Texte intégral
G. Cahour.- Vous n'avez pas l'air très fatigué et pourtant vous avez eu une petite nuit. Hier, on a eu L. Chatel qui s'est levé à 4 heures pour aller à Rungis, et vous, vous vous êtes couché à 2 heures pour le débat sur les institutions.
Oui, c'est bien à 2h30. On a siégé jusqu'à 2 heures sur les institutions, et on va recommencer aujourd'hui et demain.
On va en reparler dans quelques instants justement de cet embouteillage parlementaire aussi. D'abord, ce "Livre noir des régions socialistes" qui sort aujourd'hui, pas en librairie mais on va pouvoir l'acheter sur le site Internet de l'UMP...
Sur les sites Internet de l'UMP, et des groupes UMP des régions.
Et puis, vous allez le diffuser aux élus, à au moins 10.000 exemplaires. "Livre noir des régions socialistes" : en clair, vous tapez sur la gestion des régions socialistes, il y en a 22 régions socialistes aujourd'hui. Que leur reprochez-vous ?
20 sur les 22 en Métropole, il nous reste l'Alsace et la Corse. Ce qu'on leur reproche c'est extrêmement simple : c'est, sous prétexte de considérer que les régions peuvent devenir des contre-pouvoirs par rapport à un gouvernement de droite qui ne leur convient pas, elles ont voulu agir dans tous les domaines, y compris dans des domaines qui ne sont pas de leurs compétences ou de leur spécialité. Et le résultat c'est qu'elles ont fait exploser les dépenses de fonctionnement - communication, représentation -, mais aussi les dépenses de fonctionnement dans tous les domaines, en subventionnant des associations, y compris donc dans des domaines qui ne sont pas les leurs. Résultat : les régions investissent moins qu'avant, dépensent plus qu'avant, et ont augmenté considérablement la fiscalité.
Donnez-nous des exemples de dépenses qui n'auraient pas lieu d'être à l'échelle régionale ?
Je vais prendre la région que je connais le mieux, la région Ile-de- France : sincèrement, là, si je prends dans les deux, trois dernières années, quelques exemples de choses qui n'ont pas de sens par rapport à l'intérêt de la vie...
Vous êtes président du groupe UMP...
Au Conseil régional d'Ile-de-France. Donc, mais, par exemple, est-ce à la région Ile-de-France de financer le Musée S. Allende à Santiago du Chili ? Parce que le gouvernement chilien ne voulait pas mettre assez d'argent. Et quand on dit : mais qu'est-ce qu'on vient y faire, on vous dit parce que des Franciliens peuvent aller à Santiago du Chili. Est-ce à la région Ile-de-France de financer un ballon dirigeable pour transporter du fret au-dessus de l'Ile-de-France sous prétexte qu'il y a trop de camions sur les routes ?
Est-ce que c'est au Secrétaire d'Etat chargé des Relations avec le Parlement de sortir un livre accusateur, un livre évidemment parti pris, je ne m'attendais pas à autre chose, évidemment, avec un titre comme celui-ci. Certes, on est à deux ans des régionales, donc la campagne commence, mais est-ce à vous de faire un livre comme celui-ci ?
Je ne le fais non pas en tant que Secrétaire d'Etat, je le fais en tant que président de groupe au Conseil régional. Je suis président de groupe au Conseil régional depuis dix ans. Depuis dix ans, je dénonce les difficultés, les dérapages...
Et aujourd'hui, vous avez cette casquette. "Relations avec le Parlement" ça veut dire...
Et alors ?
...ça veut dire relations avec le groupe UMP au Parlement, mais aussi avec tous les autres groupes.
Bien entendu.
Vous ne pouviez pas mettre ça entre parenthèses ?
Non, non, je vais vous dire. Ce n'est pas parce qu'on est au Gouvernement qu'on n'a plus d'idées. Ce n'est pas parce qu'on est au Gouvernement qu'on n'a plus de convictions. Mes convictions régionales, elles sont connues : je défends l'idée régionale depuis longtemps, je défends l'idée de régions, où que ce soit, qui soient des collectivités d'action et des collectivités d'investissement et non pas des collectivités qui se disséminent et qui augmentent et qui augmentent l'impôt.
