Texte intégral
Quel bilan tirez-vous de votre rencontre avec les élus guadeloupéens ?
Je suis très satisfait. J'ai reçu un accueil chaleureux de la part de tout le monde. Surtout, j'ai trouvé très positive la participation des élus. Le dialogue a été riche, chacun s'est exprimé librement. J'ai été agréablement étonné par le consensus qui se dégage ici. Il y avait à mes côtés des élus de toutes tendances qui se rejoignent dans leur vision de l'avenir de la Guadeloupe.
Votre sentiment par rapport à l'évolution statutaire ?
Le congrès s'est déjà réunis deux fois en Guadeloupe. A l'issue de ses deux séances, un consensus s'est dégagé en faveur d'une collectivité unique aux pouvoirs élargis. Chacun est d'accord pour souhaiter davantage d'autonomie dans la gestion de l'unité de la République et de l'Europe.
Plus largement, quelle vision de l'évolution institutionnelle avez-vous pour l'outre-mer ?
Nous devons réfléchir ensemble aux modifications institutionnelles. Le même habit ne peut pas habiller toutes les collectivités. Il appartient à chaque région de se déterminer en fonction de ses spécificités propres.
Dans le cadre de la réflexion sur l'évolution des institutions françaises, certains préconisent une suppression de l'échelon départemental. Les rejoignez-vous ?
Il y a une pertinence du département. D'autant que lui incombent un certain nombre de missions essentielles, notamment dans le domaine pénal. Personnellement, je me suis déjà prononcé en faveur de régions de plus grande taille. Mais chaque niveau (commune, département, région) a son rôle à jouer. Par ailleurs, l'émergence de la notion de " pays " rajoute une nouvelle strate. Et je suis prêt à parier que ces derniers finiront par réclamer un pouvoir délibératif.
Que répondez-vous à ceux qui estiment que la décentralisation porte en elle des risques accrus de corruption et craignent pour cela un renforcement ?
Je suis opposé à cette vision. Au contraire, la décentralisation a permis de libérer les institutions locales et d'améliorer l'efficacité de l'action publique. Un seul exemple : ce qui a été réalisé par les départements et régions dans le domaine de l'éducation peut être qualifié de véritable réussite.
Depuis votre accession à la tête du Sénat, vous avez initié une entreprise de dépoussiérage de cette vénérable institution. Estimez-vous que cette politique commence à porter ses fruits ?
A côté de sa mission de législateur à part entière, le Sénat s'ouvre de plus en plus sur l'extérieur. Exemple l'économie. J'ai ainsi initié tous les quinze jours des petits déjeuners avec des chefs d'entreprise auxquels participent des sénateurs de tous bords. Ceux-ci effectuent par ailleurs des stages d'immersion en entreprises. Nous avons également lancé l'opération tremplin entreprise pour permettre à des porteurs de projets innovants de trouver des financements. En 2001, près de 130 millions de francs de fonds privé ont ainsi été levés. Dans le domaine culturel, le Sénat a lancé un certain nombre d'opérations, dont de nombreuses expositions, la dernière en date étant consacrée à Raphaël. Mais, surtout, plus que jamais, nous entendons jouer pleinement notre rôle d'avocat des collectivités territoriales. Les états généraux des élus locaux participent de cette logique. Il ne s'agit pas de simples grands messes, mais bien de faire remonter des propositions et de les concrétiser. Ces rendez-vous se sont ainsi déjà traduits par une loi (Fauchon sur la responsabilité pénale des décideurs) et une proposition de loi - adoptée pour l'heure par le Sénat - sur le statut de l'élu.
2002 va être une année éminemment politique. Quelle sera la politique du président du Sénat ?
Je m'engagerai le moment venu dans la campagne. Pour ne pas interférer avec celle-ci, les états généraux des élus locaux s'arrêteront durant cette période.
Si vous avez un voeu à formuler pour les Antilles en général et l'outre-mer en particulier...
Je souhaite qu'une véritable parité s'établisse entre l'outre-mer et la métropole. Il convient de se battre pour le désenclavement des départements et territoires ultra-marins.
Pensez-vous qu'un jour la France puisse se détacher des DOM-TOM ?
Ce n'est pas dans son intérêt. L'outre-mer représente de véritables atouts pour la France qui peut en tirer une légitime fierté. Les DOM-TOM lui permettent d'être représentée partout dans le monde.
