Texte intégral
C. Barbier - A Cachan, un accord est intervenu pour reloger les familles. Dites-vous bravo à N. Sarkozy ?
R - La réalité c'est que, dans cette affaire, on voit bien qu'on n'a pas la vérité d'un côté et les fautes de l'autre. Le maire de Cachan, qu'il faut stigmatiser, en disant "c'est de votre faute", et le ministre de l'Intérieur à qui on reprocherait le tout. La réalité, c'est qu'on raconte des histoires aux Français en permanence sur la question de l'immigration. On raconte des histoires aux Français en leur expliquant qu'il suffit de changer les lois pour faire en sorte que l'immigration disparaisse ou n'existe plus.
Q - Que faut-il faire alors ?
R - La réalité, c'est qu'il faut à la fois une politique européenne pour faire en sorte qu'on n'ait pas d'un côté des régularisations massives, et de l'autre des pays qui ont des politiques plus ou moins rigoureuses, pour essayer d'avoir une politique aux frontières de l'Europe. Et la deuxième chose, et c'est la seule solution - la seule ! -, c'est de faire en sorte qu'on assure un avenir dans les pays qui crèvent de faim aujourd'hui. La réalité, elle est là.
Q - C'est le développement sur place.
R - Je reviens du Niger, où je fais de la coopération décentralisée, qui n'est pas un grand pays d'émigration. Quand vous êtes à la frontière du Nigeria, et que vous avez des jeunes que vous allez former, qui n'ont aucun avenir dans leur pays, et à qui, le seul avenir c'est de dire « je vais traverser la totalité, la moitié de l'Afrique, à travers les déserts, j'ai plus de chance de mourir que d'arriver sur les côtes de la Méditerranée, mais je le fais parce que je n'ai pas d'avenir dans mon pays », c'est là, où se situe la solution, c'est nulle part ailleurs. Le reste, tant que vous aurez des gens qui crèveront de faim à vos frontières, pas loin de chez vous, le reste, c'est de la poudre aux yeux, et c'est du discours pour les gogos.
Q - Un député UDF, P.-C. Baguet, a décidé de soutenir N. Sarkozy dès le premier tour de la présidentielle. Vous présidez le groupe UDF ; allez-vous l'exclure et du groupe et du parti ?
R - Je n'en sais rien. Les députés du groupe sont très remontés sur la question, parce qu'il ne s'est pas comporté de façon très correcte, et que, il y a un moment il faut savoir où on est.
Q - Est-ce que l'UDF n'est pas devenu un petit clan autour de F. Bayrou, où l'on sort les couteaux dès que quelqu'un dit autre chose ?
R - Non, pas le moins du monde. La réalité, si vous voulez bien regarder les choses, c'est que, P.-C. Baguet est député des Hauts-de-Seine, et que ce que je constate à travers cela, c'est que la pression du président du Conseil général des Hauts-de-Seine...
Q - N. Sarkozy...
R - ...Et par ailleurs ministre de l'Intérieur, est telle, que celles et ceux qui sont dans une famille politique finissent par se dire : "Oh la la !, la pression qu'on me fait est tellement forte, que..."
Q - Mais c'est quoi la pression ? C'est que N. Sarkozy leur fait du chantage : "vous ne serez pas réélu si..."
R - La pression, c'est où l'on vous explique, en clair : si tu n'es pas avec moi maintenant, tu ne seras plus rien au lendemain des élections présidentielles, si je suis élu". Dans cette affaire, il y a une question aussi de perception de la démocratie : est-ce que l'on accepte le pluralisme, l'idée qu'il y ait une confrontation des idées, plutôt que d'essayer d'écrabouiller les autres ?
Q - Dans les propos de Baguet, il y a quand même un reproche fondé, c'est que F. Bayrou dénonce, il ne propose jamais. Vous avez un problème avec les propositions concrètes.
R - Je vous conseille d'aller sur le site de l'UDF - puisque désormais c'est la mode - et de regarder à quel point, en permanence, F. Bayrou propose. Et je vais même vous donner un exemple : on se fait pomper ! Je me demande d'ailleurs jusqu'à quel point nous ne devrions pas faire un système de droits d'auteur. Je prends la réforme des 35 heures : ce que raconte N. Sarkozy, c'est mot pour mot ce que nous avons défendu avec acharnement depuis 2002 sur une vraie révision des 35 heures.
