Texte intégral
M. Biraben et C. Roux.- Notre invitée politique, N. Kosciusko-Morizet,
est arrivée chaudement habillée, même si elle a laissé sa veste au
vestiaire. Merci d'être avec nous.
Merci.
Avec vous évidemment, on va parler bonus/malus et taxe piquenique parce
qu'il règne ce matin un climat à la fois de fébrilité et de ce que
certains appellent déjà de la confusion. On va voir ça après le journal
de Sonia.
(Rappel actu)
N. Kosciusko-Morizet, la pêche au thon rouge, c'est quand même un
problème, c'est une espèce qui est menacée le thon rouge, non ?
C'est une espèce qui est très réglementée en méditerranée. C'est la
raison pour laquelle...
Ils vont si loin ? ...Les thoniers vont si loin. Mais la zone dans
laquelle ils pêchent, là, est en effet une zone qui est très, très
dangereuse. Depuis longtemps, il y a toujours eu du piratage dans cette
zone-là. Vous vous souvenez, il y avait eu différentes affaires.
Vous avez été sur place, vous connaissez cette région-là ?
Moi, j'ai fait un service militaire à Djibouti...
...Vous avez fait Polytechnique, donc vous avez fait le service
militaire...
Donc, j'ai fait de la surveillance dans cette zone-là et à l'époque, il
y avait déjà du piratage en effet. C'est sur des petites embarcations.
Alors ça se voit seulement sur les radars en proximité, c'est assez
compliqué.
Vous avez payé vos impôts ?
Oui bien sûr, pourquoi ?
Parce que ça se termine ce soir. (...) Information sur le prêt à taux
zéro proposé par B. Delanoë. Bonne idée ça, N. Kosciusko- Morizet ?
Vous savez reconnaître quand c'est une bonne idée, même quand elle ne
vient pas de votre camp, c'est le cas ?
Intéressant, en tout cas nous avons un tel problème sur le logement,
toutes les idées sont bonnes et doivent être examinées parce qu'on en
est là. (Ecran)
La laïcité doit être tolérante, c'est ce que vous avez dit hier chez
nos confrères d'Europe 1. C'est la polémique évidemment qui fait rage
autour de la visite du Pape. Aujourd'hui, pas de polémique. Pour le
coup, on soigne les malades.
(Ecran)
C'est l'heure donc de l'invité politique... et bonjour N. Kosciusko-
Morizet, pour ceux qui nous rejoignent.
Bonjour.
Secrétaire d'Etat à l'Ecologie. La question c'est le bonus/malus. C'est
simple, on a donc 5 minutes là-dessus. 19 familles de produits sont
visées, c'est ce matin dans Le Figaro, c'est vrai ou c'est faux ?
C'est vrai qu'on travaille sur une vingtaine de familles de produits,
ça fait déjà 2 mois qu'on le lit.
Oui mais électroménagers, téléviseurs, informatique, téléphones
mobiles, peintures et détergents, pneumatiques, ampoules, c'est vrai ou
c'est faux ?
On ne veut pas confirmer produit par produit pour ne pas tomber dans le
problème qu'on a eu sur le bonus/malus automobile qui est qu'il y a eu
des anticipations. On avait annoncé un bonus/malus automobile au mois
de décembre pour le mois de janvier, et donc à Noël, il y a un certain
nombre de personnes qui voulaient acheter des 4X4, des grosses berlines
qui ont anticipé pour ne pas tomber dans le malus. Ça a été une des
sources du déséquilibre du bonus/malus automobile. Donc là...
Et c'est ça la vraie raison ?
On ne veut pas être précis...
C'est ça la vraie raison ou vous avez du mal...
...sur la liste de produits, ça nous embête un peu...
Vous n'avez pas fini d'arbitrer, en gros ?
Il y a une autre raison qui est que parmi ces différentes listes de
produits qui sortent ici ou là, il y a des produits sur lesquels, c'est
vrai, on a beaucoup travaillé et on peut dire qu'on est prêt, il y en a
d'autres...
Alors allez-y, dites-nous lesquels.
Non, je ne vous le dis pas...
C'est vrai ?
Il y en a d'autres sur lesquels ça peut se faire dans un an... Vous
voyez, il y a besoin d'encore y travailler. Non, je ne vous le dis pas
parce qu'on ne veut pas que les grossistes, les distributeurs
anticipent, fassent des stocks en se disant : ils vont annoncer là
quelque chose.
Mais info importante, il y a donc une première partie de produits qui
devrait être dans quoi, 1 semaine, 15 jours, 1 mois, soumise au
bonus/malus ?
Non, on réfléchit à savoir si on passe quelques produits dans le projet
de loi de finance, donc à la fin du mois d'octobre et les autres plus
ou...
