niveau le plus bas depuis la fin de la Première guerre mondiale).
La DGT souligne d'ailleurs que le "congé parental d'une durée raccourcie et égale entre les deux parents, associé à une meilleure indemnisation, tend à favoriser un partage des tâches plus équilibré au sein des couples par un recours accru des pères."