Texte intégral
Monsieur le Président de l'Institut du Monde arabe,
Monsieur le Président du Comité de pilotage,
Mesdames, Messieurs les Ministres,
Mesdames et Messieurs les Elus,
Mesdames et Messieurs, Présidents et Représentants d'associations,
Chers Amis,
Je me réjouis de me retrouver aujourd'hui parmi vous, si nombreux et si engagés, pour participer aux troisièmes Assises de la coopération décentralisée, et je veux remercier le Président de l'Institut du Monde arabe, M. Cabana, de nous accueillir ici une seconde fois, après les rencontres de 1999.
Je le remercie, ainsi que son équipe, pour son accueil et son aide, et je voudrais lui dire que nous sommes d'autant plus sensibles à son hospitalité aujourd'hui, que ce n'est pas seulement pour profiter de l'architecture de son établissement et de son accueil que nous sommes ici, c'est aussi parce que cette localisation, chacun le sait bien, dans l'actualité que nous vivons, revêt une signification particulière, au moment où le dialogue des cultures apparaît plus que jamais comme essentiel.
Deux ans après les précédentes assises, après des rencontres régionales qui auront ponctué cette année à Strasbourg, à Lyon, Issy-les-Moulineaux, Montpellier, Créteil, Tours, ainsi que des rencontres internationales à Poitiers sur le Burkina Faso, à Québec, à Brastislava, à Budapest et à Fès, manifestations qui toutes témoignent du dynamisme des collectivités locales et de la volonté des élus de mieux coordonner leurs actions, le moment est venu de faire un bilan. C'est aussi la fonction de ces assises.
Chers Amis,
Il y a bientôt dix ans, la loi du 6 février 1992 sortait en quelque sorte la coopération décentralisée de la clandestinité. Votre engagement avait largement anticipé cet acte de naissance officiel. Les lois de décentralisation avaient en quelque sorte donné le signal, et j'en profite pour saluer Pierre Mauroy, ici présent.
Aujourd'hui, grâce à la coopération décentralisée, la France a gagné en diversité, en richesse, en rayonnement dans 120 pays. Quel que soit le niveau de développement du pays, du continent où se situent leurs partenaires, les collectivités territoriales apportent un message fort et lisible, celui de la démocratie de proximité, celui de l'écoute du citoyen, celui de la liberté.
Est-il besoin de souligner ici, à l'Institut du Monde arabe, à ce moment de l'histoire où comme jamais auparavant les peuples ont conscience de leur interdépendance, où comme jamais, l'exigence de solidarité s'impose, est-il besoin de souligner l'extraordinaire actualité de ce message ? Jamais le monde n'a été aussi conscient de son interdépendance. Jamais nos concitoyens n'ont été aussi concernés par les questions internationales, aussi sensibilisés aux réalités du monde et d'abord à ses inégalités. Et la mondialisation de l'information participe du sentiment d'insécurité ambiant en livrant à chaque journal télévisé son lot de tragédies. Nos concitoyens se sentent de plus en plus insécurisés par une bombe à Alger ou ce qui se passe à Mazar-i-Charif. Oui, la mondialisation participe au sentiment d'insécurité. Mais l'insécurité créée aussi un sentiment de solidarité. Parce que la coopération décentralisée peut aussi être une thérapie à l'insécurité du monde, une médiation. Je voudrais vous dire l'appétence que je sens pour ce genre de coopération partout où je me rends. Jamais le besoin d'initiatives concrètes, patientes, enracinées dans ce terreau local n'a été aussi nécessaire pour redonner du sens à l'action publique, pour rassembler des volontés, pour mobiliser des citoyens au service de la paix.
C'est donc avec une certaine gravité, mais aussi avec une profonde confiance, que je tiens à dire au nom du Gouvernement que vos démarches, vos efforts ne sont pas déployés en vain. Forme authentique de l'engagement citoyen, puisant dans la diversité de la société civile locale, la coopération décentralisée a les vertus de l'exemplarité.
Elle va bien au-delà des logiques techniques ou financières qui sous-tendent les projets, elle crée des liens humains et les conditions concrètes d'un dialogue véritable entre les cultures, à la fois réaliste et respectueux de l'autre.
En favorisant par-dessus les frontières des Etats, par delà les océans, ce travail en commun, la coopération décentralisée donne un autre visage de la mondialisation. C'est celui d'une société consciente des enjeux de la planète mais qui n'effacerait pas les différences et les originalités. Au cours d'une table ronde demain matin, vous parlerez de la mondialisation, en examinant comment on pourrait "l'apprivoiser", c'est à dire la rendre familière et proche, moins injuste pour les plus pauvres, moins incertaine pour tous.
