Texte intégral
J.-J. Bourdin.- Merci d'être avec nous. Ministre du Logement et de la Ville, vous avez fait parler de vous la semaine dernière, on va y revenir. Mais, aujourd'hui c'est le premier jour de la loi DALO. La loi DALO, c'est le droit au logement, tout simplement. Alors, qui peut déposer un recours devant le tribunal administratif ?
Toutes les personnes... C'est assez compliqué, comme toujours dans le logement.
Bon, mais allez-y, on vous écoute !
Si vous voulez, depuis le 1er janvier dernier des commissions ont été installées dans tous les départements, et les personnes qui s'estiment mal logées, ou qui n'ont pas de logement, ou qui sont victimes d'une expulsion, etc., peuvent déposer un dossier qui est étudié par la commission de médiation. La commission de médiation...
Donc à partir d'aujourd'hui, je peux dire, je m'estime mal logé...
Non, c'est déjà dépassé ça, c'est déjà dépassé.
D'accord.
Il y a eu 50.600 personnes qui ont déposé des dossiers, et sur ces 50 000 personnes, à peu près la moitié, ont été déclarées prioritaires par ces commissions départementales. Et ce sont ces personnes...
Donc 25 000 personnes prioritaires ?
Grosso modo, et les deux tiers sont...
Donc vous devez les loger ces 25.000 personnes ?
Voilà. Et celles qu'on ne peut pas loger, qui n'auront pas été logées, peuvent attaquer l'Etat. Alors, ce que je peux vous dire, c'est qu'il y a quand même eu 3.300 personnes qui ont été logées depuis le début de l'année grâce à la mise en place de ces commissions...
Sur 25 000 ?
Non... euh, oui... Enfin, sur 11.000.
Et les autres ? Et les 8.000 qui restent ?
Il faut qu'on trouve une solution. Mais vous savez, quand on a fait la loi au logement opposable, on savait très bien qu'il y avait un problème de logement. Malheureusement, dans notre pays, il y a un problème de logement.
Il y a un problème de logement, oui, ça j'imagine !
Ça c'est clair.
Je me mets à votre place...
C'est gentil...
Je sais que ce n'est pas facile en ce moment, mais c'est N. Sarkozy qui disait que plus personne ne meurt de froid en 2008, il promettait cela, ce n'était pas votre promesse. Vous n'en n'avez pas assez de porter le chapeau de cette promesse que vous n'avez pas faite ?
Vous savez, je pense que le président de la République, quand il a proposé, c'est l'objectif de tout le monde.
Oui, c'est ce que disait Jospin aussi...
Monsieur Jospin l'avait fait, Fabius aussi, donc tout le monde si vous voulez... Qui veut avoir des gens dehors ? Personne ! Donc c'était une promesse, et c'est un objectif vers lequel nous devons tendre. Mais pour pouvoir y arriver, moi je pense qu'on peut y arriver un jour, à condition...
Vous pensez qu'on peut y arriver un jour ?
Oui, à condition qu'il y ait suffisamment de logements. Or, aujourd'hui, nous avons un déficit de logements important, c'est pour ça que je veux une relance importante en faveur du logement, et que je plaide toujours pour la TVA 5,5.
On va en parler de cette TVA à 5,5. C'est bien d'avoir cet objectif de loger tout le monde et tout, mais avec un budget en baisse de 7 %, ce n'est pas évident...
Il n'est pas en baisse mon budget.
Il n'est pas en baisse ?! Les capacités de financement sont en augmentation de 200 millions par rapport à l'année dernière, alors il faut arrêter de dire ça. Budgétairement, effectivement, stricto sensu, quand on a les oeillères, on regarde uniquement le budget...
Mettez-vous en colère un peu C. Boutin, j'aime bien cela, allez !
Quand on regarde strictement le budget, on voit qu'il est en diminution, mais quand on voit les capacités de financement que j'ai pu obtenir grâce aux négociations avec le 1 %, j'ai une augmentation de financement de toutes les actions...
Donc vous avez de l'argent ?
...De 200 millions. Et en plus, il va y en avoir d'autres.
