Réduire les embouteillages, relier les quartiers éloignés aux transports publics... Un projet pilote de la stratégie d'application de l'intelligence artificielle (IA) de la Commission européenne a pour but d'accélérer le développement de la conduite autonome dans certaines villes européennes. Le calendrier de sa mise en œuvre, au quatrième trimestre 2026, est précisé dans l’une des annexes de la stratégie qui a été publiée le 8 octobre 2025.
Promouvoir l'adoption de l'IA dans l'industrie automobile
"Pour être compétitive à l’échelle mondiale, l’industrie automobile européenne doit retrouver d’urgence une position de chef de file dans la transition vers des véhicules connectés, autonomes et fondés sur l’IA", précise la Commission européenne dans son plan d'action industriel en faveur du secteur automobile. L’Europe cherche en effet à combler son retard technologique, mais aussi à préserver une industrie qui emploie près de 13 millions de personnes.
La Commission a proposé la création d’un réseau pilote de villes européennes pour tester les véhicules autonomes. L’objectif : accélérer la mise en place d’un système compatible avec les voitures intelligentes, fabriquées en Europe, pour les routes européennes. L'initiative permettrait de tester ces technologies dans des environnements réels et de mieux comprendre toutes les implications en matière d’infrastructure, de législation et d’interaction avec les usagers de la route. L’initiative "villes ambitieuses en matière de conduite autonome" doit être lancée fin 2026. Une coalition de 60 maires italiens a déjà manifesté son intérêt.
La conduite autonome, un déterminant majeur de compétitivité ?
Les voitures autonomes sont déjà une réalité aux États-Unis et en Chine. La mobilisation européenne actuelle est aussi une tentative de reprendre la main face à la domination technologique de ces pays. La technologie de conduite autonome sera un déterminant majeur de la compétitivité internationale et représentera une part importante de valeur ajoutée future. "Elle devrait générer une valeur ajoutée pour le secteur automobile à l’échelle mondiale pouvant atteindre 400 milliards d’euros d’ici à 2035", a précisé la Commission.
Selon le Parlement européen, l’erreur humaine est la cause de 95% des accidents sur les routes européennes. Les voitures et les camions sans conducteur pourraient permettre d’améliorer la sécurité routière. "Les technologies numériques peuvent aussi faciliter la réduction des embouteillages, des émissions de gaz à effet de serre et des polluants atmosphériques tout en améliorant la mobilité, en rendant le transport routier accessible aux personnes âgées, aux personnes à mobilité réduite et aux personnes handicapées."