La publication, parue dans la revue Population et Sociétés de juillet-août 2025, analyse les réponses à l'étude des relations familiales et intergénérationnelles (Erfi 2), conduite en 2024 sur un échantillon représentatif de 12 800 personnes âgées de 18 à 79 ans en France hexagonale. Une comparaison avec deux précédentes études permet de noter les évolutions. Une enquête similaire a été menée dans une vingtaine de pays.
Une baisse des intentions de fécondité qui touche tous les groupes sociaux
L’enquête montre une baisse du nombre d’enfants souhaité par famille (de 2,7 en 1998 à 2,3 en 2024). Le modèle de la famille à deux enfants se diffuse avec 65% des femmes et des hommes de 18 à 49 ans qui considèrent ce nombre d'enfants idéal pour une famille. Dans le même temps, le modèle des familles de trois enfants ou plus en tant que modèle idéal est en forte baisse (29% en 2024 contre 50% en 1998).
Le modèle de famille idéal varie avec l’âge : de 1,9 enfant en moyenne pour les femmes entre 18 et 24 ans, ce chiffre passe à 2 enfants pour les femmes de 25 à 34 ans. L’enquête précise que le nombre d’enfants effectivement conçus est généralement inférieur au nombre d’enfants souhaités.
La baisse des intentions de fécondité est observée dans tous les groupes sociaux. Si les déterminants sociaux ont peu évolué depuis l’enquête de 2005 (sexe, pays de naissance, niveau de diplôme, catégorie socioprofessionnelle, niveau de vie), les personnes qui ont une conception plus égalitaire des rôles des femmes et des hommes dans la société ont des intentions de fécondité plus faibles.
Comment expliquer cette baisse des intentions de fécondité ?
Voulant observer si la conjoncture actuelle agit sur les intentions de fécondité, l'enquête a interrogé les personnes sur quatre points de préoccupation :
- le changement climatique ;
- la crise économique ;
- l'affaiblissement de la démocratie ;
- les perspectives pour les générations futures.
Si les réponses montrent que ces sujets ne sont pas déterminants dans le désir d'enfant, les personnes très inquiètes pour les générations futures se projettent néanmoins moins facilement dans la perspective d'avoir un enfant ou un enfant en plus (35% chez les personnes très inquiètes contre 46% chez les personnes moins inquiètes).
Malgré cette tendance à la baisse du désir d'enfant, "l’indice conjoncturel de fécondité de la France restera vraisemblablement supérieur à la moyenne européenne actuelle de 1,4 enfant par femme", conclut l'étude.