Mais plus tard c'est quoi, d'ici 1 an, d'ici 18 mois, on est dans quel
type de processus ?
D'ici 1 an par exemple, on pourrait très bien avoir des séries
successives... Il faut comprendre... il faut remettre du sens dans tout
ça. Notre objectif, c'est de rapprocher le prix économique du prix
écologique, on a des prix sur les choses qui ne correspondent pas au
poids que ces produits font peser sur l'environnement. Donc, on veut
donner un signal sur qu'est-ce que c'est que le prix écologique qu'il y
a à côté du prix économique. Et on a vocation à le faire sur toutes
sortes de produits, c'est vrai, pas seulement sur les voitures, les
voitures ça a été en quelque sorte un bon test. On a montré...
...Qui a coûté 200 millions d'euros au budget de l'Etat !
Oui parce que justement, l'outil bonus/malus a été beaucoup plus
efficace que prévu. En fait, on a été un petit peu victime du succès du
bonus/malus automobile...
Et c'est ça qui explique le... allez ! La petite confusion du moment où
on dit qu'aujourd'hui, la liste des 19 produits va être présentée au
Conseil d'Etat alors que ça n'est pas le cas apparemment, vous
confirmez que ce n'est pas le cas ? Il n'y a pas de liste aujourd'hui
qui sera déposée au Conseil d'Etat ?
Il n'y a pas de liste aujourd'hui en tant que tel en Conseil d'Etat, on
ne voit pas pourquoi une liste serait déposée au Conseil d'Etat ? Il a
été question à un moment d'avoir ce qu'on appelle une loi d'
habilitation qui permet après de travailler par ordonnance, et dans ce
cas-là, cette loi d'habilitation aurait pu être accrochée par exemple
au projet de loi d'application du Grenelle, qui naturellement doit
passer au Conseil d'Etat. C'est un peu technique...
Pourquoi ? C'est pour éviter - je veux comprendre, pour être clair -
pour éviter le jeu des lobbies au Parlement ensuite, c'est ça ?
Oui, c'est-à-dire qu'un des problèmes dont on a souffert, ce que je
disais sur le bonus/malus automobile, c'est qu'on n'a pas eu l'effet de
surprise. On l'a annoncé en décembre pour une mise en place en janvier,
donc il y a eu des anticipations. Donc c'est vrai qu'on recherche, non
pas par vice mais pour éviter les anticipations, pour éviter les effets
d'aubaine, à avoir un effet de surprise, à ne pas donner aux
distributeurs et aux grossistes les moyens d'anticiper trop nos choix.
S'il y en avait un, ce serait l'électroménager non, c'est déjà en place
pratiquement ?
Si vous voulez, l'électroménager c'est vrai que c'est quelque chose
auquel...
Je suis têtu.
Non, du tout, je comprends bien. Il est facile de réfléchir... l'
électroménager vient assez facilement parce qu'il y a déjà une
étiquette énergie sur l'électroménager. Donc assez naturellement, on
voit bien comment on pourrait procéder sur l'électroménager. Ceci dit,
c'est une erreur de penser que le bonus/malus a vocation à être assis
seulement sur la consommation énergétique des produits. L'étiquette
énergie dans l'électroménager, c'est ça, on vous dit quelle est la
consommation énergétique...
Parce qu'un pneu, c'est fait avec du pétrole quoi qu'il arrive !
Oui, mais ce n'est pas seulement ça, c'est-à-dire qu'il y a d'autres
sources de pollution, il y a d'autres problèmes environnementaux que le
changement climatique. Et on peut très bien réfléchir à des bonus/malus
qui seraient fondés, non pas sur la consommation énergétique mais
sur... par exemple pour le bois, le fait de savoir si le bois vient d'
une forêt qui est exploitée de manière durable ou pas, sur différents
produits électroniques, le fait de savoir si le produit électronique
contient ou pas des métaux dangereux. Je veux dire, la question de la
consommation énergétique n'est pas la seule assise pour...
Pareil pour les peintures, pareil pour les détergents.
Par exemple.
Je cite là évidemment tous les produits qui sont cités par Le Figaro et
que vous refusez de confirmer ce matin, on l'entend bien. Une dernière
question, on parle d'une taxe pique-nique, vous avez entendu ça ?
Oui.
Vous voulez mettre un malus sur les produits en matière plastique,
notamment les petites fourchettes en plastique, les petites assiettes
en plastique des pique-niques, c'est vrai ou ce n'est pas vrai ? Et à
quoi ça rime ?