Si vous avez de l'argent, construisez !
Bien sûr. Dans le plan de relance, j'attends les mesures qui vont être annoncées par le président de la République.
Alors, on va en parler de ces mesures et de vos souhaits, parce que c'est important quand même, j'espère que vous allez être entendue, C. Boutin. Mais quand même, revenons sur cette réflexion, je dis bien réflexion, sur l'hébergement obligatoire des SDF. Vous regrettez d'avoir dit ce que vous avez dit ou pas ?
Pourquoi voulez-vous que je regrette ?
Je vous demande. Parce que j'ai vu F. Fillon qui vous a un peu corrigée...
Pas du tout, il ne m'a pas du tout corrigée. Je suis désolée de dire que sa phrase a été tronquée. Alors pas du tout, il n'y a pas une feuille de cigarette entre la position du Premier ministre, du président de la République et madame Boutin, alors il faut arrêter, il faut arrêter ! Le problème qui se pose c'est un problème difficile...
Est-ce qu'il faut les héberger obligatoirement ?
C'est la question. Jusqu'à quel moment doit-on respecter la liberté des gens, et d'autre part ne part porter assistance à personne en danger ? C'est ça la difficulté, c'est l'équilibre entre les deux. Les pays anglo-saxons ne se posent pas la question, ils ramassent tout le monde. Nous, en France, nous avons un système beaucoup plus fin, beaucoup plus sophistiqué...
Ce sont des feuilles mortes qu'on ramasse...
Pas du tout, ce n'est pas du tout ça, au contraire. Moi, je tiens à saluer les associations qui font un travail remarquable, en particulier les gens du terrain, qui vont voir ces personnes, qui les connaissent, qui les accompagnent. Et un certain nombre d'entre elles ne veulent pas, ces sans-abri, ne veulent pas venir dans les centres d'hébergement, parce qu'elles ont une image de ces centres d'hébergement qui est...
Pas seulement une image, parce qu'il y a des réalités dans ces centres d'hébergement, non ?
Non, non, il faut arrêter, il faut arrêter de véhiculer cette image négative. Bien sûr, il y en a qui ne sont pas biens, mais il y en a quand même beaucoup qui sont beaucoup mieux, et donc il faut arrêter de dire que c'est obligatoirement un lieu de perdition. En tous les cas, entre au chaud et sous une tente, eh bien il n'y a pas photo quand il fait -6, ça c'est clair !
Donc vous maintenez. M. Hirsch est opposé au placement obligatoire des sans-abri, il l'a dit d'ailleurs mardi dernier à votre place.
Moi je ne veux pas du tout de complication avec M. Hirsch. M. Hirsch, lui, il est dans l'application des principes, moi je suis dans l'application de la réalité, et parfois il y a des difficultés entre les deux, si vous voulez. De façon générale, il "y a qu'à" "faut qu'on", et puis il y a ceux qui doivent mettre en application, et ce n'est pas toujours simple.
Donc vous maintenez, vous dites le débat est ouvert...
Absolument.
Et vous dites "pourquoi pas" ?
Absolument.
Pourquoi pas ne pas obliger les sans-abri à se mettre à l'abri, à être mis à l'abri ?
Il faut respecter. Mais les mêmes qui disent qu'il ne faut pas qu'il y ait d'obligation, seront à montrer du doigt s'il y a un mort, vous comprenez, parce que...
Mais il y en a des morts !
...Parce que ces personnes n'auront pas été hébergées.
Oui, mais ce que je ne comprends pas très bien, c'est que des morts de sans-abri...
Le dernier cas, c'est typique, le dernier mort qu'il y a eu il y a trois jours, eh bien c'était un monsieur qui était parfaitement connu par les maraudes, c'est-à-dire par les équipes médico-sociales, on lui avait proposé un hébergement et il l'a refusé. Quatre jours plus tard il est mort. Alors qu'est-ce qu'il faut faire ? Qu'est-ce qu'il faut faire par rapport à ça ?
Ce que je ne comprends pas très bien, c'est pourquoi cette polémique s'ouvre alors qu'on meurt aussi bien en été - aussi "mal", pardon - en été qu'en hiver...
