Texte intégral
Monsieur le Président de la Région Auvergne,
et Président du Comité dOrganisation de cette belle manifestation,
Madame la Commissaire,
Mesdames et Messieurs,
Cest vrai, Monsieur le Président, je suis heureux dinaugurer avec vous cette nouvelle édition de lEuropartenariat devenu, en 10 ans, lun des plus grands rendez-vous du monde européen de lentreprise.
Je me réjouis que, sur proposition de la France, la région Auvergne et sa belle capitale, Clermont-Ferrand, aient été choisies par la Commission européenne, par vous-même Madame, pour accueillir cette manifestation qui rassemble plus de 2000 petites et moyennes entreprises, du Massif Central mais aussi dautres régions de France, de lUnion européenne et au-delà, dEurope Centrale et Orientale, du Bassin méditerranéen, dAsie et dAmérique Latine. Ce sont plus de 80 pays qui sont représentés, ici, aujourdhui.
Pour chacun, lEuropartenariat est loccasion privilégiée de se rencontrer, de présenter ses savoir-faire, ses atouts, de découvrir de nouveaux marchés, de nouvelles opportunités, de nouer de nouvelles associations techniques ou financières, délaborer en commun de nouvelles stratégies commerciales.
Et pour notre pays et notre économie, cest une chance formidable.
Aujourdhui, nos petites et moyennes entreprises, -les grandes aussi qui souvent constituent un ensemble de petites et moyennes entreprises- constituent limmense majorité des deux millions et demi dentreprises françaises. Elles créent plus de 80 % de la richesse nationale et assurent 80 % de nos emplois. Elles réalisent la moitié des investissements productifs dans notre pays. Cest dabord sur elles que repose le dynamisme de notre économie. Cest dabord sur elles que reposent la reprise de linvestissement et donc le retour à la croissance. Cest dabord sur elles que reposent nos espoirs pour lemploi.
Portées par le goût de linitiative individuelle et du risque, elles sont naturellement des foyers dinnovation. Elles ont le dynamisme, les facultés dadaptation et, de par leur structure, la souplesse qui leur permettent dépouser voire danticiper les évolutions de la demande et des marchés, et de répondre aux nouveaux besoins.
Oui, nos PME sont notre richesse et notre premier atout dans la grande compétition qui sest engagée dans le monde, pour peu, naturellement, que nous sachions les encourager et les soutenir.
Les soutenir, cest leur offrir un environnement favorable. Cest changer le regard très négatif que nos chefs dentreprises continuent de porter sur ladministration en simplifiant les innombrables textes, procédures, contraintes et obligations de toute sorte qui enserrent la vie de lentreprise.
Trop de temps, trop de compétences, dénergie continuent de se perdre dans linextricable maquis des règlements. Déjà, des progrès ont été réalisés, cest vrai. La simplification des formalités administratives a été engagée, mais lessentiel reste à faire et elle doit être poursuivie.
Soutenir les PME, cest continuer dadapter notre système fiscal à leur situation particulière. Cest, par exemple, réformer lassiette de la Taxe Professionnelle, ce qui est difficile mais nécessaire, pour que celle-ci ne soit plus un frein à linvestissement et au développement de lactivité.
Cest lever lhypothèque de la transmission. De nombreuses PME sont actuellement dirigées par celui ou celle qui les a créées. Ce merveilleux outil, une entreprise qui marche, nous ne devons pas le pénaliser. Notre fiscalité doit prendre en compte les particularités de lentreprise. Là aussi beaucoup reste à faire pour que la nécessaire relève des générations nentraîne pas de nouvelles difficultés avec les désastreuses conséquences sur lemploi.
Soutenir les PME, cest améliorer notre système de financement, le rendre moins frileux, plus audacieux, plus accessible. Nous avons, pour cela, créé en France la Banque de Développement des PME, mais là encore, il y a beaucoup à faire pour changer les états desprit.
Soutenir les PME, dans le monde daujourdhui où la concurrence est terrible, cest sans cesse veiller à leur compétitivité. Cest leur donner les armes de leur développement et les encourager à explorer de nouveaux marchés. Cest aussi veiller à ce que laspiration naturelle à travailler moins soit compatible avec la bonne santé de lentreprise. La solution est dans laménagement du temps de travail qui, dans le monde daujourdhui, ne peut pas être imposé mais doit être négocié au cas par cas au sein des entreprises. Ceci suppose un dialogue efficace et confiant entre les partenaires sociaux. La bonne voie est celle qui permet aux entreprises de développer l'emploi essentiel, cest-à-dire lemploi productif.
La France est aujourdhui le quatrième exportateur mondial, le deuxième, peut-être le premier exportateur du monde par tête dhabitant. Notre excédent commercial est en constante augmentation. Un emploi sur quatre dépend chez nous du commerce extérieur.
Si nos PME y prennent une part croissante, avec 30 à 40 %, selon les statistiques, de nos échanges, leur effort demeure trop inégal selon les secteurs et trop concentré sur un petit nombre dentreprises. Seules quelques milliers de PME ont déjà fait le choix dexporter. Cest beaucoup trop peu, notamment, si lon compare à nos homologues européens et, en particulier, à nos amis allemands.