Q - Tant mieux pour vos idées !
R - Oui... Je prends un deuxième exemple, sur l'égalité des chances : j'ai, à l'Assemblée, dans plusieurs discours, bien avant la crise des banlieues, expliqué qu'on ne pourrait pas continuer à avoir une partie de la société française à qui on ne donnerait pas d'avenir. J'ai expliqué qu'il fallait mener une grande politique d'égalité des chances, il fallu la crise des banlieues pour que, tout d'un coup, on découvre cela. Et je peux multiplier les exemples si vous le voulez. Donc des idées, nous en avons !
Q - Vous avez voté contre la privatisation de GDF. Signerez-vous le recours devant le Conseil constitutionnel que le PS va faire ?
R - Si le PS le fait, c'est très bien. Si le PS nous le propose, nous le regarderons. Notre objectif, ce n'est pas, comme vous le savez, de considérer que l'on doive mettre des herses et des barrières entre la gauche et la droite mais, au contraire, essayer de rassembler tout le monde pour essayer de régler les grandes difficultés du pays.
Q - Et là, vous êtes avec la gauche sur un projet plutôt EDF-GDF ?
R - Sur GDF, on n'est pas avec la gauche, on est nous-mêmes. Est-ce que l'on peut considérer que quand l'UDF se prononce, elle ne se prononce pas avec la gauche ou avec la droite, mais qu'elle se prononce pour elle-même ? Sur GDF, nous l'avons dit depuis le début : on a confondu intérêt industriel de Suez, et G. Mestrallet a très bien joué, et l'intérêt stratégique d'un pays qui est de conserver la main sur un secteur fondamental pour le XXIème siècle, qui est l'énergie.
Q - J. Chirac insiste : il faut réformer le statut pénal du chef de l'Etat ; vous êtes pour ?
R - Oui, nous le sommes, et d'ailleurs, nous le sommes tellement que nous avons proposé hier une révision institutionnelle avec la création d'une VIème République dans laquelle nous proposons que l'on mette en place un système de responsabilité pénale du chef de l'Etat.
Q - La VIème République, c'est une idée que vous avez piquée à la gauche, à A. Montebourg !
R - Pas vraiment. A. Montebourg propose en effet une VIème République, mais lui, c'est en affaiblissant le chef de l'Etat. Nous, nous disons l'inverse : il faut un chef de l'Etat fort, qui détermine et conduit la politique de la Nation, qui soit celui qui, en permanence soit en contact avec le peuple, comme dans les autre démocratie occidentale pour proposer au pays le chemin. Et puis de l'autre, un Parlement fort et un pouvoir judiciaire indépendant et non suspect d'amitiés politiques diverses.
Q - C'est impossible !
R - Un système dans lequel le pouvoir est mis sous contrôle pour que les citoyens aient le sentiment que ce système soit en quelque sorte transparent, et un système en lequel on peut avoir confiance.
Q - C'est un rêve ! Les députés sont élus juste après la présidentielle, ce sont forcément les godillots du Président.
R - Non, parce que dès lors où vous créez un mode de scrutin à la fois, ni proportionnel ni majoritaire, c'est-à-dire avec des députés élus sur des listes pour que toutes les familles politiques soient représentées - nous, nous estimons qu'extrême gauche et extrême droite ont leur place dans le Parlement, puisqu'ils représentent quelque chose dans le pays. Quand vous avez à la fois ceux-là et que vous avez une partie des députés élus au scrutin majoritaire, vous garantissez que le Parlement devienne un lieu de débats, donc un lieu de contrôle, et deuxièmement, vous créez dans cette Vième République, telle que nous la voyons, de vrais droits pour l'opposition, puisqu'à travers les droits de l'opposition, c'est la certitude que le Gouvernement va contrôler le Gouvernement et l'usage des deniers publics.
Q - Dans votre volonté de détruire les frontières classiques droite-gauche, F. Bayrou a déclaré qu'il prendrait volontiers de ministres socialistes dans son Gouvernement s'il était élu président de la République. Est-ce que vous, à rebours, accepteriez-vous d'être ministre dans un gouvernement socialiste ?
R - Est-ce que vous posez la question aux autres ?
Q - Oui, bien sûr, je leur pose la question...
