Un rapport sénatorial du 11 juillet 2023 sur le pass Culture en dresse un bilan positif et avance des pistes pour l’optimiser.
Un bilan quantitatif satisfaisant
Le dispositif atteint ses objectifs :
- au 1er mai 2023, 3,04 millions de 15-18 ans ont un compte sur l’application pass Culture ;
- hors livre, plus de 920 000 offres ont été présentées via l’application ;
- le montant total des réservations depuis le lancement s’élève à 313 millions d’euros fin 2022.
La société par actions simplifiée (SAS) Pass Culture, en charge de son déploiement, est le deuxième opérateur du ministère de la Culture, derrière la Bibliothèque nationale de France.
Le dispositif est ouvert aux élèves de la quatrième à la terminale en 2022, et à ceux de sixième et cinquième à la rentrée 2023, dans le cadre d’une convention de gestion entre la SAS Pass Culture et le ministère de l’éducation nationale. Les élèves bénéficient, sous la responsabilité des enseignants, d’un crédit individuel à dépenser pour un projet collectif (sortie culturelle, accueil d’un professionnel...). En mai 2023 :
- plus de 154 000 offres collectives, proposées par 8 000 acteurs, sont disponibles ;
- 86% des collèges et lycées ont utilisé ce mécanisme ;
- 2 millions d’élèves en ont bénéficié.
La loi de finances pour 2023 prévoit une dotation de 208,5 millions d’euros pour le volet individuel du dispositif (+9,5 millions par rapport à 2022) et 51 millions pour le volet collectif. Les offreurs participent aussi au financement. Au 31 décembre 2022, leur contribution s’élève à 23,62 millions d’euros depuis le lancement, soit 7,5% des montants dépensés par les jeunes. Les frais de fonctionnement de la SAS Pass Culture sont estimés à 29,2 millions d’euros en 2023, dont 7,77% consacrés à la communication.
Des obstacles
Le rapport constate que :
- le volet individuel ne remplit pas totalement l’objectif de diversification culturelle assigné au pass. Le spectacle vivant et les musées sont délaissés ;
- des inégalités territoriales persistent dans l’accès aux infrastructures culturelles ;
- peu de jeunes non scolarisés activent le pass ;
- le manque de formation des enseignants et l’absence de référencement des intervenants en éducation artistique et culturelle (EAC) freinent l’essor du volet collectif.
Faire du pass un véritable outil de politique culturelle
Le rapport préconise :
- d’intégrer la SAS Pass Culture à la liste des opérateurs de l’État pour que le Parlement ait accès à ses données budgétaires et évalue la conduite du dispositif ;
- d’introduire un parcours de réservation fléchant les crédits restants après un premier achat vers des offres liées au même univers ;
- d’informer davantage les jeunes non scolarisés sur le pass ;
- d’ajouter aux offres un volet transport afin de faciliter l’accès aux lieux culturels ;
- d’ouvrir le volet collectif aux apprentis, de mieux former les personnels scolaires à son utilisation pour renforcer la cohérence du pass avec les projets d’établissement en matière d’EAC, et de mieux référencer les offreurs sur les plateformes Pass Culture et Adage.