Alors en fait, le cadre général de ce travail en effet, c'est de
dire... on pourrait faire de la fiscalité, travailler la fiscalité sur
les produits qui sont jetables par destination en quelque sorte, (tel)
produit qui arrive là et (qui) est déjà jetable...
Qui ne peuvent pas durer, c'est ça ?
Il est destiné à être jeté en fait. On a produit 360 kg de déchets par
personne et par an en France. Au Japon, ils en produisent 100 kg de
moins par personne et par an...
Donc c'est oui, il y aura une taxe pique-nique ?
Donc on travaille là-dessus. Et c'est vrai qu'en Belgique, ils ont une
taxe en particulier sur les couverts jetables. Il y a d'autres produits
jetables au passage auxquels on pourrait penser, et puis il y a aussi
le fait que la fiscalité ce n'est pas l'alpha et l'oméga de l'action
environnementale, il y a d'autres moyens d'agir. Je donnais hier sur
Europe 1 l'image des couches jetables, je trouve ça dommage. Un enfant,
un bébé ça fait une tonne de couches jetables. Maintenant, on peut
travailler sur des couches lavables. Formidable, et ça, à mon avis, ça
passe plutôt par de la formation...
J'ai eu peur.
Que la fiscalité n'est pas le seul instrument possible. Par exemple,
moi je regrette actuellement que dans les maternités publiques, on ne
présente en fait que le système des couches jetables aux jeunes mamans.
Restez là...
Merci.
Pour le zapping politique, vous êtes invitée évidemment. On entendra
notamment C. Lagarde, qui est très inquiète de ce qui se passe chez
Lehman Brothers, et donc du côté de Wall Street. (...) On est toujours
dans notre session politique en compagnie de N. Kosciusko-Morizet, la
ministre... secrétaire d'Etat à l'Ecologie pour respecter les titres,
sinon on aura un coup de fil de J.-L. Borloo après... Non, je
plaisante.
Non, il n'est pas comme ça.
Non, non ? Vous êtes réconciliés, tout va bien ?
Ça se passe bien...
Parce que vous vous êtes envoyé quelques assiettes à la figure à un
moment !
Oui, oui, ça s'est su oui.
Ça s'est su oui, ça s'est vu oui, je vous le confirme. Vous nous
confirmiez tout à l'heure, et c'est une des informations importantes de
ce matin, que les premiers bonus/malus devraient, pourraient être mis
en place début novembre, en tout cas dans la loi de finance fin
octobre. Les autres, et pas forcément tous ceux qui sont annoncés dans
la presse ce matin, nous disiez-vous, seraient éventuellement mis en
place d'ici 1 an. Il faut se méfier des vieilles listes.
C'est-à-dire qu'on travaille sur des catégories de produits, et on ne
va pas forcément aller au bout...
Il y a des fuites de partout et ce n'est pas forcément la bonne feuille
qui sort ?
Oui, vous savez J.-L. Borloo et moi, on n'est pas très satisfaits de
toutes ces fuites... Il y a forcément des catégories de produits, on
est en train d'étudier, on va se rendre compte que ce n'est pas simple,
que ce n'est pas la bonne solution, qu'il y a une autre méthode, on ne
va pas forcément aller au bout de tout. Donc, on trouve ça un peu
dommage et pas forcément très lisible pour le grand public. Et ça c'est
un problème parce que dans la fiscalité environnementale, ce qui est
important c'est le sens, c'est qu'on comprenne pourquoi on le fait. Le
bonus/malus automobile, ça a marché comme ça, ce n'est pas seulement un
signal économique, c'est un signal éthique. Vous avez envie d'agir pour
l'environnement, on vous donne un outil pour le faire, on vous donne un
signe. Et donc, il faut mettre du sens dans la fiscalité
environnementale et toutes ces listes qui sortent à droite, à gauche,
ça ne nous aide pas forcément à mettre du sens.
La taxe pique-nique, comme on dit maintenant, vous avez confirmé que
vous y réfléchissiez même si rien n'est arrêté.
Je n'aime pas le mot « taxe pique-nique », je préfère taxe sur les
produits jetables parce que taxe pique-nique, on a l'air de penser à
taxer les pique-niques, ce qui n'est pas évidemment le sujet.
Ecoutez, C. Lagarde - je change de sujet pour le coup puisqu'on est
dans le cadre du zapping maintenant - C. Lagarde, ministre de l'
Economie et des Finances, très inquiète ce matin, c'était sur Europe 1,
des secousses qui agitent Wall Street en ce moment et la faillite
annoncée, confirmée de Lehman Brothers. (...) Inquiète vous à titre
personnel, est-ce que vous faites partie des Français qui sont inquiets
de voir l'économie mondiale secouée ?