Ce mot "apprivoiser", je le retiens, car il correspond à un objectif légitime que nous pouvons, en commun, nous approprier. La communauté francophone, à sa manière et c'était son devoir, a posé le problème dans des termes très voisins, celui du dialogue des cultures. L'Europe - et la France y veillera - peut en être l'ambassadrice et mobiliser, par son autorité morale et sa puissance économique, à faire prévaloir partout cette conception des relations entre les peuples.
Oui, il y a une place pour une action d'influence et de proposition des collectivités territoriales dans le concert mondial, surtout à un moment où leurs associations représentatives se rapprochent, où elles acquièrent une audience sans précédent dans les enceintes internationales.
Il ne s'agit pas d'une contre-diplomatie. Les Etats doivent garder leur rôle éminent, peut-être le reconquérir, dans le développement des régulations sans lesquelles le monde serait livré au hasard et à l'arbitraire. Celui du marché, a-t-on coutume de dire, mais aussi d'autres encore moins légitimes et plus dangereux, ceux de l'obscurantisme, du fanatisme de la criminalité et du terrorisme.
N'oublions pas aussi que les Etats, ici et là-bas, sont les garants d'un aménagement des territoires, d'une gestion des ressources communes, d'une réflexion stratégique qui sont les outils pertinents et nécessaires du développement. Il ne s'agit pas de les déstabiliser dans leur fonction de conduite des affaires publiques, il s'agit sans doute plutôt de démontrer par l'exemple qu'ils peuvent travailler, en compagnie de la démocratie locale, qu'ils ont plus à gagner en ayant en face d'eux des citoyens que des sujets.
Ce travail de renforcement institutionnel, les élus locaux, les fonctionnaires territoriaux sont qualifiés pour les mener, et nos ambassades pour les informer et les soutenir. D'autres acteurs qu'ils connaissent bien sont également impliqués dans ce travail, et j'évoquerais aussi bien les Universités, les centres de recherche, les établissements scolaires, les chambres consulaires, le monde économique et syndical, qui sont entrés dans des relations de territoire à territoire. Je souhaite qu'ils le fassent dans un esprit de cohérence, qui passe en premier par la connaissance mutuelle de leurs réalisations et de leurs projets.
C'est pourquoi le gouvernement attache une importance particulière au succès des Contrats de Plan Etat-régions, pour lesquels il s'est engagé avec 17 de nos régions sur le thème de la coopération décentralisée. Cet instrument contractuel, négocié, qui couvre toute la période 2000-2006, est au vrai sens du mot un réducteur d'incertitude et permet de donner à leurs programmes le "souffle" du moyen et du long terme.
Les régions, les départements, les communes et leurs groupements s'engagent librement dans l'action internationale. Ils peuvent y trouver de nombreuses raisons de satisfaction, que cela soit au plan économique, pour leurs entreprises, dans les échanges de la culture, dans les devoirs de la solidarité. Le ministère des Affaires étrangères appuie ces initiatives, et j'en profite pour saluer ici le travail du délégué à l'action extérieure des collectivités locales ainsi que celui de la direction générale de la coopération internationale et en particulier de la Mission pour la coopération non-gouvernementale. Cette dernière a apporté chaque année, en moyenne annuelle, 60 à 65 MF de cofinancement aux initiatives des collectivités locales. La somme en soit n'a rien de considérable mais elle a un effet de levier que chacun peut mesurer.
En outre, la direction générale de la coopération internationale et du développement apporte aux collectivités les informations nécessaires pour assurer la cohérence de leurs interventions avec celles des autres acteurs de la coopération : Etat, organisations de solidarité internationale, volontaires....
Chers Amis,
Je tiens à mentionner le rôle particulier que jouent maintenant les dynamiques de l'intercommunalité. Cela montre, s'il en était besoin, que les réformes substantielles et ambitieuses lancées par le gouvernement en dialogue avec les élus sur nos structures territoriales, sur les nouvelles modalités de la démocratie locale, trouvent tout naturellement, et très vite, leur traduction dans le domaine de l'international. C'est la preuve à la fois qu'il ne s'agit pas d'un domaine isolé, d'une préoccupation secondaire, mais bien, comme l'a voulu le législateur de 1992, du prolongement hors de nos frontières de compétences qu'ils exercent sur leur propre territoire, au bénéfice de leur population.
