Texte intégral
Monsieur le Président du Conseil régional,
Messieurs les Présidents des Conseils généraux,
Madame le Préfet,
Monsieur le Directeur régional des affaires culturelles,
Mesdames, Messieurs,
Mieux ancrer l'action culturelle dans les territoires, favoriser une répartition plus harmonieuse et plus efficace des actions complémentaires de l'Etat et des collectivités territoriales : voilà, en résumé, l'objectif que le ministère s'est fixé en 2001, avec le programme des protocoles de décentralisation culturelle. Lorsque le Premier Ministre a souhaité lancer une nouvelle étape de décentralisation au bénéfice des collectivités territoriales, le Ministère de la Culture et le Secrétariat d'Etat que je dirige ont décidé, dans le domaine culturel, de répondre par des expérimentations "grandeur nature".
En effet, avec les protocoles de décentralisation culturelle, il s'agit de tester, d'expérimenter une relation nouvelle entre l'Etat et les collectivités et entre les collectivités elles-mêmes, avant de décider des réformes à entreprendre à l'échelle du pays. Les sept protocoles de l'année 2001 ont donc concerné en général un seul domaine - le patrimoine ou les enseignements artistiques - et rarement plus d'un échelon territorial, région ou département.
Mais ici en Lorraine, grâce à votre souci de valoriser les solidarités territoriales, vous avez réussi un pari très ambitieux et exemplaire : mobiliser la région et les quatre départements qui la composent ! De plus, le seul domaine du patrimoine, pourtant complexe, ne vous suffisait sans doute pas. Un dispositif d'observation culturelle, indispensable pour l'aide à la décision et à l'observation des politiques publiques, complète en effet ce protocole que nous allons signer. Mais ce résultat n'est pas le fruit du hasard.
Lors de l'élaboration du contrat de plan et de votre schéma des services collectifs, vous aviez déjà proposé de renforcer la démarche d'observation culturelle car vous avez toujours considéré l'action culturelle comme un des facteurs essentiels de développement. Voilà deux bonnes raisons pour que votre proposition soit, pour mon ministère, porteuse d'une " histoire d'avenir " selon le titre d'un ouvrage passionnant sur les " 2000 ans d'histoire de la Lorraine ".
Tout d'abord, je veux souligner que les orientations que vous avez inscrites dans ce protocole sont suffisamment abouties et conformes à l'objectif que nous nous étions fixés. Les résultats de son évaluation permettront en effet d'envisager une généralisation à d'autres départements ou régions. Dans le champ du patrimoine, ce protocole concerne donc l'exécution et la valorisation de l'Inventaire Général des monuments et richesses artistiques de l'ensemble de la région. Dorénavant et grâce à cet accord, les départements développeront la réalisation de l'inventaire du patrimoine architectural et mobilier, selon les modalités scientifiques et techniques recommandées au niveau national à partir d'une programmation établie par eux. C'est une avancée importante, car elle renforce la complémentarité du partenariat. La Meurthe et Moselle, la Meuse et les Vosges ont déjà déterminé le calendrier de travail et identifié les territoires.
La Moselle avait ouvert la voie en participant à l'inventaire de son patrimoine sous toutes ses composantes, historique, et industrielle. Les thèmes étudiés par l'inventaire en Lorraine, tels l'architecture industrielle, pour la Meurthe-et-Moselle, le patrimoine militaire de 1870 à 1940 pour la Meuse, l'architecture rurale ou l'ancienne métallurgie pour les Vosges ou encore le patrimoine des cimetières pour la Moselle, témoignent de la diversité du champ que vous allez couvrir.
Ailleurs, les départements s'investissent également dans la valorisation de leur patrimoine grâce à des réhabilitations de monuments, des expositions et autres manifestations. Ici en Lorraine vous allez plus loin dans une coproduction de l'inventaire avec l'Etat qui prend appui sur la création des conservations départementales. C'est une démarche innovante qui ne manquera certainement pas de faire naître d'autres initiatives. Cette connaissance " de la petite cuillère à la cathédrale ", à travers l'architecture, les archives publiques, vise à construire une documentation homogène sur tout le territoire régional. Et le travail des professionnels, favorisé par la participation enthousiaste de bénévoles, permettra de connaître et faire connaître à tous les études réalisées. Je veux souligner l'importance de ces actions auxquelles je suis très attaché.