Je sais que la conquête de marchés extérieurs est une entreprise difficile. Et nos PME ne se sentent pas toujours assez fortes, assez solides, ni peut-être assez épaulées pour tenter laventure.
Voilà pourquoi les pouvoirs publics français doivent sans cesse, partout dans le monde, promouvoir notre industrie, notre agriculture, nos services, nos savoir-faire, nos capacités à innover, et donc nos PME. Je my suis toujours employé lors de mes déplacements avec détermination et je continuerai de le faire.
Cest aussi la mission des pouvoirs publics que daccompagner leurs premiers pas à létranger. Je voudrais saluer le travail accompli par tous les agents de la Direction des relations économiques extérieures en France et à létranger. Nous avons modernisé le conseil aux PME. Nous avons engagé la réforme des organismes dappui au commerce extérieur, il y a des premiers résultats encourageants, là encore, naturellement, il reste à faire.
Certaines initiatives, particulièrement efficaces, méritent aussi dêtre développées et étendues. Cest le cas, par exemple, de lAssociation « Partenariat France » qui regroupe de grandes entreprises soucieuses de mettre leur expérience au service des PME tentées par lexportation. Et jai pu voir à lextérieur de notre pays que cela marchait souvent très bien et méritait en tout cas dêtre encouragé.
Enfin, pour se faire connaître, pour nouer de nouveaux contacts, pour ouvrir à son entreprise de nouvelles perspectives, pour mesurer toutes les potentialités dun marché, il y a bien sûr les grandes manifestations internationales. Cette année, « França 2000 » a fait connaître au Brésil et, dans lensemble du MERCOSOUR, et plus généralement de lAmérique Latine, nos industries de pointe. Ce fut un grand succès. Lexposition « France 97 » a rassemblé à Shanghaï plus de 300 entreprises françaises dont de nombreuses PME. Jai pu le voir sur place et jai entendu par la suite la satisfaction des PME françaises qui avaient tenté laventure. Lan prochain, cest Moscou qui accueillera un grand salon des industries françaises.
LEuropartenariat sinscrit dans cette vision. Fenêtre ouverte sur lEurope et sur le monde, il est une superbe vitrine de nos régions et de nos terroirs.
Et pour les entreprises, notamment les PME, implantées au centre de la France, cet Europartenariat France-Massif Central est loccasion privilégiée de nouer de nouvelles relations commerciales et délargir ainsi le champ de leurs activités.
Le Massif Central, vous lavez dit, Monsieur le Président, souvent et cest vrai, jouit dune image de qualité. Cest un atout exceptionnel dans la grande compétition économique internationale que cette image.
Qualité dans lagriculture, avec un élevage, une industrie laitière et fromagère, des produits traditionnels qui sont connus dans le monde entier. Cette carte maîtresse, le Massif Central doit la jouer en répondant aux nouvelles exigences du marché : garantie dorigine, développement de produits biologiques, respect de lenvironnement.
Qualité de laccueil touristique. Depuis longtemps, le Massif Central est connu pour ses paysages, la richesse de son patrimoine historique et culturel, sa nature préservée mieux quailleurs, son thermalisme et, depuis trois décennies, par la diversité des formules collectives ou individuelles d'hébergement touristique en milieu rural.
Qualité dans lindustrie, dans cette région où sont nés des groupes industriels familiaux et prestigieux qui sont aujourdhui parmi les fleurons de lindustrie française. Dans cette région que les plus grands noms de notre industrie ont choisi souvent pour leur expansion. Au coeur de ce Massif Central où vit déjà un réseau de PME performantes et diversifiées.
Oui, nos régions jouissent de formidables atouts quelles doivent pouvoir pleinement exploiter. Et bien sûr lEtat doit se tenir à leurs côtés.
Il y a vingt ans, à votre initiative, Monsieur le Président, le premier Plan, vous lavez rappelé tout à lheure, Massif Central était lancé, avec pour ambition de désenclaver nos régions entre autres, mais cétait là lessentiel à lépoque. Aujourdhui, grâce à l'application tenace de ce Plan, avec les autoroutes A 20 et A 75, le Massif Central est irrigué de grandes voies modernes de communication qui l'ouvrent sur l'extérieur et qui lui permettent de mieux participer aux grands mouvements d'échange.
Mais, là encore, ce n'est pas suffisant, il faut poursuivre et aller plus loin. A Tulle, au début de cette année, vous lavez rappelé, jai chargé le Gouvernement et la DATAR délaborer un second Plan Massif Central, qui soit volontaire, ambitieux dans ses objectifs et dans ses moyens, et qui associe étroitement lEtat et les élus de nos régions.
Les travaux qui se sont poursuivis devraient déboucher sur des décisions gouvernementales au Comité Interministériel pour l'Aménagement du Territoire prévu en Novembre prochain.
Modernité et qualité devront être les ressorts essentiels de cette nouvelle initiative.
Aujourdhui, les techniques de linformation ouvrent de nouvelles perspectives aux entreprises. Nous devons les développer dans nos régions et faire porter notre effort sur la formation à ces techniques et sur leur diffusion tant au sein des entreprises que des services publics.