Mais bien sûr, moi je regarde avec attention ce qui se passe aux Etats-
Unis. D'abord toutes les économies maintenant sont liées, donc
forcément on se sent concerné et puis, c'est vrai que ça fait un choc
parce que c'est des très grosses institutions financières qui se
retrouvent en perturbation et en fragilité immense.
La prime transport - on est revenu en France, pour le coup c'est J.- C.
Mailly, il était sur Canal+ ce matin, le patron de Force ouvrière, il
doit remettre sa copie au Gouvernement - elle doit être plus élevée et
elle doit devenir obligatoire, alors qu'E. Woerth nous disait sur ce
plateau vendredi matin qu'elle ne serait qu'en option pour les PME.
(...) Il faut faire un effort là-dessus ?
C'est une discussion pour le moment interne, mais ce qui et certain c'
est qu'il y a une volonté de prendre le sujet à bras-le-corps. Il y a
égalité pour le moment entre les salariés...
Entre ceux qui ont des réseaux de transport en commun en gros et ceux
qui sont obligés de prendre la voiture, notamment en région ?
Oui, il y a vraiment... en fonction de votre position géographique et
puis votre situation par rapport à votre entreprise, parce que c'est
vrai qu'il y a des entreprises qui ont différents systèmes, il y a une
vraie inégalité.
Donc obligatoire, ce n'est pas forcément une mauvaise idée pour vous ?
Je vais vous mettre en difficulté avec E. Woerth, si vous répondez
oui...
Je ne réponds pas oui...
Allez-y, répondez oui pour voir.
C'est une discussion... non je ne réponds pas oui, c'est une discussion
qui est menée entre eux pour le moment, je ne vais pas m'en mêler et
aller faire le chien dans un jeu de quilles, laissez-les travailler.
Sur France Inter, J. Dray mordant...
...Toujours.
...Est opposé au principe de laïcité positive. (...) La laïcité, avez-
vous dit hier, ça doit être serein, c'est fini la la??cité de combat !
Oui, la laïcité de combat...
C'est un peu archaïque la position de J. Dray ?
Moi, je trouve ça un peu... c'est le début du 20ème siècle la laïcité
de combat, c'est cette espèce d'accouchement aux forceps de séparation
entre l'Eglise et l'Etat, voilà. Mais maintenant, on n'est plus
forcément là-dedans, on a des nouveaux problèmes auxquels on doit faire
face. Mais on a aussi la possibilité d'être plus serein et de
reconnaître tout simplement un dialogue et la place des religions dans
le corps social.
Un dernier mot, vous étiez samedi sur la dalle d'Argenteuil en
compagnie de R. Dati, la ministre de la Justice. C'est un peu
surprenant de vous trouver là, vous avez été apparemment bien
accueillie par les habitants d'Argenteuil.
Très bien.
Le maire simplement a dit : il y en a marre de ce tourisme politique,
arrêtez de venir faire des photos people chez nous.
Ecoutez, le maire jusqu'à deux jours avant, il acceptait de nous prêter
une salle comme il me semble de droit en République. Et puis deux jours
avant, tout à coup, il ne voulait plus. Donc, on a dû se reconvertir,
trouver une salle dans un CFA où les gens devaient venir en voiture, ce
qui n'est pas forcément simple pour tout le monde, voilà. Il a
essayé... le maire de casser ça...
Il y a un petit coup, il y a un petit côté photo people ou pas ?
Pas du tout, on va partout.
Vous irez partout - c'est votre nouveau tandem si j'ose dire - pourquoi
pas pour la présidence de l'UMP demain ?
Non. On s'entend bien avec Rachida...
Non, c'est non !
On s'entend bien avec Rachida...
Non, vous n'êtes pas candidate à la place de P. Devedjian, par exemple
?
Non, non, pas du tout, vous me prenez un peu à froid...
Vous êtes secrétaire générale adjointe de l'UMP, c'est pour ça que je
dis ça !
Je suis secrétaire générale adjointe, mais comme secrétaire générale
adjointe mais aussi tout simplement comme politique qui a été très
engagée pendant la campagne présidentielle. Avec Rachida, on dit : le
terrain c'est notre respiration, on a envie d'en faire partout, on ne
veut pas forcément que des réunions institutionnelles, on veut
retourner dans tous les endroits où on est allé dans la campagne
présidentielle, voilà. Et donc, on commence sur la dalle d'Argenteuil
mais on ira partout et on a envie de refaire beaucoup de réunions
ensemble.
Il y a un axe ?
Oui, on peut dire ça comme ça.
C'est entendu. Merci d'avoir été notre invitée ce matin. Bonne journée
à vous.
Merci à vous.