Déjà, je sais que vous avez construit tout un programme d'expositions et de publications pour faire connaître au public le produit de ce travail collectif. Les éditions conduites avec le Conseil Régional de Lorraine en lien avec le Centre Régional du Livre et le Comité d'histoire de la Lorraine en sont l'illustration remarquable. " Connaître et faire connaître " sont les fondements du travail de l'inventaire et c'est dans cette démarche conjointe que l'on verra tout l'intérêt de ce service apporté au public.
Car, ne l'oublions pas, l'objectif de ces protocoles est bien de poursuivre l'amélioration de la qualité du service offert et de développer les actions culturelles. Dans le champ de l'observation enfin, qui est donc le second volet important de votre proposition, le protocole permettra de développer le travail initié par l'association ARTECA, créée en 1992 par des professionnels de la culture, qui s'est beaucoup investie, en Lorraine, mais aussi au niveau national et européen, pour que la démarche d'évaluation et d'observation culturelle se généralise en France. L'Etat et la Région ont soutenu ces experts et il était naturel qu'ils inscrivent leur méthode et leur savoir-faire dans la démarche du protocole.
Vous pourrez ainsi diffuser l'information culturelle, favoriser l'élaboration des projets, aider, par une série de données de référence, à l'organisation des échanges et des débats entre les acteurs culturels de façon prospective et dynamique. La Région et l'Etat pourront d'ailleurs étudier peut-être ces tout prochains mois l'opportunité d'un nouveau support pour l'observation régionale, qui pourrait être un EPCC (Etablissement public de coopération culturelle) si, comme je le souhaite, la proposition de loi actuellement examinée au Parlement aboutit. Ces nouveaux savoirs constitueront quoiqu'il en soit un outil d'information et de réflexion indispensable.
Le principe de cette démarche expérimentale, à la fois pragmatique et novatrice, constitue, vous l'avez compris, la méthode ambitieuse choisie pour construire la deuxième étape de la décentralisation culturelle. Car pour réussir elle doit prendre en compte les évolutions du pays, de son mouvement, en s'engageant au plus près des expériences, des acteurs culturels et des agents professionnels qui font la culture au quotidien. A partir du résultat d'au moins deux décennies de partenariat entre l'Etat et les collectivités territoriales, ma préoccupation est en effet de fortifier et d'élargir une compétence culturelle partagée, pour étendre l'espace public de la culture, et en particulier du patrimoine. Sa valeur sociale, historique et identitaire est essentielle.
C'est sans doute ainsi qu'une communauté intègre le passé pour inventer un avenir commun, aux antipodes de tout repli identitaire, et c'est ainsi que le patrimoine devient projet culturel. La population elle-même appelle de ses vux une mise en uvre des politiques nationales qui prennent en compte le territoire. Pour l'Etat, cela signifie certainement une plus grande capacité d'adaptation, mais également une compétence clarifiée qui renforce sa mission d'intérêt général. Aujourd'hui, avec le protocole de décentralisation culturelle, c'est à un projet d'ensemble que nous souscrivons pour une culture encore plus reconnue et accessible à tous. Et c'est avec un réel plaisir que je confirme l'engagement budgétaire de l'Etat qui s'élèvera à 5 MF sur les trois années de ce contrat. Mes derniers mots iront à tous ceux qui ont contribué à l'élaboration de ce protocole, et qui seront les chevilles ouvrières durant trois années d'un travail certainement profitable à tous.
Je veux féliciter tous les responsables des collectivités, ses personnels et bien évidemment les élus. Je me réjouis de l'excellente collaboration établie avec le ministère de la culture et en particulier avec la Direction régionale des affaires culturelles, dont je veux saluer le directeur Jacques Charlot et toute son équipe pour la qualité du travail accompli.
Enfin, à tous ceux présents ici qui uvrent avec courage et générosité pour que l'art et la culture irriguent l'action politique la plus noble, celle qui vise à l'épanouissement du plus grand nombre, je veux dire mes remerciements.