R - Moi, je vais vous dire une chose : je n'ai qu'un souci, un seul, c'est que ce soit F. Bayrou qui détermine et conduise la politique de la Nation et qu'il forme son Gouvernement. Donc, l'idée de savoir si je vais être avec les socialistes, ce n'est pas mon problème. Ce que je souhaite, c'est ce que propose F. Bayrou depuis quatre ans, qui, grosso modo n'a à peu près jamais eu tort sur l'analyse de la crise de la société française, sur les solutions à mettre en oeuvre, ce que je souhaite, c'est que ce message-là, les Français l'entendent et qu'au soir du 1er tour de l'élection présidentielle, la surprise, ce soit qu'il soit au second tour.
Q - D. Strauss-Kahn, S. Royal, L. Fabius : c'est rose bonnet et bonnet rose, ou il y a des différences ?
R - Il y en a, entre L. Fabius qui est en train de fricoter encore et toujours avec l'extrême gauche tout en menant une politique, bien entendu, totalement différente lorsqu'il est au pouvoir, ça c'est absolument insupportable ! C'est vrai que le discours de D. Strauss-Kahn, qui s'affiche comme le seul social-démocrate me plaît plus que le discours de L. Fabius qui continue à fricoter avec J. Bové et l'extrême gauche, cela ne fait pas de doute.
Q - L'UMP a décidé de ne pas présenter de candidats dans les circonscriptions que l'UDF détient...
R - Ce n'est pas tout à fait vrai.
Q - C'est bien, c'est un signe de bonne volonté.
R - Oui, sauf que ce n'est pas vrai.
Q - Pourquoi ce n'est pas vrai ?
R - Ce n'est pas vrai parce que, déjà, il y a un certain nombre de députés qui font l'objet d'exception et que par ailleurs, dans les autres circonscriptions, je peux vous donner par exemple, qui a été pré-investi dans ma circonscription au titre de l'UMP, en fait, déjà, comme toute famille politique.
Q - C'est un guet-apens ?
R - Non, c'est l'idée d'essayer de montrer que c'est toujours la même chose, il y a l'UDF et l'UMP, il y a la droite d'un côté, il y a le PS de l'autre. La réalité, c'est que nous avons notre message et nous allons le porter jusqu'au bout. Et si nous ne sommes pas entendus, ce n'est pas grave.Source : Premier ministre, Service d'information du Gouvernement, le 9 octobre 2006
R - La réalité c'est que, dans cette affaire, on voit bien qu'on n'a pas la vérité d'un côté et les fautes de l'autre. Le maire de Cachan, qu'il faut stigmatiser, en disant "c'est de votre faute", et le ministre de l'Intérieur à qui on reprocherait le tout. La réalité, c'est qu'on raconte des histoires aux Français en permanence sur la question de l'immigration. On raconte des histoires aux Français en leur expliquant qu'il suffit de changer les lois pour faire en sorte que l'immigration disparaisse ou n'existe plus.
Q - Que faut-il faire alors ?
R - La réalité, c'est qu'il faut à la fois une politique européenne pour faire en sorte qu'on n'ait pas d'un côté des régularisations massives, et de l'autre des pays qui ont des politiques plus ou moins rigoureuses, pour essayer d'avoir une politique aux frontières de l'Europe. Et la deuxième chose, et c'est la seule solution - la seule ! -, c'est de faire en sorte qu'on assure un avenir dans les pays qui crèvent de faim aujourd'hui. La réalité, elle est là.
Q - C'est le développement sur place.
R - Je reviens du Niger, où je fais de la coopération décentralisée, qui n'est pas un grand pays d'émigration. Quand vous êtes à la frontière du Nigeria, et que vous avez des jeunes que vous allez former, qui n'ont aucun avenir dans leur pays, et à qui, le seul avenir c'est de dire « je vais traverser la totalité, la moitié de l'Afrique, à travers les déserts, j'ai plus de chance de mourir que d'arriver sur les côtes de la Méditerranée, mais je le fais parce que je n'ai pas d'avenir dans mon pays », c'est là, où se situe la solution, c'est nulle part ailleurs. Le reste, tant que vous aurez des gens qui crèveront de faim à vos frontières, pas loin de chez vous, le reste, c'est de la poudre aux yeux, et c'est du discours pour les gogos.
Q - Un député UDF, P.-C. Baguet, a décidé de soutenir N. Sarkozy dès le premier tour de la présidentielle. Vous présidez le groupe UDF ; allez-vous l'exclure et du groupe et du parti ?