Cet effort est vital pour les particuliers en zone rurale, où les distances rendent plus difficile lorganisation des services. Il est vital pour nos activités, notamment nos activités de haute technologie à fort potentiel de croissance, et pour faire du Massif Central un véritable pôle de dimension européenne.
Je souhaite que, dans ce domaine, lespace central français soit un laboratoire. Léducation et la formation, la culture, la santé, les services publics et privés sont autant de secteurs où les nouvelles techniques de la communication peuvent faciliter la vie de lusager. Télé-médecine et mise en réseau des centres hospitaliers, télé-enseignement dans les établissements scolaires, interconnexion des sites universitaires et des bibliothèques, vidéotransmission dévénements culturels ou sportifs, équipement en téléphone mobile et en ligne à haut débit appartiendront demain à notre environnement familier. Le Massif Central doit être le terrain dexpérimentation à grande échelle de ces progrès qui doivent se conjuguer avec le maintien du réseau des services publics qui constituent l'armature de ces territoires notamment ruraux.
L'aide aux petites et moyennes entreprises devra également constituer lun des axes prioritaires du second Plan Massif Central. Un Fonds de développement pourrait ainsi favoriser le financement des PME de nos régions et donc favoriser lemploi.
Mais je sais que rien ne sera possible si nous ne poursuivons pas notre effort déquipements et dinfrastructures. Je pense au désenclavement aérien. Je pense à lintroduction de train pendulaire sur les grands axes ferroviaires que sont les lignes Paris-Limoges-Toulouse et Paris-Clermont, ainsi que sur les lignes prioritaires daménagement du territoire comme Bordeaux-Lyon et Nantes-Lyon.
Mais surtout, et cest là évidemment pour nous lessentiel, le réseau autoroutier doit être complété par la liaison transversale, dont le Président GISCARD DESTAING parlait tout à lheure, Bordeaux Clermont-Ferrand, l'A 89, qui figure depuis 1987 dans le schéma autoroutier. Depuis 1987, tous les gouvernements sans exception, notamment en 1988 et en 1992, ont réaffirmé cette priorité, cette volonté de l'Etat, partagée par tous les élus unanimes du Massif Central.
C'est dans cet esprit que le gouvernement précédent, sur mes instructions, a fait lancer les travaux à chacune des extrémités de la section bénéficiant de la déclaration d'utilité publique.
Reste la dernière section, la desserte de Clermont-Ferrand, qui devrait assurer la continuité à laquelle nous sommes attachés et qui est naturellement dans la logique des choses. Vous avez raison de le dire, Monsieur le Président, personne ne comprendrait que ce projet, vital pour la région, puisse être remis en cause ou puisse être retardé.
Le centre de la France est un espace dynamique. Il a les savoir-faire, les hommes, les produits de la croissance. Lannée dernière, 5000 entreprises nouvelles sy sont créées. C'est une preuve de la confiance des femmes et des hommes de cette terre, malgré les difficultés pour leur avenir. L'Etat, les élus, partagent cette ardeur.
Jai confiance. Votre participation -je madresse là à tous les responsables de petites et moyennes entreprises, notamment du Massif Central- à Europartenariat témoigne de votre vitalité. Elle témoigne de votre esprit de conquête. Elle témoigne de votre volonté dêtre présents dans le monde et dabord, Madame la Commissaire, en Europe.
LEurope, qui vous ouvre les bras.
Nous, Français, avons de lEurope une vision contrastée. Favorable à la construction européenne, notre opinion publique, comme dailleurs celles de nos grands voisins, voit dans lUnion une entité un peu abstraite, éloignée des préoccupations concrètes de chacun. Et pourtant, lEurope simpose chaque jour davantage comme une réalité et comme une nécessité.
Demain, lUnion économique et monétaire. LEuro est un grand projet, désormais à portée de main. En mai prochain, les Chefs dEtat et de Gouvernement diront quels pays participeront à la monnaie unique dès le 1er janvier 1999. La France en sera.
Bien sûr, cette échéance nous impose des contraintes. Mais lenjeu, je vous le dis, en vaut, vraiment la peine.
LEuro, cela signifie la fin des dévaluations compétitives et chacun sait notamment dans notre région, le mal quelles nous ont fait. Cela signifie une monnaie stable et solide. Cela signifie une capacité de compétition accrue face au dollar. Cest un atout pour linvestissement, pour la croissance et pour lemploi.
La monnaie unique, cela signifie, dans quelques années, une Europe exerçant une puissance monétaire à la mesure de sa puissance économique qui est la première du monde. Quand on sait quel avantage a constitué le statut international du dollar pour léconomie américaine depuis 25 ans, on imagine ce que nous apportera, dans un monde multipolaire, qui est en train de sorganiser sous nos yeux, lEuro face au dollar.
Les responsables politiques, économiques et sociaux de notre pays doivent le dire, le répéter, lexpliquer : nous, citoyens européens, entrepreneurs, salariés, serons les premiers bénéficiaires de lEuro. Nos paysans lont bien compris, eux qui, depuis longtemps, font lexpérience de lEurope.
