Près de quatre semaines après le début de la guerre en Ukraine, le président de l'Ukraine Volodymyr Zelensky continue à s'adresser aux parlementaires des pays occidentaux pour demander l'arrêt de cette guerre contre son pays. Il a d'ores et déjà été invité et s'est adressé au Parlement européen et aux parlementaires allemands, italiens, britanniques mais aussi canadiens et israéliens...
Le discours du président de l'Ukraine devant le Parlement français le 23 mars 2022 a été une nouvelle étape de sa tournée virtuelle.
Le discours du président de l'Ukraine
"Je suis reconnaissant de l'honneur qui m'est fait de m'adresser à vous", a remercié en préambule Volodymyr Zelensky. Le Parlement français a observé une minute de silence, à sa demande, pour honorer la mémoire des "milliers d'Ukrainiennes et d'Ukrainiens qui ont été tués à la suite de l'invasion russe du territoire ukrainien".
"Nous attendons de la France, de votre leadership, que vous conduisiez la Russie à rechercher la paix, pour mettre fin à cette guerre contre la liberté, l'égalité et la fraternité, contre tout ce qui a rendu l'Europe unie, libre et diverse", a rajouté le président de l'Ukraine.
Il a fait appel à la mémoire de la Première guerre mondiale en affirmant que "Marioupol et d'autres villes ukrainiennes frappées par l'occupant rappellent les ruines de Verdun".
"Nous avons besoin d'encore plus d'aide et de soutien".
Le président de l'Ukraine a appelé ainsi les entreprises françaises comme Renault, Auchan et Leroy Merlin à "quitter le marché russe". Il a insisté sur le fait que les "valeurs passent avant les bénéfices". Il a demandé également davantage de sanctions.
Une "diplomatie parlementaire"
Qu’un chef de l’État étranger prenne, directement, la parole devant le Parlement français est rare sous la Ve République.
Jusqu’en 1993, il n’était pas dans les usages qu’un chef d’État étranger s’exprime à la tribune de l’Assemblée nationale. Philippe Séguin, alors président de l’Assemblée nationale, avait amorcé un revirement quand il avait invité le roi d’Espagne Juan Carlos à prononcer un discours dans l’hémicycle.
À l'heure actuelle, le président de l'Assemblée nationale peut convier certains hôtes à s’exprimer dans l’hémicycle. Ce privilège est réservé aux chefs d’État et de gouvernement, au secrétaire général des Nations Unies et au président de la Commission européenne.
À ce jour, 18 personnalités étrangères se sont exprimées à la tribune de l’Assemblée nationale : le président américain Bill Clinton, le roi Hassan II du Maroc, le Premier ministre britannique Tony Blair, le secrétaire général des Nations Unies Kofi Annan, le chancelier allemand Gerhard Schröder...