(Source http://www.culture.gouv.fr, le 14 novembre 2001)
Messieurs les Présidents des Conseils généraux,
Madame le Préfet,
Monsieur le Directeur régional des affaires culturelles,
Mesdames, Messieurs,
Mieux ancrer l'action culturelle dans les territoires, favoriser une répartition plus harmonieuse et plus efficace des actions complémentaires de l'Etat et des collectivités territoriales : voilà, en résumé, l'objectif que le ministère s'est fixé en 2001, avec le programme des protocoles de décentralisation culturelle. Lorsque le Premier Ministre a souhaité lancer une nouvelle étape de décentralisation au bénéfice des collectivités territoriales, le Ministère de la Culture et le Secrétariat d'Etat que je dirige ont décidé, dans le domaine culturel, de répondre par des expérimentations "grandeur nature".
En effet, avec les protocoles de décentralisation culturelle, il s'agit de tester, d'expérimenter une relation nouvelle entre l'Etat et les collectivités et entre les collectivités elles-mêmes, avant de décider des réformes à entreprendre à l'échelle du pays. Les sept protocoles de l'année 2001 ont donc concerné en général un seul domaine - le patrimoine ou les enseignements artistiques - et rarement plus d'un échelon territorial, région ou département.
Mais ici en Lorraine, grâce à votre souci de valoriser les solidarités territoriales, vous avez réussi un pari très ambitieux et exemplaire : mobiliser la région et les quatre départements qui la composent ! De plus, le seul domaine du patrimoine, pourtant complexe, ne vous suffisait sans doute pas. Un dispositif d'observation culturelle, indispensable pour l'aide à la décision et à l'observation des politiques publiques, complète en effet ce protocole que nous allons signer. Mais ce résultat n'est pas le fruit du hasard.
Lors de l'élaboration du contrat de plan et de votre schéma des services collectifs, vous aviez déjà proposé de renforcer la démarche d'observation culturelle car vous avez toujours considéré l'action culturelle comme un des facteurs essentiels de développement. Voilà deux bonnes raisons pour que votre proposition soit, pour mon ministère, porteuse d'une " histoire d'avenir " selon le titre d'un ouvrage passionnant sur les " 2000 ans d'histoire de la Lorraine ".
Tout d'abord, je veux souligner que les orientations que vous avez inscrites dans ce protocole sont suffisamment abouties et conformes à l'objectif que nous nous étions fixés. Les résultats de son évaluation permettront en effet d'envisager une généralisation à d'autres départements ou régions. Dans le champ du patrimoine, ce protocole concerne donc l'exécution et la valorisation de l'Inventaire Général des monuments et richesses artistiques de l'ensemble de la région. Dorénavant et grâce à cet accord, les départements développeront la réalisation de l'inventaire du patrimoine architectural et mobilier, selon les modalités scientifiques et techniques recommandées au niveau national à partir d'une programmation établie par eux. C'est une avancée importante, car elle renforce la complémentarité du partenariat. La Meurthe et Moselle, la Meuse et les Vosges ont déjà déterminé le calendrier de travail et identifié les territoires.
La Moselle avait ouvert la voie en participant à l'inventaire de son patrimoine sous toutes ses composantes, historique, et industrielle. Les thèmes étudiés par l'inventaire en Lorraine, tels l'architecture industrielle, pour la Meurthe-et-Moselle, le patrimoine militaire de 1870 à 1940 pour la Meuse, l'architecture rurale ou l'ancienne métallurgie pour les Vosges ou encore le patrimoine des cimetières pour la Moselle, témoignent de la diversité du champ que vous allez couvrir.
Ailleurs, les départements s'investissent également dans la valorisation de leur patrimoine grâce à des réhabilitations de monuments, des expositions et autres manifestations. Ici en Lorraine vous allez plus loin dans une coproduction de l'inventaire avec l'Etat qui prend appui sur la création des conservations départementales. C'est une démarche innovante qui ne manquera certainement pas de faire naître d'autres initiatives. Cette connaissance " de la petite cuillère à la cathédrale ", à travers l'architecture, les archives publiques, vise à construire une documentation homogène sur tout le territoire régional. Et le travail des professionnels, favorisé par la participation enthousiaste de bénévoles, permettra de connaître et faire connaître à tous les études réalisées. Je veux souligner l'importance de ces actions auxquelles je suis très attaché.