Et, bientôt, lEurope sociale. Aujourdhui, lemploi est le principal problème dans lUnion européenne où près de vingt millions dhommes et de femmes sont confrontés au chômage. En mars 1996, jai présenté à nos partenaires de lUnion et aussi aux membres du G7, un mémorandum pour un modèle social européen. Jai proposé en particulier que lemploi devienne le critère déterminant de toutes les initiatives, de toutes les interventions et de toutes les dépenses européennes.
Accueillie avec un certain scepticisme, les choses ont changé, les esprits ont évolué, notre action a porté ses fruits. En juin dernier, à Amsterdam, il a été décidé, sur proposition de la France, de convoquer un sommet extraordinaire sur lemploi, cétait un peu défi, car cest difficile.
Ce Conseil européen se tiendra à Luxembourg, les 20 et 21 novembre prochains. Il devra prendre des mesures concrètes. Par exemple, adopter des lignes directrices pour les politiques de lemploi, comme vient de le proposer, Madame la Commissaire, la Commission, la France lapprouve. Par exemple aussi, encourager financièrement la création demplois et les investissements, notamment ceux des petites et moyennes entreprises, par une intervention accrue de la Banque européenne dinvestissement. Ou bien encore, nourrir notre information des expériences menées avec succès dans les différents Etats membres.
Plus généralement, lEurope doit affirmer et défendre son modèle social. Cest sa richesse, cest sa culture, cest son atout pour tirer le meilleur parti de la mondialisation des technologies et des échanges. Il repose sur une protection sociale garantie, sur le dialogue social comme moteur de l évolution de léconomie et sur le rôle de lEtat pour préserver la cohésion nationale.
Et, bientôt, lEurope élargie. Lenjeu est considérable puisquil sagit de rassembler enfin la famille européenne au lendemain dun demi-siècle de séparation et de confrontation. Cest notre devoir daccueillir parmi nous des peuples frères, qui ont lutté pour recouvrer la liberté et la démocratie. Mais cest aussi notre intérêt de bâtir un grand marché de quatre-cent-cinquante millions dâmes, où sharmoniseront progressivement les niveaux de développement, les conditions de concurrence et les normes sociales. Un grand marché qui souvre à nous et où sexpriment tant de besoins auxquels les PME, doivent et peuvent répondre.
Cest enfin la chance denraciner davantage et autant quon puisse le dire en histoire pour toujours, la paix sur notre continent.
Mais cet élargissement ne doit pas se faire au prix dune dilution de lidentité européenne. Aller dans cette voie serait contraire à la conception française de lEurope, mais aussi à lintérêt des pays candidats à ladhésion. Cest pourquoi la France exige, avec dautres, que lélargissement soit précédé dune véritable réforme institutionnelle. Cest pourquoi notre pays se battra pour préserver les principes et les moyens de la politique agricole commune. Cest pourquoi nous demandons que lélargissement seffectue dans des conditions financières qui soient compatibles avec notre capacité contributive et avec les efforts qui sont demandés aux Français.
Déjà, lEurope est un acteur essentiel des relations économiques internationales.
LUnion européenne a entrepris son rapprochement avec les autres grands ensembles économiques qui sorganisent et émergent puissamment dans le monde. A linitiative de Singapour et avec le soutien de la France, le Sommet de Bangkok a réuni lan dernier les Chefs dEtat et de Gouvernement dEurope et dAsie, cétait la première fois. Il a jeté les bases dune étroite coopération économique, commerciale et industrielle entre nos deux régions. Le même processus sest engagé, au lendemain de la Conférence de Barcelone, entre lUnion et les pays méditerranéens, là encore la France a été à lorigine de linitiative. Enfin, jai proposé que se tienne le premier Sommet de lHistoire entre Chefs dEtat et de Gouvernement dEurope et dAmérique Latine, avec la volonté de nouer un partenariat ambitieux entre nos deux grands ensembles. Il ne faut pas oublier que lEurope est pour lAmérique Latine, le premier client , le premier fournisseur, que lEurope est le premier investisseur et aussi le premier donneur daide au développement, et que la relation culturellement naturelle entre lAmérique et lEurope compense largement la relation géographique également naturelle entre le Nord et le Sud des Amériques.
Ce mouvement de rapprochement et douverture porte déjà ses fruits. En témoigne la présence aujourdhui dinvités que je salue tout particulièrement, venus de pays méditerranéens, dAmérique Latine et dAsie. Et vous, chefs dentreprise, dirigeants de PME, allez bénéficier du développement de ces échanges.
Voilà, Monsieur le Président, Madame la Commissaire, Mesdames et Messieurs, ce que je souhaitais vous dire aujourdhui. A vous, chefs dentreprise du Massif Central qui avez décidé de vous lancer à la conquête de nouveaux marchés, daller chercher la croissance là où elle se trouve, et à travers vous à tous les dirigeants de PME.
Le choix que vous avez fait, celui dexporter, est un choix davenir. Mon message est un message dénergie, de combativité, de confiance. Confiance en vous, en votre entreprise, en vos savoir-faire et dans les femmes et les hommes qui les portent. Confiance en la France qui vous soutient et doit vous soutenir davantage. Et confiance en lEurope qui, chaque jour, vous offre de nouvelles chances de vous développer, de créer des richesses, de créer des emplois.