Source : Premier ministre, Service d'Information du Gouvernement, le 15 septembre 2008
est arrivée chaudement habillée, même si elle a laissé sa veste au
vestiaire. Merci d'être avec nous.
Merci.
Avec vous évidemment, on va parler bonus/malus et taxe piquenique parce
qu'il règne ce matin un climat à la fois de fébrilité et de ce que
certains appellent déjà de la confusion. On va voir ça après le journal
de Sonia.
(Rappel actu)
N. Kosciusko-Morizet, la pêche au thon rouge, c'est quand même un
problème, c'est une espèce qui est menacée le thon rouge, non ?
C'est une espèce qui est très réglementée en méditerranée. C'est la
raison pour laquelle...
Ils vont si loin ? ...Les thoniers vont si loin. Mais la zone dans
laquelle ils pêchent, là, est en effet une zone qui est très, très
dangereuse. Depuis longtemps, il y a toujours eu du piratage dans cette
zone-là. Vous vous souvenez, il y avait eu différentes affaires.
Vous avez été sur place, vous connaissez cette région-là ?
Moi, j'ai fait un service militaire à Djibouti...
...Vous avez fait Polytechnique, donc vous avez fait le service
militaire...
Donc, j'ai fait de la surveillance dans cette zone-là et à l'époque, il
y avait déjà du piratage en effet. C'est sur des petites embarcations.
Alors ça se voit seulement sur les radars en proximité, c'est assez
compliqué.
Vous avez payé vos impôts ?
Oui bien sûr, pourquoi ?
Parce que ça se termine ce soir. (...) Information sur le prêt à taux
zéro proposé par B. Delanoë. Bonne idée ça, N. Kosciusko- Morizet ?
Vous savez reconnaître quand c'est une bonne idée, même quand elle ne
vient pas de votre camp, c'est le cas ?
Intéressant, en tout cas nous avons un tel problème sur le logement,
toutes les idées sont bonnes et doivent être examinées parce qu'on en
est là. (Ecran)
La laïcité doit être tolérante, c'est ce que vous avez dit hier chez
nos confrères d'Europe 1. C'est la polémique évidemment qui fait rage
autour de la visite du Pape. Aujourd'hui, pas de polémique. Pour le
coup, on soigne les malades.
(Ecran)
C'est l'heure donc de l'invité politique... et bonjour N. Kosciusko-
Morizet, pour ceux qui nous rejoignent.
Bonjour.
Secrétaire d'Etat à l'Ecologie. La question c'est le bonus/malus. C'est
simple, on a donc 5 minutes là-dessus. 19 familles de produits sont
visées, c'est ce matin dans Le Figaro, c'est vrai ou c'est faux ?
C'est vrai qu'on travaille sur une vingtaine de familles de produits,
ça fait déjà 2 mois qu'on le lit.
Oui mais électroménagers, téléviseurs, informatique, téléphones
mobiles, peintures et détergents, pneumatiques, ampoules, c'est vrai ou
c'est faux ?
On ne veut pas confirmer produit par produit pour ne pas tomber dans le
problème qu'on a eu sur le bonus/malus automobile qui est qu'il y a eu
des anticipations. On avait annoncé un bonus/malus automobile au mois
de décembre pour le mois de janvier, et donc à Noël, il y a un certain
nombre de personnes qui voulaient acheter des 4X4, des grosses berlines
qui ont anticipé pour ne pas tomber dans le malus. Ça a été une des
sources du déséquilibre du bonus/malus automobile. Donc là...
Et c'est ça la vraie raison ?
On ne veut pas être précis...
C'est ça la vraie raison ou vous avez du mal...
...sur la liste de produits, ça nous embête un peu...
Vous n'avez pas fini d'arbitrer, en gros ?
Il y a une autre raison qui est que parmi ces différentes listes de
produits qui sortent ici ou là, il y a des produits sur lesquels, c'est
vrai, on a beaucoup travaillé et on peut dire qu'on est prêt, il y en a
d'autres...
Alors allez-y, dites-nous lesquels.
Non, je ne vous le dis pas...
C'est vrai ?
Il y en a d'autres sur lesquels ça peut se faire dans un an... Vous
voyez, il y a besoin d'encore y travailler. Non, je ne vous le dis pas
parce qu'on ne veut pas que les grossistes, les distributeurs
anticipent, fassent des stocks en se disant : ils vont annoncer là
quelque chose.
Mais info importante, il y a donc une première partie de produits qui
devrait être dans quoi, 1 semaine, 15 jours, 1 mois, soumise au
bonus/malus ?
Non, on réfléchit à savoir si on passe quelques produits dans le projet
de loi de finance, donc à la fin du mois d'octobre et les autres plus
ou...
