Le service statistique ministériel de la Direction générale des collectivités locales a publié en septembre 2025 un bulletin d'information sur les finances des départements en 2024.
Cette analyse présente les raisons de la poursuite de la dégradation financière des départements et anticipe, au vu des budgets primitifs votés en début d'année, la prolongation de cette situation sur 2025.
En 2024, une baisse prononcée de l'épargne brute des départements
Le délai moyen de désendettement des départements entre 2023 et 2024 passe de 4,2 ans à 6,7 ans. La dette nette augmente de 7,1%. Cette hausse de 2,5 ans est due à la baisse significative de l'épargne brute (-32,2%), soit la différence entre les recettes et les dépenses de fonctionnement. Cette baisse de l'épargne brute découle :
- de la forte augmentation des dépenses de fonctionnement (+3,9%, soit 2,5 milliards d'euros) ;
- de la stabilisation des recettes de fonctionnement (+0,2%, soit 132 millions d'euros de recettes) mais aussi du recul des droits de mutation à titre onéreux (DMTO), une taxe incluse dans les frais de notaire et revenant aux collectivités, applicable aux ventes de biens immobiliers. Ce recul est lié à la crise du secteur immobilier.
L'épargne nette, qui correspond à l'épargne brute après déduction des remboursements de la dette baisse très fortement en 2024 (-55,4%, -54,1% en 2023). Cette baisse s'explique par le fait que l'épargne brute baisse plus rapidement que les remboursements de dette (-32,2% contre -4,2%). Dans le même temps, les investissements baissent et l'encours de dette est en hausse.
Le besoin de financement des départements, en dépit des limitations des dépenses d'investissement, a quasi doublé à 4 milliards d'euros.
En 2025, la poursuite d'une dégradation amorcée en 2023 ?
Les budgets primitifs des départements votés en début d'année permettent d'anticiper une situation toujours moins favorable en 2025, avec :
- une diminution de l'épargne brute (-25%), qui entamerait les dépenses d'investissements (-9,6%) ;
- une augmentation des besoins de financement ;
- un flux net de dette élevé.
Ces évolutions restent tributaires de l'inflation et d'un marché immobilier en difficulté depuis 2021. Les départements s'attendent de nouveau à une diminution des recettes de DMTO (-2,9%), qui représentent un cinquième des recettes de fonctionnement.