Je vous remercie.
et Président du Comité dOrganisation de cette belle manifestation,
Madame la Commissaire,
Mesdames et Messieurs,
Cest vrai, Monsieur le Président, je suis heureux dinaugurer avec vous cette nouvelle édition de lEuropartenariat devenu, en 10 ans, lun des plus grands rendez-vous du monde européen de lentreprise.
Je me réjouis que, sur proposition de la France, la région Auvergne et sa belle capitale, Clermont-Ferrand, aient été choisies par la Commission européenne, par vous-même Madame, pour accueillir cette manifestation qui rassemble plus de 2000 petites et moyennes entreprises, du Massif Central mais aussi dautres régions de France, de lUnion européenne et au-delà, dEurope Centrale et Orientale, du Bassin méditerranéen, dAsie et dAmérique Latine. Ce sont plus de 80 pays qui sont représentés, ici, aujourdhui.
Pour chacun, lEuropartenariat est loccasion privilégiée de se rencontrer, de présenter ses savoir-faire, ses atouts, de découvrir de nouveaux marchés, de nouvelles opportunités, de nouer de nouvelles associations techniques ou financières, délaborer en commun de nouvelles stratégies commerciales.
Et pour notre pays et notre économie, cest une chance formidable.
Aujourdhui, nos petites et moyennes entreprises, -les grandes aussi qui souvent constituent un ensemble de petites et moyennes entreprises- constituent limmense majorité des deux millions et demi dentreprises françaises. Elles créent plus de 80 % de la richesse nationale et assurent 80 % de nos emplois. Elles réalisent la moitié des investissements productifs dans notre pays. Cest dabord sur elles que repose le dynamisme de notre économie. Cest dabord sur elles que reposent la reprise de linvestissement et donc le retour à la croissance. Cest dabord sur elles que reposent nos espoirs pour lemploi.
Portées par le goût de linitiative individuelle et du risque, elles sont naturellement des foyers dinnovation. Elles ont le dynamisme, les facultés dadaptation et, de par leur structure, la souplesse qui leur permettent dépouser voire danticiper les évolutions de la demande et des marchés, et de répondre aux nouveaux besoins.
Oui, nos PME sont notre richesse et notre premier atout dans la grande compétition qui sest engagée dans le monde, pour peu, naturellement, que nous sachions les encourager et les soutenir.
Les soutenir, cest leur offrir un environnement favorable. Cest changer le regard très négatif que nos chefs dentreprises continuent de porter sur ladministration en simplifiant les innombrables textes, procédures, contraintes et obligations de toute sorte qui enserrent la vie de lentreprise.
Trop de temps, trop de compétences, dénergie continuent de se perdre dans linextricable maquis des règlements. Déjà, des progrès ont été réalisés, cest vrai. La simplification des formalités administratives a été engagée, mais lessentiel reste à faire et elle doit être poursuivie.
Soutenir les PME, cest continuer dadapter notre système fiscal à leur situation particulière. Cest, par exemple, réformer lassiette de la Taxe Professionnelle, ce qui est difficile mais nécessaire, pour que celle-ci ne soit plus un frein à linvestissement et au développement de lactivité.
Cest lever lhypothèque de la transmission. De nombreuses PME sont actuellement dirigées par celui ou celle qui les a créées. Ce merveilleux outil, une entreprise qui marche, nous ne devons pas le pénaliser. Notre fiscalité doit prendre en compte les particularités de lentreprise. Là aussi beaucoup reste à faire pour que la nécessaire relève des générations nentraîne pas de nouvelles difficultés avec les désastreuses conséquences sur lemploi.
Soutenir les PME, cest améliorer notre système de financement, le rendre moins frileux, plus audacieux, plus accessible. Nous avons, pour cela, créé en France la Banque de Développement des PME, mais là encore, il y a beaucoup à faire pour changer les états desprit.
Soutenir les PME, dans le monde daujourdhui où la concurrence est terrible, cest sans cesse veiller à leur compétitivité. Cest leur donner les armes de leur développement et les encourager à explorer de nouveaux marchés. Cest aussi veiller à ce que laspiration naturelle à travailler moins soit compatible avec la bonne santé de lentreprise. La solution est dans laménagement du temps de travail qui, dans le monde daujourdhui, ne peut pas être imposé mais doit être négocié au cas par cas au sein des entreprises. Ceci suppose un dialogue efficace et confiant entre les partenaires sociaux. La bonne voie est celle qui permet aux entreprises de développer l'emploi essentiel, cest-à-dire lemploi productif.
La France est aujourdhui le quatrième exportateur mondial, le deuxième, peut-être le premier exportateur du monde par tête dhabitant. Notre excédent commercial est en constante augmentation. Un emploi sur quatre dépend chez nous du commerce extérieur.
Si nos PME y prennent une part croissante, avec 30 à 40 %, selon les statistiques, de nos échanges, leur effort demeure trop inégal selon les secteurs et trop concentré sur un petit nombre dentreprises. Seules quelques milliers de PME ont déjà fait le choix dexporter. Cest beaucoup trop peu, notamment, si lon compare à nos homologues européens et, en particulier, à nos amis allemands.