Mais plus tard c'est quoi, d'ici 1 an, d'ici 18 mois, on est dans quel
type de processus ?
D'ici 1 an par exemple, on pourrait très bien avoir des séries
successives... Il faut comprendre... il faut remettre du sens dans tout
ça. Notre objectif, c'est de rapprocher le prix économique du prix
écologique, on a des prix sur les choses qui ne correspondent pas au
poids que ces produits font peser sur l'environnement. Donc, on veut
donner un signal sur qu'est-ce que c'est que le prix écologique qu'il y
a à côté du prix économique. Et on a vocation à le faire sur toutes
sortes de produits, c'est vrai, pas seulement sur les voitures, les
voitures ça a été en quelque sorte un bon test. On a montré...
...Qui a coûté 200 millions d'euros au budget de l'Etat !
Oui parce que justement, l'outil bonus/malus a été beaucoup plus
efficace que prévu. En fait, on a été un petit peu victime du succès du
bonus/malus automobile...
Et c'est ça qui explique le... allez ! La petite confusion du moment où
on dit qu'aujourd'hui, la liste des 19 produits va être présentée au
Conseil d'Etat alors que ça n'est pas le cas apparemment, vous
confirmez que ce n'est pas le cas ? Il n'y a pas de liste aujourd'hui
qui sera déposée au Conseil d'Etat ?
Il n'y a pas de liste aujourd'hui en tant que tel en Conseil d'Etat, on
ne voit pas pourquoi une liste serait déposée au Conseil d'Etat ? Il a
été question à un moment d'avoir ce qu'on appelle une loi d'
habilitation qui permet après de travailler par ordonnance, et dans ce
cas-là, cette loi d'habilitation aurait pu être accrochée par exemple
au projet de loi d'application du Grenelle, qui naturellement doit
passer au Conseil d'Etat. C'est un peu technique...
Pourquoi ? C'est pour éviter - je veux comprendre, pour être clair -
pour éviter le jeu des lobbies au Parlement ensuite, c'est ça ?
Oui, c'est-à-dire qu'un des problèmes dont on a souffert, ce que je
disais sur le bonus/malus automobile, c'est qu'on n'a pas eu l'effet de
surprise. On l'a annoncé en décembre pour une mise en place en janvier,
donc il y a eu des anticipations. Donc c'est vrai qu'on recherche, non
pas par vice mais pour éviter les anticipations, pour éviter les effets
d'aubaine, à avoir un effet de surprise, à ne pas donner aux
distributeurs et aux grossistes les moyens d'anticiper trop nos choix.
S'il y en avait un, ce serait l'électroménager non, c'est déjà en place
pratiquement ?
Si vous voulez, l'électroménager c'est vrai que c'est quelque chose
auquel...
Je suis têtu.
Non, du tout, je comprends bien. Il est facile de réfléchir... l'
électroménager vient assez facilement parce qu'il y a déjà une
étiquette énergie sur l'électroménager. Donc assez naturellement, on
voit bien comment on pourrait procéder sur l'électroménager. Ceci dit,
c'est une erreur de penser que le bonus/malus a vocation à être assis
seulement sur la consommation énergétique des produits. L'étiquette
énergie dans l'électroménager, c'est ça, on vous dit quelle est la
consommation énergétique...
Parce qu'un pneu, c'est fait avec du pétrole quoi qu'il arrive !
Oui, mais ce n'est pas seulement ça, c'est-à-dire qu'il y a d'autres
sources de pollution, il y a d'autres problèmes environnementaux que le
changement climatique. Et on peut très bien réfléchir à des bonus/malus
qui seraient fondés, non pas sur la consommation énergétique mais
sur... par exemple pour le bois, le fait de savoir si le bois vient d'
une forêt qui est exploitée de manière durable ou pas, sur différents
produits électroniques, le fait de savoir si le produit électronique
contient ou pas des métaux dangereux. Je veux dire, la question de la
consommation énergétique n'est pas la seule assise pour...
Pareil pour les peintures, pareil pour les détergents.
Par exemple.
Je cite là évidemment tous les produits qui sont cités par Le Figaro et
que vous refusez de confirmer ce matin, on l'entend bien. Une dernière
question, on parle d'une taxe pique-nique, vous avez entendu ça ?
Oui.
Vous voulez mettre un malus sur les produits en matière plastique,
notamment les petites fourchettes en plastique, les petites assiettes
en plastique des pique-niques, c'est vrai ou ce n'est pas vrai ? Et à
quoi ça rime ?
Alors en fait, le cadre général de ce travail en effet, c'est de
dire... on pourrait faire de la fiscalité, travailler la fiscalité sur
les produits qui sont jetables par destination en quelque sorte, (tel)
produit qui arrive là et (qui) est déjà jetable...
