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Aides sur critères sociaux pour les étudiants : des dispositifs à améliorer

Temps de lecture  4 minutes

Par : La Rédaction

Bourses, aides à la mobilité et au logement, repas à 1 euro... l'État dépense environ 8,8 milliards d'euros par an pour améliorer les conditions de vie des étudiants qui se sont dégradées à la suite de la pandémie de Covid-19. Mais quelle est l'efficacité de ces dispositifs ?

Sur près de 3 millions d'étudiants, il y avait environ 743 000 boursiers sur critères sociaux en 2023 souligne un rapport parlementaire du 1er octobre 2025 portant sur l'évaluation des aides sur critères sociaux pour les étudiants.

Des aides utiles mais ne parvenant pas à enrayer la précarité des étudiants

"L’impact des bourses sur critères sociaux est indéniablement positif" estime le rapport. De nombreux étudiants ne pourraient pas poursuivre leur scolarité dans l’enseignement supérieur s’ils ne bénéficiaient pas de cette aide financière.

Toutefois, comme le relève le rapport, le système des bourses sur critères sociaux (BCS) :

  • ne permet pas de compenser les inégalités sociales d’accès à l’enseignement supérieur (les cursus restent socialement différenciés) ;
  • est peu efficace contre les inégalités géographiques ;
  • ne parvient pas à enrayer la précarité des étudiants.

Comme le souligne le rapport, "Entre certaines [aides] soumises à conditions de ressources et d’autres d’inspiration universalistes, les aides au profit des étudiants sont quelque peu contradictoires en regard des objectifs annoncés. Ces contradictions sont renforcées par les dispositifs fiscaux en vigueur au profit de parents d’étudiants."

Par exemple : 

  • les BCS sont les seules aides sociales qui ne soient pas automatiquement indexées, conduisant chaque année des étudiants à perdre du pouvoir d’achat ou à sortir du dispositif ;
  • les montants des aides au logement perçus par les étudiants sont très proches, quel que soit le niveau de vie considéré ;
  • la demi-part fiscale bénéficiant aux parents d’étudiants jusqu'aux 25 ans de ces derniers, fait que plus de 55% des foyers ne peuvent pas en bénéficier car ils ne sont pas imposables sur leur revenu.

 

Vers une politique nationale de la vie étudiante ?

Le rapport plaide pour la "définition d’une stratégie de plus long terme, qui prenne en compte les divers aspects de la vie étudiante et mette en ordre de marche l’ensemble des acteurs vers des objectifs communs". Les Centres régionaux des œuvres universitaires et scolaires (Crous) seraient les pilotes territoriaux de la politique nationale de la vie étudiante.

À plus court terme, le rapport préconise de réformer dans un premier temps le dispositif des BCS en instituant une revalorisation annuelle des BCS garantie par une indexation des barèmes et des taux sur l’inflation.
Le rapport recommande aussi d'instaurer dans un second temps une allocation étudiante comportant un socle universel (une sorte de "revenu étudiant") et une part sociale modulable, indexée sur l’inflation et tenant notamment compte de la situation des étudiants vis-à-vis du logement (locataire ou résident chez les parents) et du coût de la vie de la région de résidence.

Concernant le logement, le rapport préconise de prendre en compte les ressources parentales dans le calcul des allocations logement des étudiants.

Quant aux dispositifs fiscaux, le rapport invite à supprimer :

  • la réduction d’impôt au titre des frais de scolarité dans l’enseignement supérieur ;
  • la déduction de la pension alimentaire du revenu imposable des parents d’un étudiant ;
  • la demi-part fiscale jusqu’à 25 ans au bénéfice des parents d’étudiants afin de financer un meilleur ciblage des bourses sur critères sociaux au profit des étudiants les plus précaires.