Je sais que la conquête de marchés extérieurs est une entreprise difficile. Et nos PME ne se sentent pas toujours assez fortes, assez solides, ni peut-être assez épaulées pour tenter laventure.
Voilà pourquoi les pouvoirs publics français doivent sans cesse, partout dans le monde, promouvoir notre industrie, notre agriculture, nos services, nos savoir-faire, nos capacités à innover, et donc nos PME. Je my suis toujours employé lors de mes déplacements avec détermination et je continuerai de le faire.
Cest aussi la mission des pouvoirs publics que daccompagner leurs premiers pas à létranger. Je voudrais saluer le travail accompli par tous les agents de la Direction des relations économiques extérieures en France et à létranger. Nous avons modernisé le conseil aux PME. Nous avons engagé la réforme des organismes dappui au commerce extérieur, il y a des premiers résultats encourageants, là encore, naturellement, il reste à faire.
Certaines initiatives, particulièrement efficaces, méritent aussi dêtre développées et étendues. Cest le cas, par exemple, de lAssociation « Partenariat France » qui regroupe de grandes entreprises soucieuses de mettre leur expérience au service des PME tentées par lexportation. Et jai pu voir à lextérieur de notre pays que cela marchait souvent très bien et méritait en tout cas dêtre encouragé.
Enfin, pour se faire connaître, pour nouer de nouveaux contacts, pour ouvrir à son entreprise de nouvelles perspectives, pour mesurer toutes les potentialités dun marché, il y a bien sûr les grandes manifestations internationales. Cette année, « França 2000 » a fait connaître au Brésil et, dans lensemble du MERCOSOUR, et plus généralement de lAmérique Latine, nos industries de pointe. Ce fut un grand succès. Lexposition « France 97 » a rassemblé à Shanghaï plus de 300 entreprises françaises dont de nombreuses PME. Jai pu le voir sur place et jai entendu par la suite la satisfaction des PME françaises qui avaient tenté laventure. Lan prochain, cest Moscou qui accueillera un grand salon des industries françaises.
LEuropartenariat sinscrit dans cette vision. Fenêtre ouverte sur lEurope et sur le monde, il est une superbe vitrine de nos régions et de nos terroirs.
Et pour les entreprises, notamment les PME, implantées au centre de la France, cet Europartenariat France-Massif Central est loccasion privilégiée de nouer de nouvelles relations commerciales et délargir ainsi le champ de leurs activités.
Le Massif Central, vous lavez dit, Monsieur le Président, souvent et cest vrai, jouit dune image de qualité. Cest un atout exceptionnel dans la grande compétition économique internationale que cette image.
Qualité dans lagriculture, avec un élevage, une industrie laitière et fromagère, des produits traditionnels qui sont connus dans le monde entier. Cette carte maîtresse, le Massif Central doit la jouer en répondant aux nouvelles exigences du marché : garantie dorigine, développement de produits biologiques, respect de lenvironnement.
Qualité de laccueil touristique. Depuis longtemps, le Massif Central est connu pour ses paysages, la richesse de son patrimoine historique et culturel, sa nature préservée mieux quailleurs, son thermalisme et, depuis trois décennies, par la diversité des formules collectives ou individuelles d'hébergement touristique en milieu rural.
Qualité dans lindustrie, dans cette région où sont nés des groupes industriels familiaux et prestigieux qui sont aujourdhui parmi les fleurons de lindustrie française. Dans cette région que les plus grands noms de notre industrie ont choisi souvent pour leur expansion. Au coeur de ce Massif Central où vit déjà un réseau de PME performantes et diversifiées.
Oui, nos régions jouissent de formidables atouts quelles doivent pouvoir pleinement exploiter. Et bien sûr lEtat doit se tenir à leurs côtés.
Il y a vingt ans, à votre initiative, Monsieur le Président, le premier Plan, vous lavez rappelé tout à lheure, Massif Central était lancé, avec pour ambition de désenclaver nos régions entre autres, mais cétait là lessentiel à lépoque. Aujourdhui, grâce à l'application tenace de ce Plan, avec les autoroutes A 20 et A 75, le Massif Central est irrigué de grandes voies modernes de communication qui l'ouvrent sur l'extérieur et qui lui permettent de mieux participer aux grands mouvements d'échange.
Mais, là encore, ce n'est pas suffisant, il faut poursuivre et aller plus loin. A Tulle, au début de cette année, vous lavez rappelé, jai chargé le Gouvernement et la DATAR délaborer un second Plan Massif Central, qui soit volontaire, ambitieux dans ses objectifs et dans ses moyens, et qui associe étroitement lEtat et les élus de nos régions.
Les travaux qui se sont poursuivis devraient déboucher sur des décisions gouvernementales au Comité Interministériel pour l'Aménagement du Territoire prévu en Novembre prochain.
Modernité et qualité devront être les ressorts essentiels de cette nouvelle initiative.
Aujourdhui, les techniques de linformation ouvrent de nouvelles perspectives aux entreprises. Nous devons les développer dans nos régions et faire porter notre effort sur la formation à ces techniques et sur leur diffusion tant au sein des entreprises que des services publics.