Alors, aujourd'hui, vous tapez sur la gestion des régions socialistes. Les socialistes aujourd'hui ont le pouvoir dans beaucoup de collectivités locales...
C'est vrai.
...Evidemment, c'est là qu'on peut critiquer leur gestion. Mais la droite, on peut aussi critiquer sa gestion de l'Etat, parce que, on en a retrouvé quelques exemples, je vous en donne un : un rapport qui a été publié il y a quelques jours, qui montre qu'en 2007 l'Etat a racheté pour 325 millions d'euros l'Imprimerie nationale, elle avait été vendue quatre ans plus tôt, donc, c'est-à-dire, sous un gouvernement de droite, 85 millions d'euros. Donc, des erreurs de gestion on peut en trouver dans les deux camps ! C'est facile !
Je ne dis pas le contraire. Là-dessus, je ne vais pas revenir sur cette affaire de l'Imprimerie, où je vous rappelle qu'il y a déjà eu des questions d'actualité d'ailleurs à l'Assemblée et au Sénat, et où les ministres concernés ont répondu qu'il y avait des...
On ne va pas revenir sur ces détails-là. Ce que je veux dire par là, c'est pour illustrer que des erreurs de gestion il y en a dans les deux camps !
Et alors ! Et quand la gauche les dénonce par rapport à l'Etat, quel que soit le Gouvernement d'ailleurs, ou quand la droite les dénonce par rapport à l'Etat, quel que soit le Gouvernement, tout le monde trouve cela normal. Pourquoi est-ce qu'on aurait le droit de dire à des gouvernements, quelle que soit leur couleur : vous avez commis telle erreur ou telle erreur, et pourquoi n'aurait-on pas le droit de dire à des présidents de région : attention, ce n'est pas parce que vous êtes moins en cible médiatique qu'on ne peut rien dire.
Donc, c'est la forme qui change, c'est-à-dire, que la gauche peut le faire dans les "Questions au Gouvernement", et vous, vous le faites avec ce livre ?
Non, non, je considère que, sincèrement, dans l'ensemble des régions - là, je ne cible pas une région en particulier - on a augmenté considérablement l'impôt et on a voulu disséminer la responsabilité. C'est une erreur parce que c'est un millefeuilles qui n'en finit pas, et les Français ne savent plus qui fait quoi, et savent seulement qu'ils payent !
Il y a aussi la décentralisation, avec de nouvelles responsabilités pour les régions, avec l'information, avec les transports par exemple ?
Alors, les transports et la formation professionnelle, ça fait déjà plusieurs années, et dans le livre, on dit très honnêtement : voilà ce qui ressort de charges supplémentaires liées à la décentralisation, voilà ce qui n'existe pas en charges réelles. Un seul élément : si toutes les régions avaient subi de la même manière, les régions de gauche et de droite, devraient augmenter l'impôt de la même manière. Or, nous n'en avons que deux, et les deux régions de droite augmentent l'impôt beaucoup moins que les régions de gauche, et même à l'intérieur des régions de gauche, il y en a qui ont augmenté en trois ans de 20 %, il y en a qui ont augmenté de 75 %. Voilà.
Un mot sur les régionales, puisque finalement on sent qu'il y a ces préparatifs aussi des régionales dans deux ans...
Mars 2010.
C'est une prochaine échéance électorale, la dernière fois ça avait été une catastrophe pour la droite. Ce coup-ci, vous espérez récupérer des régions, je suppose. Combien ? Vous avez un pronostic ?
Je ne suis pas Madame Soleil. Je pense que raisonnablement on peut en récupérer sept, huit.
Sept, huit. Certains disent jusqu'à quatorze. C'est trop optimiste ?
C'est toujours moins. Donc je dis, dans la vision pessimiste, je pense qu'on peut en récupérer sept, huit, parce que les équilibres sociologiques, politiques doivent nous permettre d'en récupérer sept, huit. Si nous sommes dans une foulée positive, on peut aller très loin.