R - Je n'en sais rien. Les députés du groupe sont très remontés sur la question, parce qu'il ne s'est pas comporté de façon très correcte, et que, il y a un moment il faut savoir où on est.
Q - Est-ce que l'UDF n'est pas devenu un petit clan autour de F. Bayrou, où l'on sort les couteaux dès que quelqu'un dit autre chose ?
R - Non, pas le moins du monde. La réalité, si vous voulez bien regarder les choses, c'est que, P.-C. Baguet est député des Hauts-de-Seine, et que ce que je constate à travers cela, c'est que la pression du président du Conseil général des Hauts-de-Seine...
Q - N. Sarkozy...
R - ...Et par ailleurs ministre de l'Intérieur, est telle, que celles et ceux qui sont dans une famille politique finissent par se dire : "Oh la la !, la pression qu'on me fait est tellement forte, que..."
Q - Mais c'est quoi la pression ? C'est que N. Sarkozy leur fait du chantage : "vous ne serez pas réélu si..."
R - La pression, c'est où l'on vous explique, en clair : si tu n'es pas avec moi maintenant, tu ne seras plus rien au lendemain des élections présidentielles, si je suis élu". Dans cette affaire, il y a une question aussi de perception de la démocratie : est-ce que l'on accepte le pluralisme, l'idée qu'il y ait une confrontation des idées, plutôt que d'essayer d'écrabouiller les autres ?
Q - Dans les propos de Baguet, il y a quand même un reproche fondé, c'est que F. Bayrou dénonce, il ne propose jamais. Vous avez un problème avec les propositions concrètes.
R - Je vous conseille d'aller sur le site de l'UDF - puisque désormais c'est la mode - et de regarder à quel point, en permanence, F. Bayrou propose. Et je vais même vous donner un exemple : on se fait pomper ! Je me demande d'ailleurs jusqu'à quel point nous ne devrions pas faire un système de droits d'auteur. Je prends la réforme des 35 heures : ce que raconte N. Sarkozy, c'est mot pour mot ce que nous avons défendu avec acharnement depuis 2002 sur une vraie révision des 35 heures.
Q - Tant mieux pour vos idées !
R - Oui... Je prends un deuxième exemple, sur l'égalité des chances : j'ai, à l'Assemblée, dans plusieurs discours, bien avant la crise des banlieues, expliqué qu'on ne pourrait pas continuer à avoir une partie de la société française à qui on ne donnerait pas d'avenir. J'ai expliqué qu'il fallait mener une grande politique d'égalité des chances, il fallu la crise des banlieues pour que, tout d'un coup, on découvre cela. Et je peux multiplier les exemples si vous le voulez. Donc des idées, nous en avons !
Q - Vous avez voté contre la privatisation de GDF. Signerez-vous le recours devant le Conseil constitutionnel que le PS va faire ?
R - Si le PS le fait, c'est très bien. Si le PS nous le propose, nous le regarderons. Notre objectif, ce n'est pas, comme vous le savez, de considérer que l'on doive mettre des herses et des barrières entre la gauche et la droite mais, au contraire, essayer de rassembler tout le monde pour essayer de régler les grandes difficultés du pays.
Q - Et là, vous êtes avec la gauche sur un projet plutôt EDF-GDF ?
R - Sur GDF, on n'est pas avec la gauche, on est nous-mêmes. Est-ce que l'on peut considérer que quand l'UDF se prononce, elle ne se prononce pas avec la gauche ou avec la droite, mais qu'elle se prononce pour elle-même ? Sur GDF, nous l'avons dit depuis le début : on a confondu intérêt industriel de Suez, et G. Mestrallet a très bien joué, et l'intérêt stratégique d'un pays qui est de conserver la main sur un secteur fondamental pour le XXIème siècle, qui est l'énergie.
Q - J. Chirac insiste : il faut réformer le statut pénal du chef de l'Etat ; vous êtes pour ?
R - Oui, nous le sommes, et d'ailleurs, nous le sommes tellement que nous avons proposé hier une révision institutionnelle avec la création d'une VIème République dans laquelle nous proposons que l'on mette en place un système de responsabilité pénale du chef de l'Etat.
Q - La VIème République, c'est une idée que vous avez piquée à la gauche, à A. Montebourg !