Déjà, je sais que vous avez construit tout un programme d'expositions et de publications pour faire connaître au public le produit de ce travail collectif. Les éditions conduites avec le Conseil Régional de Lorraine en lien avec le Centre Régional du Livre et le Comité d'histoire de la Lorraine en sont l'illustration remarquable. " Connaître et faire connaître " sont les fondements du travail de l'inventaire et c'est dans cette démarche conjointe que l'on verra tout l'intérêt de ce service apporté au public.
Car, ne l'oublions pas, l'objectif de ces protocoles est bien de poursuivre l'amélioration de la qualité du service offert et de développer les actions culturelles. Dans le champ de l'observation enfin, qui est donc le second volet important de votre proposition, le protocole permettra de développer le travail initié par l'association ARTECA, créée en 1992 par des professionnels de la culture, qui s'est beaucoup investie, en Lorraine, mais aussi au niveau national et européen, pour que la démarche d'évaluation et d'observation culturelle se généralise en France. L'Etat et la Région ont soutenu ces experts et il était naturel qu'ils inscrivent leur méthode et leur savoir-faire dans la démarche du protocole.
Vous pourrez ainsi diffuser l'information culturelle, favoriser l'élaboration des projets, aider, par une série de données de référence, à l'organisation des échanges et des débats entre les acteurs culturels de façon prospective et dynamique. La Région et l'Etat pourront d'ailleurs étudier peut-être ces tout prochains mois l'opportunité d'un nouveau support pour l'observation régionale, qui pourrait être un EPCC (Etablissement public de coopération culturelle) si, comme je le souhaite, la proposition de loi actuellement examinée au Parlement aboutit. Ces nouveaux savoirs constitueront quoiqu'il en soit un outil d'information et de réflexion indispensable.
Le principe de cette démarche expérimentale, à la fois pragmatique et novatrice, constitue, vous l'avez compris, la méthode ambitieuse choisie pour construire la deuxième étape de la décentralisation culturelle. Car pour réussir elle doit prendre en compte les évolutions du pays, de son mouvement, en s'engageant au plus près des expériences, des acteurs culturels et des agents professionnels qui font la culture au quotidien. A partir du résultat d'au moins deux décennies de partenariat entre l'Etat et les collectivités territoriales, ma préoccupation est en effet de fortifier et d'élargir une compétence culturelle partagée, pour étendre l'espace public de la culture, et en particulier du patrimoine. Sa valeur sociale, historique et identitaire est essentielle.
C'est sans doute ainsi qu'une communauté intègre le passé pour inventer un avenir commun, aux antipodes de tout repli identitaire, et c'est ainsi que le patrimoine devient projet culturel. La population elle-même appelle de ses vux une mise en uvre des politiques nationales qui prennent en compte le territoire. Pour l'Etat, cela signifie certainement une plus grande capacité d'adaptation, mais également une compétence clarifiée qui renforce sa mission d'intérêt général. Aujourd'hui, avec le protocole de décentralisation culturelle, c'est à un projet d'ensemble que nous souscrivons pour une culture encore plus reconnue et accessible à tous. Et c'est avec un réel plaisir que je confirme l'engagement budgétaire de l'Etat qui s'élèvera à 5 MF sur les trois années de ce contrat. Mes derniers mots iront à tous ceux qui ont contribué à l'élaboration de ce protocole, et qui seront les chevilles ouvrières durant trois années d'un travail certainement profitable à tous.
Je veux féliciter tous les responsables des collectivités, ses personnels et bien évidemment les élus. Je me réjouis de l'excellente collaboration établie avec le ministère de la culture et en particulier avec la Direction régionale des affaires culturelles, dont je veux saluer le directeur Jacques Charlot et toute son équipe pour la qualité du travail accompli.
Enfin, à tous ceux présents ici qui uvrent avec courage et générosité pour que l'art et la culture irriguent l'action politique la plus noble, celle qui vise à l'épanouissement du plus grand nombre, je veux dire mes remerciements.
(Source http://www.culture.gouv.fr, le 14 novembre 2001)