Source : Premier ministre, Service d'Information du Gouvernement, le 28 mai 2008
Oui, c'est bien à 2h30. On a siégé jusqu'à 2 heures sur les institutions, et on va recommencer aujourd'hui et demain.
On va en reparler dans quelques instants justement de cet embouteillage parlementaire aussi. D'abord, ce "Livre noir des régions socialistes" qui sort aujourd'hui, pas en librairie mais on va pouvoir l'acheter sur le site Internet de l'UMP...
Sur les sites Internet de l'UMP, et des groupes UMP des régions.
Et puis, vous allez le diffuser aux élus, à au moins 10.000 exemplaires. "Livre noir des régions socialistes" : en clair, vous tapez sur la gestion des régions socialistes, il y en a 22 régions socialistes aujourd'hui. Que leur reprochez-vous ?
20 sur les 22 en Métropole, il nous reste l'Alsace et la Corse. Ce qu'on leur reproche c'est extrêmement simple : c'est, sous prétexte de considérer que les régions peuvent devenir des contre-pouvoirs par rapport à un gouvernement de droite qui ne leur convient pas, elles ont voulu agir dans tous les domaines, y compris dans des domaines qui ne sont pas de leurs compétences ou de leur spécialité. Et le résultat c'est qu'elles ont fait exploser les dépenses de fonctionnement - communication, représentation -, mais aussi les dépenses de fonctionnement dans tous les domaines, en subventionnant des associations, y compris donc dans des domaines qui ne sont pas les leurs. Résultat : les régions investissent moins qu'avant, dépensent plus qu'avant, et ont augmenté considérablement la fiscalité.
Donnez-nous des exemples de dépenses qui n'auraient pas lieu d'être à l'échelle régionale ?
Je vais prendre la région que je connais le mieux, la région Ile-de- France : sincèrement, là, si je prends dans les deux, trois dernières années, quelques exemples de choses qui n'ont pas de sens par rapport à l'intérêt de la vie...
Vous êtes président du groupe UMP...
Au Conseil régional d'Ile-de-France. Donc, mais, par exemple, est-ce à la région Ile-de-France de financer le Musée S. Allende à Santiago du Chili ? Parce que le gouvernement chilien ne voulait pas mettre assez d'argent. Et quand on dit : mais qu'est-ce qu'on vient y faire, on vous dit parce que des Franciliens peuvent aller à Santiago du Chili. Est-ce à la région Ile-de-France de financer un ballon dirigeable pour transporter du fret au-dessus de l'Ile-de-France sous prétexte qu'il y a trop de camions sur les routes ?
Est-ce que c'est au Secrétaire d'Etat chargé des Relations avec le Parlement de sortir un livre accusateur, un livre évidemment parti pris, je ne m'attendais pas à autre chose, évidemment, avec un titre comme celui-ci. Certes, on est à deux ans des régionales, donc la campagne commence, mais est-ce à vous de faire un livre comme celui-ci ?
Je ne le fais non pas en tant que Secrétaire d'Etat, je le fais en tant que président de groupe au Conseil régional. Je suis président de groupe au Conseil régional depuis dix ans. Depuis dix ans, je dénonce les difficultés, les dérapages...
Et aujourd'hui, vous avez cette casquette. "Relations avec le Parlement" ça veut dire...
Et alors ?
...ça veut dire relations avec le groupe UMP au Parlement, mais aussi avec tous les autres groupes.
Bien entendu.
Vous ne pouviez pas mettre ça entre parenthèses ?
Non, non, je vais vous dire. Ce n'est pas parce qu'on est au Gouvernement qu'on n'a plus d'idées. Ce n'est pas parce qu'on est au Gouvernement qu'on n'a plus de convictions. Mes convictions régionales, elles sont connues : je défends l'idée régionale depuis longtemps, je défends l'idée de régions, où que ce soit, qui soient des collectivités d'action et des collectivités d'investissement et non pas des collectivités qui se disséminent et qui augmentent et qui augmentent l'impôt.