(Source http://www.senat.fr, le 25 janvier 2002)
Je suis très satisfait. J'ai reçu un accueil chaleureux de la part de tout le monde. Surtout, j'ai trouvé très positive la participation des élus. Le dialogue a été riche, chacun s'est exprimé librement. J'ai été agréablement étonné par le consensus qui se dégage ici. Il y avait à mes côtés des élus de toutes tendances qui se rejoignent dans leur vision de l'avenir de la Guadeloupe.
Votre sentiment par rapport à l'évolution statutaire ?
Le congrès s'est déjà réunis deux fois en Guadeloupe. A l'issue de ses deux séances, un consensus s'est dégagé en faveur d'une collectivité unique aux pouvoirs élargis. Chacun est d'accord pour souhaiter davantage d'autonomie dans la gestion de l'unité de la République et de l'Europe.
Plus largement, quelle vision de l'évolution institutionnelle avez-vous pour l'outre-mer ?
Nous devons réfléchir ensemble aux modifications institutionnelles. Le même habit ne peut pas habiller toutes les collectivités. Il appartient à chaque région de se déterminer en fonction de ses spécificités propres.
Dans le cadre de la réflexion sur l'évolution des institutions françaises, certains préconisent une suppression de l'échelon départemental. Les rejoignez-vous ?
Il y a une pertinence du département. D'autant que lui incombent un certain nombre de missions essentielles, notamment dans le domaine pénal. Personnellement, je me suis déjà prononcé en faveur de régions de plus grande taille. Mais chaque niveau (commune, département, région) a son rôle à jouer. Par ailleurs, l'émergence de la notion de " pays " rajoute une nouvelle strate. Et je suis prêt à parier que ces derniers finiront par réclamer un pouvoir délibératif.
Que répondez-vous à ceux qui estiment que la décentralisation porte en elle des risques accrus de corruption et craignent pour cela un renforcement ?
Je suis opposé à cette vision. Au contraire, la décentralisation a permis de libérer les institutions locales et d'améliorer l'efficacité de l'action publique. Un seul exemple : ce qui a été réalisé par les départements et régions dans le domaine de l'éducation peut être qualifié de véritable réussite.
Depuis votre accession à la tête du Sénat, vous avez initié une entreprise de dépoussiérage de cette vénérable institution. Estimez-vous que cette politique commence à porter ses fruits ?
A côté de sa mission de législateur à part entière, le Sénat s'ouvre de plus en plus sur l'extérieur. Exemple l'économie. J'ai ainsi initié tous les quinze jours des petits déjeuners avec des chefs d'entreprise auxquels participent des sénateurs de tous bords. Ceux-ci effectuent par ailleurs des stages d'immersion en entreprises. Nous avons également lancé l'opération tremplin entreprise pour permettre à des porteurs de projets innovants de trouver des financements. En 2001, près de 130 millions de francs de fonds privé ont ainsi été levés. Dans le domaine culturel, le Sénat a lancé un certain nombre d'opérations, dont de nombreuses expositions, la dernière en date étant consacrée à Raphaël. Mais, surtout, plus que jamais, nous entendons jouer pleinement notre rôle d'avocat des collectivités territoriales. Les états généraux des élus locaux participent de cette logique. Il ne s'agit pas de simples grands messes, mais bien de faire remonter des propositions et de les concrétiser. Ces rendez-vous se sont ainsi déjà traduits par une loi (Fauchon sur la responsabilité pénale des décideurs) et une proposition de loi - adoptée pour l'heure par le Sénat - sur le statut de l'élu.
2002 va être une année éminemment politique. Quelle sera la politique du président du Sénat ?
Je m'engagerai le moment venu dans la campagne. Pour ne pas interférer avec celle-ci, les états généraux des élus locaux s'arrêteront durant cette période.
Si vous avez un voeu à formuler pour les Antilles en général et l'outre-mer en particulier...
Je souhaite qu'une véritable parité s'établisse entre l'outre-mer et la métropole. Il convient de se battre pour le désenclavement des départements et territoires ultra-marins.
Pensez-vous qu'un jour la France puisse se détacher des DOM-TOM ?
Ce n'est pas dans son intérêt. L'outre-mer représente de véritables atouts pour la France qui peut en tirer une légitime fierté. Les DOM-TOM lui permettent d'être représentée partout dans le monde.
(Source http://www.senat.fr, le 25 janvier 2002)