Publié le 9 juillet 2025, le rapport réalise une synthèse de la conférence "Ambition France transports" qui a réuni du 5 mai au 9 juillet 2025 des experts en mobilité, des parlementaires, des élus locaux et des représentants de fédérations professionnelles et d'usagers afin de tracer les priorités de financement pour les prochaines années. Les évaluations financières s'appuient sur les différents rapports du Conseil d'orientation des infrastructures.
Trois grands enjeux émergent du rapport :
- développer l'offre de transport entre les centres urbains et leur périphérie ;
- identifier les leviers de financement à court terme (horizon 2026) et élaborer un "cadre pluriannuel stabilisé" ;
- dessiner des modèles d'organisation pour les autoroutes à l'approche de la fin des concessions autoroutières.
La nécessaire modernisation du réseau routier, ferroviaire et fluvial
Le rapport pointe les conséquences de la dégradation continue des infrastructures de mobilité depuis plusieurs décennies :
- accumulation d'une "dette grise" constituée par le défaut d'entretien des infrastructures ;
- baisse de la qualité de service qui engendre un risque pour la sécurité des usagers ;
- fermeture provisoire ou définitive d'axes de transports majeurs pour le déplacement des particuliers et des acteurs économiques.
Alors que l'état d'entretien du réseau autoroutier concédé est jugé à 93% en bon état, 50% du réseau routier non concédé est en déficit de travaux. Si l'état du réseau routier départemental s'améliore, celui du réseau routier communal est difficile à estimer compte tenu du manque d'uniformisation des méthodes d'évaluation.
S'agissant du fret ferroviaire, "levier stratégique de la transition écologique", les objectifs fixés dans la troisième stratégie nationale bas carbone (SNBC 3) d'un doublement de sa part à l'horizon 2030 semblent difficiles à atteindre.
Quant aux 8 500 kilomètres de fleuves et canaux qui pourraient être utilisés pour le fret fluvial, le rapport pointe l'indisponibilité croissante de certaines voies et les besoins en modernisation.
De même, la décarbonation du fret routier par le remplacement progressif des poids lourds à moteur thermique au profit de poids lourds électriques nécessiterait un déploiement d'infrastructures de recharge jusqu'alors peu développé sur le réseau routier national.
Quelles pistes de financements ?
Le rapport évalue à 3 milliards d'euros par an entre 2026 à 2031 le budget supplémentaire nécessaire pour la remise à niveau et la modernisation des différentes infrastructures.
Pour y parvenir, plusieurs voies de financement sont suggérées parmi lesquelles :
- une contribution accrue des usagers des transports qui serait rendue plus acceptable par une amélioration de la qualité des services ;
- l'ouverture à la concurrence pour faciliter l'arrivée d'investisseurs privés, notamment dans le ferroviaire ;
- la mobilisation de ressources fiscales, soit nouvelles, soit par une réaffectation de ressources de l'État vers les transports ;
- une plus grande contribution des transporteurs poids lourds sur les réseaux routiers les plus fréquentés.
S'agissant du système autoroutier auquel est consacrée une part importante du rapport compte tenu de l'imminence de la fin des contrats de concession, le scénario d'un maintien du système actuel de concession est préféré à celui d'une gestion du réseau par un établissement public, moyennant certaines évolutions :
- des concessions de plus petite taille ;
- une révision de la durée des contrats ;
- un partage des bénéfices en cas de rentabilité plus forte et une utilisation de ces bénéfices pour la régénération et la modernisation des réseaux.