La coopération décentralisée est efficace, vous le démontrez tous les jours. Elle est mobilisatrice et citoyenne, et l'on ne s'y trompe pas en voyant les liens étroits qui se nouent entre les projets des collectivités territoriales, les initiatives des ONG, le témoignage et l'action des associations de migrants. Elle s'appuie de plus en plus sur le travail de volontaires. A leur retour, ces jeunes contribuent à renforcer les liens sociaux dans leurs quartiers et leur milieu d'origine. Cet investissement des collectivités renforce ainsi leur politique sociale tout en contribuant à l'ouverture des jeunes vers d'autres pays. J'invite les collectivités territoriales à faire encore davantage appel aux volontaires et à les prendre en charge financièrement.
La coopération décentralisée est ainsi au plein sens du mot éducative, pour les jeunes et pour toute notre société. Elle prend aussi le visage, quotidien et familier pour beaucoup d'entre-vous, de la coopération transfrontalière, des relations de voisinage et de coopération régionale menées par les collectivités de l'Outre-mer, grâce aux nouveaux instruments mis à leur disposition par la loi d'orientation. Elle s'appuie de plus en plus sur les réseaux de collectivités, sur les échanges d'expérience, sur l'exercice en commun d'une influence bénéfique, souvent à l'échelle de l'Europe, d'une Europe qui va s'élargir, et je sais que c'est l'un de vos sujets de réflexion, de vos motifs d'espérance.
Le gouvernement, les lieux de dialogue, de réflexion et de consultation que sont la Commission nationale de la coopération décentralisée créée par la loi de 1992, et le Haut-Conseil de la coopération internationale, sont et seront, chacun pour ce qui le concerne, à votre écoute et là pour vous aider. La cause que vous défendez est bonne, les actions que vous accomplissez sont utiles. Je parlais du rôle de médiation que peut jouer la coopération décentralisée dans la relation des citoyens au monde. Il est temps d'approfondir encore ce travail. Notre implication personnelle est essentielle pour faire vivre cette coopération. Plus que jamais je crois qu'il est essentiel de créer du lien.
Je vous remercie et je souhaite plein succès à vos travaux.
(source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 30 novembre 2001)
Monsieur le Président du Comité de pilotage,
Mesdames, Messieurs les Ministres,
Mesdames et Messieurs les Elus,
Mesdames et Messieurs, Présidents et Représentants d'associations,
Chers Amis,
Je me réjouis de me retrouver aujourd'hui parmi vous, si nombreux et si engagés, pour participer aux troisièmes Assises de la coopération décentralisée, et je veux remercier le Président de l'Institut du Monde arabe, M. Cabana, de nous accueillir ici une seconde fois, après les rencontres de 1999.
Je le remercie, ainsi que son équipe, pour son accueil et son aide, et je voudrais lui dire que nous sommes d'autant plus sensibles à son hospitalité aujourd'hui, que ce n'est pas seulement pour profiter de l'architecture de son établissement et de son accueil que nous sommes ici, c'est aussi parce que cette localisation, chacun le sait bien, dans l'actualité que nous vivons, revêt une signification particulière, au moment où le dialogue des cultures apparaît plus que jamais comme essentiel.
Deux ans après les précédentes assises, après des rencontres régionales qui auront ponctué cette année à Strasbourg, à Lyon, Issy-les-Moulineaux, Montpellier, Créteil, Tours, ainsi que des rencontres internationales à Poitiers sur le Burkina Faso, à Québec, à Brastislava, à Budapest et à Fès, manifestations qui toutes témoignent du dynamisme des collectivités locales et de la volonté des élus de mieux coordonner leurs actions, le moment est venu de faire un bilan. C'est aussi la fonction de ces assises.
Chers Amis,
Il y a bientôt dix ans, la loi du 6 février 1992 sortait en quelque sorte la coopération décentralisée de la clandestinité. Votre engagement avait largement anticipé cet acte de naissance officiel. Les lois de décentralisation avaient en quelque sorte donné le signal, et j'en profite pour saluer Pierre Mauroy, ici présent.
Aujourd'hui, grâce à la coopération décentralisée, la France a gagné en diversité, en richesse, en rayonnement dans 120 pays. Quel que soit le niveau de développement du pays, du continent où se situent leurs partenaires, les collectivités territoriales apportent un message fort et lisible, celui de la démocratie de proximité, celui de l'écoute du citoyen, celui de la liberté.
