Texte intégral
EXTRAITS -
Q - La rigueur budgétaire vise à revenir dans les critères de Maastricht. Quand M.Waigel donne des leçons à tout le monde en disant que les Italiens ne seront pas dans la troisième phase de l'Union monétaire, que les Belges et les Français devront faire un effort, cela vous agace-t-il ?
R - Oh non, je connais M. Waigel.
Q - Les marchés y sont sensibles, eux !
R - Ce que je fais n'est pas destiné à satisfaire M. Waigel ou M. Tietmeyer. Je le fais parce que c'est bon pour la France. M. Waigel a fait comme les autres pour équilibrer son budget : il a commencé par augmenter les impôts. Les prélèvements obligatoires ont augmenté en Allemagne pendant deux ans. On n'a pas entendu le patronat allemand protester. Et, en France, on nous cite toujours l'Allemagne en exemple.
Q - Mais Helmut Kohl a été élu sur un programme de hausse des impôts.
R - J'ai été nommé sur un programme de réduction des déficits ! Le président de la République a été élu pour sept ans. Si la politique de mon gouvernement réussit, les conditions d'une baisse des impôts sans augmentation des déficits seront réunis.
Q - Etes-vous favorable à une Union monétaire lancée par un petit nombre de pays ?
R - On sait bien que la monnaie unique se fera en 1999 avec un petit nombre de pays,
six ou sept dont la France et l'Allemagne.
R - Mais avec des critères renforcés comme le demandent les Allemands pour les déficits publics ?
R - Ce sera le traité, tout le traité, rien que le traité.
Si on ne veut pas faire l'Union monétaire, il n'y a qu'à effectivement durcir le ton, mais ce serait inquiétant. Si on veut vraiment la faire, il faut respecter le traité.
Q - Etes-vous inquiet du durcissement du ton allemand ?
R - Non, je m'interroge. Pourquoi certains veulent-ils changer les règles du jeu ? Quand on fait des règles trop dures, on sait très bien qu'on ne peut pas les appliquer.
Q - Le dossier nucléaire a peut-être un peu diminué les chances de la France de faire entendre sa voix sur d'autres dossiers ?
R - Je pense au contraire qu'il a été une sorte de révélateur qui a bien mis les idées en place. De toute façon c'est une affaire qui sera terminée dans quelques mois.
On voit bien, à propos des essais nucléaires, qu'il y a deux groupes de pays.
Pratiquement aucun ne nous approuve, mais il y a ceux qui considèrent qu'après tout c'est notre affaire et qu'au nom de l'intérêt supérieur de l'Europe on n'a pas à dramatiser. C'est l'attitude du chancelier Kohl, qui a un grand mérite à le faire, des Britanniques, des Italiens et des Espagnols. On retrouve là les "vieux" Européens. Et puis il y a les nouveaux venus qui n'ont pas encore la même conception de la solidarité européenne. On ne fera pas tout à trente, même à quinze. L'idée des solidarités renforcées va s'imposer petit à petit.
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 8 novembre 2002)
Q - La rigueur budgétaire vise à revenir dans les critères de Maastricht. Quand M.Waigel donne des leçons à tout le monde en disant que les Italiens ne seront pas dans la troisième phase de l'Union monétaire, que les Belges et les Français devront faire un effort, cela vous agace-t-il ?
R - Oh non, je connais M. Waigel.
Q - Les marchés y sont sensibles, eux !
R - Ce que je fais n'est pas destiné à satisfaire M. Waigel ou M. Tietmeyer. Je le fais parce que c'est bon pour la France. M. Waigel a fait comme les autres pour équilibrer son budget : il a commencé par augmenter les impôts. Les prélèvements obligatoires ont augmenté en Allemagne pendant deux ans. On n'a pas entendu le patronat allemand protester. Et, en France, on nous cite toujours l'Allemagne en exemple.
Q - Mais Helmut Kohl a été élu sur un programme de hausse des impôts.
R - J'ai été nommé sur un programme de réduction des déficits ! Le président de la République a été élu pour sept ans. Si la politique de mon gouvernement réussit, les conditions d'une baisse des impôts sans augmentation des déficits seront réunis.
Q - Etes-vous favorable à une Union monétaire lancée par un petit nombre de pays ?
R - On sait bien que la monnaie unique se fera en 1999 avec un petit nombre de pays,
six ou sept dont la France et l'Allemagne.
R - Mais avec des critères renforcés comme le demandent les Allemands pour les déficits publics ?
R - Ce sera le traité, tout le traité, rien que le traité.
Si on ne veut pas faire l'Union monétaire, il n'y a qu'à effectivement durcir le ton, mais ce serait inquiétant. Si on veut vraiment la faire, il faut respecter le traité.
Q - Etes-vous inquiet du durcissement du ton allemand ?
R - Non, je m'interroge. Pourquoi certains veulent-ils changer les règles du jeu ? Quand on fait des règles trop dures, on sait très bien qu'on ne peut pas les appliquer.
Q - Le dossier nucléaire a peut-être un peu diminué les chances de la France de faire entendre sa voix sur d'autres dossiers ?
R - Je pense au contraire qu'il a été une sorte de révélateur qui a bien mis les idées en place. De toute façon c'est une affaire qui sera terminée dans quelques mois.
On voit bien, à propos des essais nucléaires, qu'il y a deux groupes de pays.
Pratiquement aucun ne nous approuve, mais il y a ceux qui considèrent qu'après tout c'est notre affaire et qu'au nom de l'intérêt supérieur de l'Europe on n'a pas à dramatiser. C'est l'attitude du chancelier Kohl, qui a un grand mérite à le faire, des Britanniques, des Italiens et des Espagnols. On retrouve là les "vieux" Européens. Et puis il y a les nouveaux venus qui n'ont pas encore la même conception de la solidarité européenne. On ne fera pas tout à trente, même à quinze. L'idée des solidarités renforcées va s'imposer petit à petit.
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 8 novembre 2002)