Publié le 15 novembre 2023, le rapport sur les droits de l'enfant se base sur 3 800 témoignages d’enfants et de jeunes de 3 à 21 ans. Le préambule de la Constitution du 27 octobre 1946, prévoit que la Nation "garantit à tous, notamment à l’enfant, […] le repos et les loisirs".
Droit au repos et droit aux loisirs : des éléments essentiels au bien-être de l’enfant
Le Comité des droits de l’enfant des Nations Unies considère que "le jeu se caractérise par l’amusement qu’il procure, [...]. La cohésion de ces facteurs fait du jeu une source de plaisir, que l’enfant a envie de prolonger". Selon le rapport, le temps consacré aux jeux diminue ces dernières années, ce qui augmente les risques de psychopathologies liées au stress ou à la dépression. Pourtant, les loisirs au sens large (jeu libre, activités récréatives, ludiques, sportives, culturelles ou artistiques) constituent le premier vecteur du développement cognitif et socio-émotionnel de l’enfant.
Le droit au repos, qui couvre le besoin de répit et de sommeil, n’est pas suffisamment respecté. Les enfants consultés souhaiteraient bénéficier de plus de temps sans activités. Le rapport pointe "le poids toujours plus lourd des exigences scolaires". Par ailleurs, les tâches domestiques pour les enfants issus de familles modestes et, à l’inverse, un trop plein d’activités extra-scolaires pour les enfants de familles aisées s’ajoutent à ce poids de l’école. Le rapport met aussi en avant les dérives de la recherche de performance dans le cadre des activités sportives.
Les inégalités sociales et territoriales vectrices d’inégalités dans l’accès aux loisirs
Les inégalités sociales constituent le premier frein à l’inscription dans des activités : 71% des enfants dont les parents disposent de bas revenus ne sont pas inscrits dans un club ou association sportive et culturelle contre 38% des enfants issus de milieux favorisés. À ces inégalités sociales s’ajoutent des inégalités territoriales, l’ensemble du territoire n’étant pas doté des mêmes infrastructures d’accueil et des mêmes réseaux de transport.
L’école réduit les inégalités en offrant un égal accès aux pratiques sportives, culturelles et de loisirs. Toutefois, certaines incohérences posent question, telles que la diversité des horaires des volumes horaires réservés au sport selon les cycles (3h de sport en primaire et 2h au lycée), surtout au regard de l’objectif de développer le sport dans le contexte d’organisation des Jeux olympiques en France en 2024.
Les propositions du Défenseur des droits
Face à ces constats, les rapporteurs établissent 30 recommandations, parmi lesquelles :
- garantir l’effectivité des heures obligatoires de la pratique du sport à l’école et accroître le nombre d’heures de sport dispensées en collège et en lycée ;
- améliorer l’information concernant les aides pour le départ en vacances à tous et instaurer "un guichet unique numérique" centralisant les démarches pouvant être réalisées ;
- mettre en place un plan de rénovation des équipements sportifs ;
- renforcer les campagnes de sensibilisation à la lutte contre les stéréotypes de genre et les discriminations.