Est-il besoin de souligner ici, à l'Institut du Monde arabe, à ce moment de l'histoire où comme jamais auparavant les peuples ont conscience de leur interdépendance, où comme jamais, l'exigence de solidarité s'impose, est-il besoin de souligner l'extraordinaire actualité de ce message ? Jamais le monde n'a été aussi conscient de son interdépendance. Jamais nos concitoyens n'ont été aussi concernés par les questions internationales, aussi sensibilisés aux réalités du monde et d'abord à ses inégalités. Et la mondialisation de l'information participe du sentiment d'insécurité ambiant en livrant à chaque journal télévisé son lot de tragédies. Nos concitoyens se sentent de plus en plus insécurisés par une bombe à Alger ou ce qui se passe à Mazar-i-Charif. Oui, la mondialisation participe au sentiment d'insécurité. Mais l'insécurité créée aussi un sentiment de solidarité. Parce que la coopération décentralisée peut aussi être une thérapie à l'insécurité du monde, une médiation. Je voudrais vous dire l'appétence que je sens pour ce genre de coopération partout où je me rends. Jamais le besoin d'initiatives concrètes, patientes, enracinées dans ce terreau local n'a été aussi nécessaire pour redonner du sens à l'action publique, pour rassembler des volontés, pour mobiliser des citoyens au service de la paix.
C'est donc avec une certaine gravité, mais aussi avec une profonde confiance, que je tiens à dire au nom du Gouvernement que vos démarches, vos efforts ne sont pas déployés en vain. Forme authentique de l'engagement citoyen, puisant dans la diversité de la société civile locale, la coopération décentralisée a les vertus de l'exemplarité.
Elle va bien au-delà des logiques techniques ou financières qui sous-tendent les projets, elle crée des liens humains et les conditions concrètes d'un dialogue véritable entre les cultures, à la fois réaliste et respectueux de l'autre.
En favorisant par-dessus les frontières des Etats, par delà les océans, ce travail en commun, la coopération décentralisée donne un autre visage de la mondialisation. C'est celui d'une société consciente des enjeux de la planète mais qui n'effacerait pas les différences et les originalités. Au cours d'une table ronde demain matin, vous parlerez de la mondialisation, en examinant comment on pourrait "l'apprivoiser", c'est à dire la rendre familière et proche, moins injuste pour les plus pauvres, moins incertaine pour tous.
Ce mot "apprivoiser", je le retiens, car il correspond à un objectif légitime que nous pouvons, en commun, nous approprier. La communauté francophone, à sa manière et c'était son devoir, a posé le problème dans des termes très voisins, celui du dialogue des cultures. L'Europe - et la France y veillera - peut en être l'ambassadrice et mobiliser, par son autorité morale et sa puissance économique, à faire prévaloir partout cette conception des relations entre les peuples.
Oui, il y a une place pour une action d'influence et de proposition des collectivités territoriales dans le concert mondial, surtout à un moment où leurs associations représentatives se rapprochent, où elles acquièrent une audience sans précédent dans les enceintes internationales.
Il ne s'agit pas d'une contre-diplomatie. Les Etats doivent garder leur rôle éminent, peut-être le reconquérir, dans le développement des régulations sans lesquelles le monde serait livré au hasard et à l'arbitraire. Celui du marché, a-t-on coutume de dire, mais aussi d'autres encore moins légitimes et plus dangereux, ceux de l'obscurantisme, du fanatisme de la criminalité et du terrorisme.
N'oublions pas aussi que les Etats, ici et là-bas, sont les garants d'un aménagement des territoires, d'une gestion des ressources communes, d'une réflexion stratégique qui sont les outils pertinents et nécessaires du développement. Il ne s'agit pas de les déstabiliser dans leur fonction de conduite des affaires publiques, il s'agit sans doute plutôt de démontrer par l'exemple qu'ils peuvent travailler, en compagnie de la démocratie locale, qu'ils ont plus à gagner en ayant en face d'eux des citoyens que des sujets.
Ce travail de renforcement institutionnel, les élus locaux, les fonctionnaires territoriaux sont qualifiés pour les mener, et nos ambassades pour les informer et les soutenir. D'autres acteurs qu'ils connaissent bien sont également impliqués dans ce travail, et j'évoquerais aussi bien les Universités, les centres de recherche, les établissements scolaires, les chambres consulaires, le monde économique et syndical, qui sont entrés dans des relations de territoire à territoire. Je souhaite qu'ils le fassent dans un esprit de cohérence, qui passe en premier par la connaissance mutuelle de leurs réalisations et de leurs projets.