Bien sûr, mais parce que c'est l'hiver... Mais je crois que vous, les médias, vous ressortez ça...
On est responsables ?
Je ne sais pas si vous êtes responsables, mais il y a un moment où il y a une attente plus importante parce qu'il fait froid, l'automne, l'hiver, ce n'est pas très agréable, que deuxièmement on n'est pas loin des fêtes, tout le monde prépare, même si c'est une période un peu morose, on prépare les fêtes, et on a tous un petit peu collectivement et individuellement un sentiment de culpabilité vis-à-vis de la pauvreté, ce qui est normal. Il faut qu'il s'exerce toute l'année, ce sentiment-là.
Est-ce qu'aujourd'hui on peut loger décemment, et dans de bonnes conditions, tous les sans-abri ? 100.000, qui errent un peu partout en France...
Le chiffre estimé aujourd'hui est de l'ordre de 100.000, on ne sait pas exactement, bien sûr. Moi, j'ai 99.600 places ; je suis fière d'avoir augmenté de plus de 13.000 places les capacités d'hébergement en France, et du reste les associations le savent très bien. Est-ce que c'est suffisant, est-ce qu'il faudrait en faire plus ? Sans doute. Maintenant que nous avons la quantité, nous devons aller vers la qualité, c'est-à-dire qu'on n'héberge pas un SDF avec un chien, une femme battue avec ses enfants, à 3 heures du matin, sur un trottoir, et un malade psychique, au même endroit. Donc il faut maintenant que nous arrivions à bien identifier. Nous avons un autre problème, qui est une conséquence de la loi DALO. Dans la loi DALO, les associations, et moi-même qui a été rapporteur, nous avons voulu supprimer les places d'urgence pour faire des stabilisations, c'est-à-dire qu'on ne remette pas les gens à la rue le lendemain, c'est très bien. Mais en ayant transformé les places en places fixes, eh bien il n'y a plus de souplesse. Il faut donc nous revoyons, pour essayer de créer des places d'accueil qui permettent d'orienter les personnes suivant leurs besoins.
Source : Premier ministre, Service d'Information du Gouvernement, le 1er décembre 2008
Toutes les personnes... C'est assez compliqué, comme toujours dans le logement.
Bon, mais allez-y, on vous écoute !
Si vous voulez, depuis le 1er janvier dernier des commissions ont été installées dans tous les départements, et les personnes qui s'estiment mal logées, ou qui n'ont pas de logement, ou qui sont victimes d'une expulsion, etc., peuvent déposer un dossier qui est étudié par la commission de médiation. La commission de médiation...
Donc à partir d'aujourd'hui, je peux dire, je m'estime mal logé...
Non, c'est déjà dépassé ça, c'est déjà dépassé.
D'accord.
Il y a eu 50.600 personnes qui ont déposé des dossiers, et sur ces 50 000 personnes, à peu près la moitié, ont été déclarées prioritaires par ces commissions départementales. Et ce sont ces personnes...
Donc 25 000 personnes prioritaires ?
Grosso modo, et les deux tiers sont...
Donc vous devez les loger ces 25.000 personnes ?
Voilà. Et celles qu'on ne peut pas loger, qui n'auront pas été logées, peuvent attaquer l'Etat. Alors, ce que je peux vous dire, c'est qu'il y a quand même eu 3.300 personnes qui ont été logées depuis le début de l'année grâce à la mise en place de ces commissions...
Sur 25 000 ?
Non... euh, oui... Enfin, sur 11.000.
Et les autres ? Et les 8.000 qui restent ?
Il faut qu'on trouve une solution. Mais vous savez, quand on a fait la loi au logement opposable, on savait très bien qu'il y avait un problème de logement. Malheureusement, dans notre pays, il y a un problème de logement.
Il y a un problème de logement, oui, ça j'imagine !
Ça c'est clair.
Je me mets à votre place...
C'est gentil...