R - Pas vraiment. A. Montebourg propose en effet une VIème République, mais lui, c'est en affaiblissant le chef de l'Etat. Nous, nous disons l'inverse : il faut un chef de l'Etat fort, qui détermine et conduit la politique de la Nation, qui soit celui qui, en permanence soit en contact avec le peuple, comme dans les autre démocratie occidentale pour proposer au pays le chemin. Et puis de l'autre, un Parlement fort et un pouvoir judiciaire indépendant et non suspect d'amitiés politiques diverses.
Q - C'est impossible !
R - Un système dans lequel le pouvoir est mis sous contrôle pour que les citoyens aient le sentiment que ce système soit en quelque sorte transparent, et un système en lequel on peut avoir confiance.
Q - C'est un rêve ! Les députés sont élus juste après la présidentielle, ce sont forcément les godillots du Président.
R - Non, parce que dès lors où vous créez un mode de scrutin à la fois, ni proportionnel ni majoritaire, c'est-à-dire avec des députés élus sur des listes pour que toutes les familles politiques soient représentées - nous, nous estimons qu'extrême gauche et extrême droite ont leur place dans le Parlement, puisqu'ils représentent quelque chose dans le pays. Quand vous avez à la fois ceux-là et que vous avez une partie des députés élus au scrutin majoritaire, vous garantissez que le Parlement devienne un lieu de débats, donc un lieu de contrôle, et deuxièmement, vous créez dans cette Vième République, telle que nous la voyons, de vrais droits pour l'opposition, puisqu'à travers les droits de l'opposition, c'est la certitude que le Gouvernement va contrôler le Gouvernement et l'usage des deniers publics.
Q - Dans votre volonté de détruire les frontières classiques droite-gauche, F. Bayrou a déclaré qu'il prendrait volontiers de ministres socialistes dans son Gouvernement s'il était élu président de la République. Est-ce que vous, à rebours, accepteriez-vous d'être ministre dans un gouvernement socialiste ?
R - Est-ce que vous posez la question aux autres ?
Q - Oui, bien sûr, je leur pose la question...
R - Moi, je vais vous dire une chose : je n'ai qu'un souci, un seul, c'est que ce soit F. Bayrou qui détermine et conduise la politique de la Nation et qu'il forme son Gouvernement. Donc, l'idée de savoir si je vais être avec les socialistes, ce n'est pas mon problème. Ce que je souhaite, c'est ce que propose F. Bayrou depuis quatre ans, qui, grosso modo n'a à peu près jamais eu tort sur l'analyse de la crise de la société française, sur les solutions à mettre en oeuvre, ce que je souhaite, c'est que ce message-là, les Français l'entendent et qu'au soir du 1er tour de l'élection présidentielle, la surprise, ce soit qu'il soit au second tour.
Q - D. Strauss-Kahn, S. Royal, L. Fabius : c'est rose bonnet et bonnet rose, ou il y a des différences ?
R - Il y en a, entre L. Fabius qui est en train de fricoter encore et toujours avec l'extrême gauche tout en menant une politique, bien entendu, totalement différente lorsqu'il est au pouvoir, ça c'est absolument insupportable ! C'est vrai que le discours de D. Strauss-Kahn, qui s'affiche comme le seul social-démocrate me plaît plus que le discours de L. Fabius qui continue à fricoter avec J. Bové et l'extrême gauche, cela ne fait pas de doute.
Q - L'UMP a décidé de ne pas présenter de candidats dans les circonscriptions que l'UDF détient...
R - Ce n'est pas tout à fait vrai.
Q - C'est bien, c'est un signe de bonne volonté.
R - Oui, sauf que ce n'est pas vrai.
Q - Pourquoi ce n'est pas vrai ?
R - Ce n'est pas vrai parce que, déjà, il y a un certain nombre de députés qui font l'objet d'exception et que par ailleurs, dans les autres circonscriptions, je peux vous donner par exemple, qui a été pré-investi dans ma circonscription au titre de l'UMP, en fait, déjà, comme toute famille politique.
Q - C'est un guet-apens ?
R - Non, c'est l'idée d'essayer de montrer que c'est toujours la même chose, il y a l'UDF et l'UMP, il y a la droite d'un côté, il y a le PS de l'autre. La réalité, c'est que nous avons notre message et nous allons le porter jusqu'au bout. Et si nous ne sommes pas entendus, ce n'est pas grave.Source : Premier ministre, Service d'information du Gouvernement, le 9 octobre 2006