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Prestation de compensation du handicap : quel bilan 20 ans après la loi de 2005 ?

Temps de lecture  4 minutes

Par : La Rédaction

La prestation de compensation du handicap (PCH) est une aide financière qui permet de compenser la perte d'autonomie des personnes en situation de handicap dans leur vie quotidienne. La Cour des comptes tire un bilan mitigé de cette aide "complexe", dont le poids financier est de plus en plus élevé dans le budget des départements.

Le rapport de la Cour des comptes, publié le 3 décembre 2025, revient sur l'évolution de cette aide qui bénéficiait, en 2023, à près de 407 000 personnes.

Entrée en vigueur en 2006, la prestation de compensation du handicap (PCH) a été créée par la loi du 11 février 2005 pour l'égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées. 

Un coût de plus en plus élevé et une articulation "complexe" avec d'autres aides

Le coût de la PCH a été multiplié par douze de 2006 à 2010 puis par trois depuis, pour atteindre 3 milliards d’euros (Md€) en 2023. Pourtant, la Cour estime que ce coût pourrait être plus élevé, compte tenu du non-recours de la prestation par un certain nombre de bénéficiaires.

L’articulation de la PCH avec d’autres prestations telles que l’allocation d’éducation de l’enfant handicapé (AEEH) pour les moins de 20 ans et l’allocation personnalisée d’autonomie (APA) pour les personnes âgées dépendantes, est une source de complexité

La PCH est une aide destinée aux personnes qui ont besoin d’une aide dans la réalisation des actes de la vie quotidienne du fait d’un handicap. Elle peut prendre en charge en totalité ou en partie des dépenses liées au handicap. L'AEEH de base compense les frais d’éducation et de soins. L’APA est destinée à couvrir en totalité ou en partie les dépenses liées à la perte d’autonomie des personnes âgées de plus de 60 ans vivant à domicile ou en établissement. Ces trois aides ne sont pas cumulables. En revanche, l'allocation aux adultes handicapés (AAH) est cumulable avec la PCH.

 

Une mise en oeuvre qui varie selon les départements

La PCH se caractérise par une mise en œuvre hétérogène sur le territoire. Le délai de traitement d’une demande varie, selon les départements, de 2,5 mois à 16 mois fin 2024. La dotation dont dispose chaque Maison départementale des personnes handicapées (MDPH) explique en partie cet écart. Les dix MDPH les mieux dotées avaient ainsi un délai de traitement 16% plus court que les dix MDPH les moins bien dotées.

Les disparités se remarquent aussi dans le taux d’accord. Si la PCH est l’une des prestations qui globalement a le plus faible taux d’accord (avec une moyenne nationale de 47%), de gros écarts apparaissent entre les départements. Sur la période 2019-2023, le taux d’accord moyen des départements variait entre 20% et 92%. Il était par exemple de 28% pour la Seine-Saint-Denis et de 70% pour le Territoire de Belfort. 

Par ailleurs, le montant moyen des aides accordées varie selon un ratio de un à six. De fortes disparités existent aussi entre les départements en fonction des types de frais car la PCH permet de couvrir :

  • l’aide humaine (aide d’une personne) ;
  • les aides techniques (matériel spécifique) ;
  • l’aménagement du logement ou du véhicule, ou les coûts supplémentaires pour les transports ;
  • des dépenses spécifiques ou exceptionnelles liées au handicap ;
  • l’aide animalière.

Les écarts particulièrement importants dans la composition des plans d’aide humaine résultent principalement de la complexité de la prestation, qui laisse beaucoup de place à l’appréciation individuelle des évaluateurs.