Je sais que ce n'est pas facile en ce moment, mais c'est N. Sarkozy qui disait que plus personne ne meurt de froid en 2008, il promettait cela, ce n'était pas votre promesse. Vous n'en n'avez pas assez de porter le chapeau de cette promesse que vous n'avez pas faite ?
Vous savez, je pense que le président de la République, quand il a proposé, c'est l'objectif de tout le monde.
Oui, c'est ce que disait Jospin aussi...
Monsieur Jospin l'avait fait, Fabius aussi, donc tout le monde si vous voulez... Qui veut avoir des gens dehors ? Personne ! Donc c'était une promesse, et c'est un objectif vers lequel nous devons tendre. Mais pour pouvoir y arriver, moi je pense qu'on peut y arriver un jour, à condition...
Vous pensez qu'on peut y arriver un jour ?
Oui, à condition qu'il y ait suffisamment de logements. Or, aujourd'hui, nous avons un déficit de logements important, c'est pour ça que je veux une relance importante en faveur du logement, et que je plaide toujours pour la TVA 5,5.
On va en parler de cette TVA à 5,5. C'est bien d'avoir cet objectif de loger tout le monde et tout, mais avec un budget en baisse de 7 %, ce n'est pas évident...
Il n'est pas en baisse mon budget.
Il n'est pas en baisse ?! Les capacités de financement sont en augmentation de 200 millions par rapport à l'année dernière, alors il faut arrêter de dire ça. Budgétairement, effectivement, stricto sensu, quand on a les oeillères, on regarde uniquement le budget...
Mettez-vous en colère un peu C. Boutin, j'aime bien cela, allez !
Quand on regarde strictement le budget, on voit qu'il est en diminution, mais quand on voit les capacités de financement que j'ai pu obtenir grâce aux négociations avec le 1 %, j'ai une augmentation de financement de toutes les actions...
Donc vous avez de l'argent ?
...De 200 millions. Et en plus, il va y en avoir d'autres.
Si vous avez de l'argent, construisez !
Bien sûr. Dans le plan de relance, j'attends les mesures qui vont être annoncées par le président de la République.
Alors, on va en parler de ces mesures et de vos souhaits, parce que c'est important quand même, j'espère que vous allez être entendue, C. Boutin. Mais quand même, revenons sur cette réflexion, je dis bien réflexion, sur l'hébergement obligatoire des SDF. Vous regrettez d'avoir dit ce que vous avez dit ou pas ?
Pourquoi voulez-vous que je regrette ?
Je vous demande. Parce que j'ai vu F. Fillon qui vous a un peu corrigée...
Pas du tout, il ne m'a pas du tout corrigée. Je suis désolée de dire que sa phrase a été tronquée. Alors pas du tout, il n'y a pas une feuille de cigarette entre la position du Premier ministre, du président de la République et madame Boutin, alors il faut arrêter, il faut arrêter ! Le problème qui se pose c'est un problème difficile...
Est-ce qu'il faut les héberger obligatoirement ?
C'est la question. Jusqu'à quel moment doit-on respecter la liberté des gens, et d'autre part ne part porter assistance à personne en danger ? C'est ça la difficulté, c'est l'équilibre entre les deux. Les pays anglo-saxons ne se posent pas la question, ils ramassent tout le monde. Nous, en France, nous avons un système beaucoup plus fin, beaucoup plus sophistiqué...
Ce sont des feuilles mortes qu'on ramasse...
Pas du tout, ce n'est pas du tout ça, au contraire. Moi, je tiens à saluer les associations qui font un travail remarquable, en particulier les gens du terrain, qui vont voir ces personnes, qui les connaissent, qui les accompagnent. Et un certain nombre d'entre elles ne veulent pas, ces sans-abri, ne veulent pas venir dans les centres d'hébergement, parce qu'elles ont une image de ces centres d'hébergement qui est...
Pas seulement une image, parce qu'il y a des réalités dans ces centres d'hébergement, non ?
Non, non, il faut arrêter, il faut arrêter de véhiculer cette image négative. Bien sûr, il y en a qui ne sont pas biens, mais il y en a quand même beaucoup qui sont beaucoup mieux, et donc il faut arrêter de dire que c'est obligatoirement un lieu de perdition. En tous les cas, entre au chaud et sous une tente, eh bien il n'y a pas photo quand il fait -6, ça c'est clair !
