Le rapport du Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE) du 4 novembre 2025 fait le constat que les efforts engagés ne permettent pas de limiter le réchauffement climatique à la hauteur des objectifs fixés lors de l'accord de Paris en 2015.
Un écart entre les engagements de 2015 et leur mise en œuvre
Les projections de réchauffement planétaire au cours de ce siècle, fondées sur la mis en œuvre intégrale des engagements pris lors des accords de Paris, sont désormais une augmentation de 2,3 à 2,5 °C des températures mondiales.
Or, une évaluation tenant compte des politiques actuelles revoit ces prévisions à la hausse avec un réchauffement qui pourrait atteindre +2,8 °C.
La mise en action de l’ensemble des contributions déterminées au niveau national (CDN) décidées lors des accords de Paris (60 CDN réellement mises en place à ce jour) ne permettrait de réduire les émissions que de 15%. "Un énorme écart de mise en œuvre subsiste […] sans parler des nouveaux objectifs pour 2035" signale le rapport.
L'objectif de rester en dessous des 2 °C supplémentaires d'ici la fin du siècle semble difficile à atteindre.
Pour y parvenir, il faudrait, d'ici 2035, réduire les émissions annuelles de gaz à effet de serre de 35% par rapport aux niveaux de 2019 (pour une limitation à 2°C) et de 55% (pour une limitation à 1,5 °C).
D'ores et déjà, un dépassement du seuil de 1,5 °C au cours de la prochaine décennie est jugé "fort probable" compte tenu de la trajectoire actuelle et du rythme d'augmentation des émissions (2,3% par an, soit 57,7 gigatonnes d’équivalent CO2 en 2024).
Des efforts à intensifier
SI la fenêtre de temps pour réduire les émissions gaz à effet de serre est de "plus en plus étroite" et les plans nationaux actuels pour le climat jugés "insuffisants", "l’objectif n’est pas impossible à atteindre" selon le Secrétaire général de l'ONU, compte tenu des progrès réalisés en matière d’énergies renouvelables (sur les coûts notamment) et des solutions de réduction des émissions de méthane.
Les actions en matière de réduction des émissions depuis l’accord de Paris ont permis de diminuer les prévisions de hausse des températures pour le siècle de 3 à 3,5 °C, notamment grâce au déploiement de technologies de faibles émissions dans l'éolien et le solaire.
Pour accélérer l'action climatique il faudrait encore accroître considérablement l'aide aux pays en développement. et convaincre les pays du G20, responsables de 77% des émissions mondiales, d'intensifier massivement leurs actions dans un contexte géopolitique "complexe".
Un accord conclu in extremis entre les pays de l'Union européenne (UE) à la veille de la COP30
Peu avant le début de la COP30, et au terme de concessions, les ministres de l’environnement des 27 pays membres de l'UE, réunis à Bruxelles, se sont finalement accordés le 5 novembre 2025 sur l’engagement de baisser de 90% les émissions nettes d’ici 2040 (par rapport à 1990), en vue de la neutralité carbone en 2050. Mais des marges de manœuvre supplémentaires ont dû être introduites pour aboutir à un consensus (clauses de révisions, frein d’urgence, reports dans le temps de l’entrée en vigueur de certaines résolutions pour certains pays…). L’UE ne représente que 6% des émissions de gaz à effet de serre au niveau mondial.