Qui ne peuvent pas durer, c'est ça ?
Il est destiné à être jeté en fait. On a produit 360 kg de déchets par
personne et par an en France. Au Japon, ils en produisent 100 kg de
moins par personne et par an...
Donc c'est oui, il y aura une taxe pique-nique ?
Donc on travaille là-dessus. Et c'est vrai qu'en Belgique, ils ont une
taxe en particulier sur les couverts jetables. Il y a d'autres produits
jetables au passage auxquels on pourrait penser, et puis il y a aussi
le fait que la fiscalité ce n'est pas l'alpha et l'oméga de l'action
environnementale, il y a d'autres moyens d'agir. Je donnais hier sur
Europe 1 l'image des couches jetables, je trouve ça dommage. Un enfant,
un bébé ça fait une tonne de couches jetables. Maintenant, on peut
travailler sur des couches lavables. Formidable, et ça, à mon avis, ça
passe plutôt par de la formation...
J'ai eu peur.
Que la fiscalité n'est pas le seul instrument possible. Par exemple,
moi je regrette actuellement que dans les maternités publiques, on ne
présente en fait que le système des couches jetables aux jeunes mamans.
Restez là...
Merci.
Pour le zapping politique, vous êtes invitée évidemment. On entendra
notamment C. Lagarde, qui est très inquiète de ce qui se passe chez
Lehman Brothers, et donc du côté de Wall Street. (...) On est toujours
dans notre session politique en compagnie de N. Kosciusko-Morizet, la
ministre... secrétaire d'Etat à l'Ecologie pour respecter les titres,
sinon on aura un coup de fil de J.-L. Borloo après... Non, je
plaisante.
Non, il n'est pas comme ça.
Non, non ? Vous êtes réconciliés, tout va bien ?
Ça se passe bien...
Parce que vous vous êtes envoyé quelques assiettes à la figure à un
moment !
Oui, oui, ça s'est su oui.
Ça s'est su oui, ça s'est vu oui, je vous le confirme. Vous nous
confirmiez tout à l'heure, et c'est une des informations importantes de
ce matin, que les premiers bonus/malus devraient, pourraient être mis
en place début novembre, en tout cas dans la loi de finance fin
octobre. Les autres, et pas forcément tous ceux qui sont annoncés dans
la presse ce matin, nous disiez-vous, seraient éventuellement mis en
place d'ici 1 an. Il faut se méfier des vieilles listes.
C'est-à-dire qu'on travaille sur des catégories de produits, et on ne
va pas forcément aller au bout...
Il y a des fuites de partout et ce n'est pas forcément la bonne feuille
qui sort ?
Oui, vous savez J.-L. Borloo et moi, on n'est pas très satisfaits de
toutes ces fuites... Il y a forcément des catégories de produits, on
est en train d'étudier, on va se rendre compte que ce n'est pas simple,
que ce n'est pas la bonne solution, qu'il y a une autre méthode, on ne
va pas forcément aller au bout de tout. Donc, on trouve ça un peu
dommage et pas forcément très lisible pour le grand public. Et ça c'est
un problème parce que dans la fiscalité environnementale, ce qui est
important c'est le sens, c'est qu'on comprenne pourquoi on le fait. Le
bonus/malus automobile, ça a marché comme ça, ce n'est pas seulement un
signal économique, c'est un signal éthique. Vous avez envie d'agir pour
l'environnement, on vous donne un outil pour le faire, on vous donne un
signe. Et donc, il faut mettre du sens dans la fiscalité
environnementale et toutes ces listes qui sortent à droite, à gauche,
ça ne nous aide pas forcément à mettre du sens.
La taxe pique-nique, comme on dit maintenant, vous avez confirmé que
vous y réfléchissiez même si rien n'est arrêté.
Je n'aime pas le mot « taxe pique-nique », je préfère taxe sur les
produits jetables parce que taxe pique-nique, on a l'air de penser à
taxer les pique-niques, ce qui n'est pas évidemment le sujet.
Ecoutez, C. Lagarde - je change de sujet pour le coup puisqu'on est
dans le cadre du zapping maintenant - C. Lagarde, ministre de l'
Economie et des Finances, très inquiète ce matin, c'était sur Europe 1,
des secousses qui agitent Wall Street en ce moment et la faillite
annoncée, confirmée de Lehman Brothers. (...) Inquiète vous à titre
personnel, est-ce que vous faites partie des Français qui sont inquiets
de voir l'économie mondiale secouée ?
