Le 1er septembre 2025, la Commission nationale de l'informatique et des libertés (CNIL) a imposé à Google et à Shein, deux grands acteurs du numérique, de s'acquitter d'amendes records : 325 millions d'euros pour la plateforme américaine et 150 millions pour la marque d'ultra-fast fashion chinoise. La raison ? Les deux entreprises n'ont pas respecté leur obligation d'obtenir un consentement clair et libre des utilisateurs avant de collecter des traceurs (cookies) publicitaires.
La CNIL a souligné que l'amende attribuée à Google tient compte du nombre très élevé de Français concernés par ces manquements sur les traceurs. Plus de 74 millions de comptes seraient concernés.
Google : entre publicités insérées entre les courriels et cookies
Google reçoit la plus importante amende jamais infligée par la CNIL ainsi qu'une astreinte de 100 000 euros par jour de retard dans le cas où les infractions relevées perdureraient au-delà d'un délai de six mois.
Les entreprises Google LLC et Google Ireland Limited ont été sanctionnées après avoir affiché des publicités entre les courriels des utilisateurs de Gmail sans leur accord et pour avoir déposé des cookies lors de la création de comptes Google sans le consentement des utilisateurs.
La CNIL avait infligé en janvier 2019 une sanction de 50 millions d'euros à Google pour infraction au règlement général sur la protection des données (RGPD). La peine a été confirmée en juin 2020 par le Conseil d'État.
Shein : des cookies déposés sans consentement
La filiale irlandaise de Shein, pour sa part, a été condamnée "pour non-respect des règles applicables en matière de traceurs (cookies) déposés sur le terminal des utilisateurs se rendant sur le site shein.com". Il lui est reproché de ne pas avoir recueilli le consentement des utilisateurs avant le dépôt des cookies mais aussi pour deux interfaces liées à la gestion des traceurs jugées "incomplètes".
Pour ce qui est de Shein, la CNIL a souligné que l'entreprise chinoise a fait preuve de méconnaissance de "plusieurs obligations". La CNIL relève cependant que la société Shein a "apporté des modifications à son site internet au cours de la procédure et qu'il n’était donc pas nécessaire de prononcer des injonctions de mise en conformité".