Cet effort est vital pour les particuliers en zone rurale, où les distances rendent plus difficile lorganisation des services. Il est vital pour nos activités, notamment nos activités de haute technologie à fort potentiel de croissance, et pour faire du Massif Central un véritable pôle de dimension européenne.
Je souhaite que, dans ce domaine, lespace central français soit un laboratoire. Léducation et la formation, la culture, la santé, les services publics et privés sont autant de secteurs où les nouvelles techniques de la communication peuvent faciliter la vie de lusager. Télé-médecine et mise en réseau des centres hospitaliers, télé-enseignement dans les établissements scolaires, interconnexion des sites universitaires et des bibliothèques, vidéotransmission dévénements culturels ou sportifs, équipement en téléphone mobile et en ligne à haut débit appartiendront demain à notre environnement familier. Le Massif Central doit être le terrain dexpérimentation à grande échelle de ces progrès qui doivent se conjuguer avec le maintien du réseau des services publics qui constituent l'armature de ces territoires notamment ruraux.
L'aide aux petites et moyennes entreprises devra également constituer lun des axes prioritaires du second Plan Massif Central. Un Fonds de développement pourrait ainsi favoriser le financement des PME de nos régions et donc favoriser lemploi.
Mais je sais que rien ne sera possible si nous ne poursuivons pas notre effort déquipements et dinfrastructures. Je pense au désenclavement aérien. Je pense à lintroduction de train pendulaire sur les grands axes ferroviaires que sont les lignes Paris-Limoges-Toulouse et Paris-Clermont, ainsi que sur les lignes prioritaires daménagement du territoire comme Bordeaux-Lyon et Nantes-Lyon.
Mais surtout, et cest là évidemment pour nous lessentiel, le réseau autoroutier doit être complété par la liaison transversale, dont le Président GISCARD DESTAING parlait tout à lheure, Bordeaux Clermont-Ferrand, l'A 89, qui figure depuis 1987 dans le schéma autoroutier. Depuis 1987, tous les gouvernements sans exception, notamment en 1988 et en 1992, ont réaffirmé cette priorité, cette volonté de l'Etat, partagée par tous les élus unanimes du Massif Central.
C'est dans cet esprit que le gouvernement précédent, sur mes instructions, a fait lancer les travaux à chacune des extrémités de la section bénéficiant de la déclaration d'utilité publique.
Reste la dernière section, la desserte de Clermont-Ferrand, qui devrait assurer la continuité à laquelle nous sommes attachés et qui est naturellement dans la logique des choses. Vous avez raison de le dire, Monsieur le Président, personne ne comprendrait que ce projet, vital pour la région, puisse être remis en cause ou puisse être retardé.
Le centre de la France est un espace dynamique. Il a les savoir-faire, les hommes, les produits de la croissance. Lannée dernière, 5000 entreprises nouvelles sy sont créées. C'est une preuve de la confiance des femmes et des hommes de cette terre, malgré les difficultés pour leur avenir. L'Etat, les élus, partagent cette ardeur.
Jai confiance. Votre participation -je madresse là à tous les responsables de petites et moyennes entreprises, notamment du Massif Central- à Europartenariat témoigne de votre vitalité. Elle témoigne de votre esprit de conquête. Elle témoigne de votre volonté dêtre présents dans le monde et dabord, Madame la Commissaire, en Europe.
LEurope, qui vous ouvre les bras.
Nous, Français, avons de lEurope une vision contrastée. Favorable à la construction européenne, notre opinion publique, comme dailleurs celles de nos grands voisins, voit dans lUnion une entité un peu abstraite, éloignée des préoccupations concrètes de chacun. Et pourtant, lEurope simpose chaque jour davantage comme une réalité et comme une nécessité.
Demain, lUnion économique et monétaire. LEuro est un grand projet, désormais à portée de main. En mai prochain, les Chefs dEtat et de Gouvernement diront quels pays participeront à la monnaie unique dès le 1er janvier 1999. La France en sera.
Bien sûr, cette échéance nous impose des contraintes. Mais lenjeu, je vous le dis, en vaut, vraiment la peine.
LEuro, cela signifie la fin des dévaluations compétitives et chacun sait notamment dans notre région, le mal quelles nous ont fait. Cela signifie une monnaie stable et solide. Cela signifie une capacité de compétition accrue face au dollar. Cest un atout pour linvestissement, pour la croissance et pour lemploi.
La monnaie unique, cela signifie, dans quelques années, une Europe exerçant une puissance monétaire à la mesure de sa puissance économique qui est la première du monde. Quand on sait quel avantage a constitué le statut international du dollar pour léconomie américaine depuis 25 ans, on imagine ce que nous apportera, dans un monde multipolaire, qui est en train de sorganiser sous nos yeux, lEuro face au dollar.
Les responsables politiques, économiques et sociaux de notre pays doivent le dire, le répéter, lexpliquer : nous, citoyens européens, entrepreneurs, salariés, serons les premiers bénéficiaires de lEuro. Nos paysans lont bien compris, eux qui, depuis longtemps, font lexpérience de lEurope.