Mais bien sûr, moi je regarde avec attention ce qui se passe aux Etats-
Unis. D'abord toutes les économies maintenant sont liées, donc
forcément on se sent concerné et puis, c'est vrai que ça fait un choc
parce que c'est des très grosses institutions financières qui se
retrouvent en perturbation et en fragilité immense.
La prime transport - on est revenu en France, pour le coup c'est J.- C.
Mailly, il était sur Canal+ ce matin, le patron de Force ouvrière, il
doit remettre sa copie au Gouvernement - elle doit être plus élevée et
elle doit devenir obligatoire, alors qu'E. Woerth nous disait sur ce
plateau vendredi matin qu'elle ne serait qu'en option pour les PME.
(...) Il faut faire un effort là-dessus ?
C'est une discussion pour le moment interne, mais ce qui et certain c'
est qu'il y a une volonté de prendre le sujet à bras-le-corps. Il y a
égalité pour le moment entre les salariés...
Entre ceux qui ont des réseaux de transport en commun en gros et ceux
qui sont obligés de prendre la voiture, notamment en région ?
Oui, il y a vraiment... en fonction de votre position géographique et
puis votre situation par rapport à votre entreprise, parce que c'est
vrai qu'il y a des entreprises qui ont différents systèmes, il y a une
vraie inégalité.
Donc obligatoire, ce n'est pas forcément une mauvaise idée pour vous ?
Je vais vous mettre en difficulté avec E. Woerth, si vous répondez
oui...
Je ne réponds pas oui...
Allez-y, répondez oui pour voir.
C'est une discussion... non je ne réponds pas oui, c'est une discussion
qui est menée entre eux pour le moment, je ne vais pas m'en mêler et
aller faire le chien dans un jeu de quilles, laissez-les travailler.
Sur France Inter, J. Dray mordant...
...Toujours.
...Est opposé au principe de laïcité positive. (...) La laïcité, avez-
vous dit hier, ça doit être serein, c'est fini la la??cité de combat !
Oui, la laïcité de combat...
C'est un peu archaïque la position de J. Dray ?
Moi, je trouve ça un peu... c'est le début du 20ème siècle la laïcité
de combat, c'est cette espèce d'accouchement aux forceps de séparation
entre l'Eglise et l'Etat, voilà. Mais maintenant, on n'est plus
forcément là-dedans, on a des nouveaux problèmes auxquels on doit faire
face. Mais on a aussi la possibilité d'être plus serein et de
reconnaître tout simplement un dialogue et la place des religions dans
le corps social.
Un dernier mot, vous étiez samedi sur la dalle d'Argenteuil en
compagnie de R. Dati, la ministre de la Justice. C'est un peu
surprenant de vous trouver là, vous avez été apparemment bien
accueillie par les habitants d'Argenteuil.
Très bien.
Le maire simplement a dit : il y en a marre de ce tourisme politique,
arrêtez de venir faire des photos people chez nous.
Ecoutez, le maire jusqu'à deux jours avant, il acceptait de nous prêter
une salle comme il me semble de droit en République. Et puis deux jours
avant, tout à coup, il ne voulait plus. Donc, on a dû se reconvertir,
trouver une salle dans un CFA où les gens devaient venir en voiture, ce
qui n'est pas forcément simple pour tout le monde, voilà. Il a
essayé... le maire de casser ça...
Il y a un petit coup, il y a un petit côté photo people ou pas ?
Pas du tout, on va partout.
Vous irez partout - c'est votre nouveau tandem si j'ose dire - pourquoi
pas pour la présidence de l'UMP demain ?
Non. On s'entend bien avec Rachida...
Non, c'est non !
On s'entend bien avec Rachida...
Non, vous n'êtes pas candidate à la place de P. Devedjian, par exemple
?
Non, non, pas du tout, vous me prenez un peu à froid...
Vous êtes secrétaire générale adjointe de l'UMP, c'est pour ça que je
dis ça !
Je suis secrétaire générale adjointe, mais comme secrétaire générale
adjointe mais aussi tout simplement comme politique qui a été très
engagée pendant la campagne présidentielle. Avec Rachida, on dit : le
terrain c'est notre respiration, on a envie d'en faire partout, on ne
veut pas forcément que des réunions institutionnelles, on veut
retourner dans tous les endroits où on est allé dans la campagne
présidentielle, voilà. Et donc, on commence sur la dalle d'Argenteuil
mais on ira partout et on a envie de refaire beaucoup de réunions
ensemble.
Il y a un axe ?
Oui, on peut dire ça comme ça.
C'est entendu. Merci d'avoir été notre invitée ce matin. Bonne journée
à vous.
Merci à vous.
Source : Premier ministre, Service d'Information du Gouvernement, le 15 septembre 2008