Donc vous maintenez. M. Hirsch est opposé au placement obligatoire des sans-abri, il l'a dit d'ailleurs mardi dernier à votre place.
Moi je ne veux pas du tout de complication avec M. Hirsch. M. Hirsch, lui, il est dans l'application des principes, moi je suis dans l'application de la réalité, et parfois il y a des difficultés entre les deux, si vous voulez. De façon générale, il "y a qu'à" "faut qu'on", et puis il y a ceux qui doivent mettre en application, et ce n'est pas toujours simple.
Donc vous maintenez, vous dites le débat est ouvert...
Absolument.
Et vous dites "pourquoi pas" ?
Absolument.
Pourquoi pas ne pas obliger les sans-abri à se mettre à l'abri, à être mis à l'abri ?
Il faut respecter. Mais les mêmes qui disent qu'il ne faut pas qu'il y ait d'obligation, seront à montrer du doigt s'il y a un mort, vous comprenez, parce que...
Mais il y en a des morts !
...Parce que ces personnes n'auront pas été hébergées.
Oui, mais ce que je ne comprends pas très bien, c'est que des morts de sans-abri...
Le dernier cas, c'est typique, le dernier mort qu'il y a eu il y a trois jours, eh bien c'était un monsieur qui était parfaitement connu par les maraudes, c'est-à-dire par les équipes médico-sociales, on lui avait proposé un hébergement et il l'a refusé. Quatre jours plus tard il est mort. Alors qu'est-ce qu'il faut faire ? Qu'est-ce qu'il faut faire par rapport à ça ?
Ce que je ne comprends pas très bien, c'est pourquoi cette polémique s'ouvre alors qu'on meurt aussi bien en été - aussi "mal", pardon - en été qu'en hiver...
Bien sûr, mais parce que c'est l'hiver... Mais je crois que vous, les médias, vous ressortez ça...
On est responsables ?
Je ne sais pas si vous êtes responsables, mais il y a un moment où il y a une attente plus importante parce qu'il fait froid, l'automne, l'hiver, ce n'est pas très agréable, que deuxièmement on n'est pas loin des fêtes, tout le monde prépare, même si c'est une période un peu morose, on prépare les fêtes, et on a tous un petit peu collectivement et individuellement un sentiment de culpabilité vis-à-vis de la pauvreté, ce qui est normal. Il faut qu'il s'exerce toute l'année, ce sentiment-là.
Est-ce qu'aujourd'hui on peut loger décemment, et dans de bonnes conditions, tous les sans-abri ? 100.000, qui errent un peu partout en France...
Le chiffre estimé aujourd'hui est de l'ordre de 100.000, on ne sait pas exactement, bien sûr. Moi, j'ai 99.600 places ; je suis fière d'avoir augmenté de plus de 13.000 places les capacités d'hébergement en France, et du reste les associations le savent très bien. Est-ce que c'est suffisant, est-ce qu'il faudrait en faire plus ? Sans doute. Maintenant que nous avons la quantité, nous devons aller vers la qualité, c'est-à-dire qu'on n'héberge pas un SDF avec un chien, une femme battue avec ses enfants, à 3 heures du matin, sur un trottoir, et un malade psychique, au même endroit. Donc il faut maintenant que nous arrivions à bien identifier. Nous avons un autre problème, qui est une conséquence de la loi DALO. Dans la loi DALO, les associations, et moi-même qui a été rapporteur, nous avons voulu supprimer les places d'urgence pour faire des stabilisations, c'est-à-dire qu'on ne remette pas les gens à la rue le lendemain, c'est très bien. Mais en ayant transformé les places en places fixes, eh bien il n'y a plus de souplesse. Il faut donc nous revoyons, pour essayer de créer des places d'accueil qui permettent d'orienter les personnes suivant leurs besoins.
Source : Premier ministre, Service d'Information du Gouvernement, le 1er décembre 2008