C'est pourquoi le gouvernement attache une importance particulière au succès des Contrats de Plan Etat-régions, pour lesquels il s'est engagé avec 17 de nos régions sur le thème de la coopération décentralisée. Cet instrument contractuel, négocié, qui couvre toute la période 2000-2006, est au vrai sens du mot un réducteur d'incertitude et permet de donner à leurs programmes le "souffle" du moyen et du long terme.
Les régions, les départements, les communes et leurs groupements s'engagent librement dans l'action internationale. Ils peuvent y trouver de nombreuses raisons de satisfaction, que cela soit au plan économique, pour leurs entreprises, dans les échanges de la culture, dans les devoirs de la solidarité. Le ministère des Affaires étrangères appuie ces initiatives, et j'en profite pour saluer ici le travail du délégué à l'action extérieure des collectivités locales ainsi que celui de la direction générale de la coopération internationale et en particulier de la Mission pour la coopération non-gouvernementale. Cette dernière a apporté chaque année, en moyenne annuelle, 60 à 65 MF de cofinancement aux initiatives des collectivités locales. La somme en soit n'a rien de considérable mais elle a un effet de levier que chacun peut mesurer.
En outre, la direction générale de la coopération internationale et du développement apporte aux collectivités les informations nécessaires pour assurer la cohérence de leurs interventions avec celles des autres acteurs de la coopération : Etat, organisations de solidarité internationale, volontaires....
Chers Amis,
Je tiens à mentionner le rôle particulier que jouent maintenant les dynamiques de l'intercommunalité. Cela montre, s'il en était besoin, que les réformes substantielles et ambitieuses lancées par le gouvernement en dialogue avec les élus sur nos structures territoriales, sur les nouvelles modalités de la démocratie locale, trouvent tout naturellement, et très vite, leur traduction dans le domaine de l'international. C'est la preuve à la fois qu'il ne s'agit pas d'un domaine isolé, d'une préoccupation secondaire, mais bien, comme l'a voulu le législateur de 1992, du prolongement hors de nos frontières de compétences qu'ils exercent sur leur propre territoire, au bénéfice de leur population.
La coopération décentralisée est efficace, vous le démontrez tous les jours. Elle est mobilisatrice et citoyenne, et l'on ne s'y trompe pas en voyant les liens étroits qui se nouent entre les projets des collectivités territoriales, les initiatives des ONG, le témoignage et l'action des associations de migrants. Elle s'appuie de plus en plus sur le travail de volontaires. A leur retour, ces jeunes contribuent à renforcer les liens sociaux dans leurs quartiers et leur milieu d'origine. Cet investissement des collectivités renforce ainsi leur politique sociale tout en contribuant à l'ouverture des jeunes vers d'autres pays. J'invite les collectivités territoriales à faire encore davantage appel aux volontaires et à les prendre en charge financièrement.
La coopération décentralisée est ainsi au plein sens du mot éducative, pour les jeunes et pour toute notre société. Elle prend aussi le visage, quotidien et familier pour beaucoup d'entre-vous, de la coopération transfrontalière, des relations de voisinage et de coopération régionale menées par les collectivités de l'Outre-mer, grâce aux nouveaux instruments mis à leur disposition par la loi d'orientation. Elle s'appuie de plus en plus sur les réseaux de collectivités, sur les échanges d'expérience, sur l'exercice en commun d'une influence bénéfique, souvent à l'échelle de l'Europe, d'une Europe qui va s'élargir, et je sais que c'est l'un de vos sujets de réflexion, de vos motifs d'espérance.
Le gouvernement, les lieux de dialogue, de réflexion et de consultation que sont la Commission nationale de la coopération décentralisée créée par la loi de 1992, et le Haut-Conseil de la coopération internationale, sont et seront, chacun pour ce qui le concerne, à votre écoute et là pour vous aider. La cause que vous défendez est bonne, les actions que vous accomplissez sont utiles. Je parlais du rôle de médiation que peut jouer la coopération décentralisée dans la relation des citoyens au monde. Il est temps d'approfondir encore ce travail. Notre implication personnelle est essentielle pour faire vivre cette coopération. Plus que jamais je crois qu'il est essentiel de créer du lien.
Je vous remercie et je souhaite plein succès à vos travaux.
(source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 30 novembre 2001)