Alors, aujourd'hui, vous tapez sur la gestion des régions socialistes. Les socialistes aujourd'hui ont le pouvoir dans beaucoup de collectivités locales...
C'est vrai.
...Evidemment, c'est là qu'on peut critiquer leur gestion. Mais la droite, on peut aussi critiquer sa gestion de l'Etat, parce que, on en a retrouvé quelques exemples, je vous en donne un : un rapport qui a été publié il y a quelques jours, qui montre qu'en 2007 l'Etat a racheté pour 325 millions d'euros l'Imprimerie nationale, elle avait été vendue quatre ans plus tôt, donc, c'est-à-dire, sous un gouvernement de droite, 85 millions d'euros. Donc, des erreurs de gestion on peut en trouver dans les deux camps ! C'est facile !
Je ne dis pas le contraire. Là-dessus, je ne vais pas revenir sur cette affaire de l'Imprimerie, où je vous rappelle qu'il y a déjà eu des questions d'actualité d'ailleurs à l'Assemblée et au Sénat, et où les ministres concernés ont répondu qu'il y avait des...
On ne va pas revenir sur ces détails-là. Ce que je veux dire par là, c'est pour illustrer que des erreurs de gestion il y en a dans les deux camps !
Et alors ! Et quand la gauche les dénonce par rapport à l'Etat, quel que soit le Gouvernement d'ailleurs, ou quand la droite les dénonce par rapport à l'Etat, quel que soit le Gouvernement, tout le monde trouve cela normal. Pourquoi est-ce qu'on aurait le droit de dire à des gouvernements, quelle que soit leur couleur : vous avez commis telle erreur ou telle erreur, et pourquoi n'aurait-on pas le droit de dire à des présidents de région : attention, ce n'est pas parce que vous êtes moins en cible médiatique qu'on ne peut rien dire.
Donc, c'est la forme qui change, c'est-à-dire, que la gauche peut le faire dans les "Questions au Gouvernement", et vous, vous le faites avec ce livre ?
Non, non, je considère que, sincèrement, dans l'ensemble des régions - là, je ne cible pas une région en particulier - on a augmenté considérablement l'impôt et on a voulu disséminer la responsabilité. C'est une erreur parce que c'est un millefeuilles qui n'en finit pas, et les Français ne savent plus qui fait quoi, et savent seulement qu'ils payent !
Il y a aussi la décentralisation, avec de nouvelles responsabilités pour les régions, avec l'information, avec les transports par exemple ?
Alors, les transports et la formation professionnelle, ça fait déjà plusieurs années, et dans le livre, on dit très honnêtement : voilà ce qui ressort de charges supplémentaires liées à la décentralisation, voilà ce qui n'existe pas en charges réelles. Un seul élément : si toutes les régions avaient subi de la même manière, les régions de gauche et de droite, devraient augmenter l'impôt de la même manière. Or, nous n'en avons que deux, et les deux régions de droite augmentent l'impôt beaucoup moins que les régions de gauche, et même à l'intérieur des régions de gauche, il y en a qui ont augmenté en trois ans de 20 %, il y en a qui ont augmenté de 75 %. Voilà.
Un mot sur les régionales, puisque finalement on sent qu'il y a ces préparatifs aussi des régionales dans deux ans...
Mars 2010.
C'est une prochaine échéance électorale, la dernière fois ça avait été une catastrophe pour la droite. Ce coup-ci, vous espérez récupérer des régions, je suppose. Combien ? Vous avez un pronostic ?
Je ne suis pas Madame Soleil. Je pense que raisonnablement on peut en récupérer sept, huit.
Sept, huit. Certains disent jusqu'à quatorze. C'est trop optimiste ?
C'est toujours moins. Donc je dis, dans la vision pessimiste, je pense qu'on peut en récupérer sept, huit, parce que les équilibres sociologiques, politiques doivent nous permettre d'en récupérer sept, huit. Si nous sommes dans une foulée positive, on peut aller très loin.
Source : Premier ministre, Service d'Information du Gouvernement, le 28 mai 2008