Et, bientôt, lEurope sociale. Aujourdhui, lemploi est le principal problème dans lUnion européenne où près de vingt millions dhommes et de femmes sont confrontés au chômage. En mars 1996, jai présenté à nos partenaires de lUnion et aussi aux membres du G7, un mémorandum pour un modèle social européen. Jai proposé en particulier que lemploi devienne le critère déterminant de toutes les initiatives, de toutes les interventions et de toutes les dépenses européennes.
Accueillie avec un certain scepticisme, les choses ont changé, les esprits ont évolué, notre action a porté ses fruits. En juin dernier, à Amsterdam, il a été décidé, sur proposition de la France, de convoquer un sommet extraordinaire sur lemploi, cétait un peu défi, car cest difficile.
Ce Conseil européen se tiendra à Luxembourg, les 20 et 21 novembre prochains. Il devra prendre des mesures concrètes. Par exemple, adopter des lignes directrices pour les politiques de lemploi, comme vient de le proposer, Madame la Commissaire, la Commission, la France lapprouve. Par exemple aussi, encourager financièrement la création demplois et les investissements, notamment ceux des petites et moyennes entreprises, par une intervention accrue de la Banque européenne dinvestissement. Ou bien encore, nourrir notre information des expériences menées avec succès dans les différents Etats membres.
Plus généralement, lEurope doit affirmer et défendre son modèle social. Cest sa richesse, cest sa culture, cest son atout pour tirer le meilleur parti de la mondialisation des technologies et des échanges. Il repose sur une protection sociale garantie, sur le dialogue social comme moteur de l évolution de léconomie et sur le rôle de lEtat pour préserver la cohésion nationale.
Et, bientôt, lEurope élargie. Lenjeu est considérable puisquil sagit de rassembler enfin la famille européenne au lendemain dun demi-siècle de séparation et de confrontation. Cest notre devoir daccueillir parmi nous des peuples frères, qui ont lutté pour recouvrer la liberté et la démocratie. Mais cest aussi notre intérêt de bâtir un grand marché de quatre-cent-cinquante millions dâmes, où sharmoniseront progressivement les niveaux de développement, les conditions de concurrence et les normes sociales. Un grand marché qui souvre à nous et où sexpriment tant de besoins auxquels les PME, doivent et peuvent répondre.
Cest enfin la chance denraciner davantage et autant quon puisse le dire en histoire pour toujours, la paix sur notre continent.
Mais cet élargissement ne doit pas se faire au prix dune dilution de lidentité européenne. Aller dans cette voie serait contraire à la conception française de lEurope, mais aussi à lintérêt des pays candidats à ladhésion. Cest pourquoi la France exige, avec dautres, que lélargissement soit précédé dune véritable réforme institutionnelle. Cest pourquoi notre pays se battra pour préserver les principes et les moyens de la politique agricole commune. Cest pourquoi nous demandons que lélargissement seffectue dans des conditions financières qui soient compatibles avec notre capacité contributive et avec les efforts qui sont demandés aux Français.
Déjà, lEurope est un acteur essentiel des relations économiques internationales.
LUnion européenne a entrepris son rapprochement avec les autres grands ensembles économiques qui sorganisent et émergent puissamment dans le monde. A linitiative de Singapour et avec le soutien de la France, le Sommet de Bangkok a réuni lan dernier les Chefs dEtat et de Gouvernement dEurope et dAsie, cétait la première fois. Il a jeté les bases dune étroite coopération économique, commerciale et industrielle entre nos deux régions. Le même processus sest engagé, au lendemain de la Conférence de Barcelone, entre lUnion et les pays méditerranéens, là encore la France a été à lorigine de linitiative. Enfin, jai proposé que se tienne le premier Sommet de lHistoire entre Chefs dEtat et de Gouvernement dEurope et dAmérique Latine, avec la volonté de nouer un partenariat ambitieux entre nos deux grands ensembles. Il ne faut pas oublier que lEurope est pour lAmérique Latine, le premier client , le premier fournisseur, que lEurope est le premier investisseur et aussi le premier donneur daide au développement, et que la relation culturellement naturelle entre lAmérique et lEurope compense largement la relation géographique également naturelle entre le Nord et le Sud des Amériques.
Ce mouvement de rapprochement et douverture porte déjà ses fruits. En témoigne la présence aujourdhui dinvités que je salue tout particulièrement, venus de pays méditerranéens, dAmérique Latine et dAsie. Et vous, chefs dentreprise, dirigeants de PME, allez bénéficier du développement de ces échanges.
Voilà, Monsieur le Président, Madame la Commissaire, Mesdames et Messieurs, ce que je souhaitais vous dire aujourdhui. A vous, chefs dentreprise du Massif Central qui avez décidé de vous lancer à la conquête de nouveaux marchés, daller chercher la croissance là où elle se trouve, et à travers vous à tous les dirigeants de PME.
Le choix que vous avez fait, celui dexporter, est un choix davenir. Mon message est un message dénergie, de combativité, de confiance. Confiance en vous, en votre entreprise, en vos savoir-faire et dans les femmes et les hommes qui les portent. Confiance en la France qui vous soutient et doit vous soutenir davantage. Et confiance en lEurope qui, chaque jour, vous offre de nouvelles chances de vous développer, de créer des richesses, de créer des emplois.
Je vous remercie.