113 081 dossiers de surendettement ont été déposés en 2022, soit une baisse de 7% par rapport à 2021. Outre la baisse exceptionnelle en 2020 (-24%), la diminution des demandes est une tendance observée depuis plusieurs années (-9% par an en moyenne entre 2014 et 2019).
L’endettement des ménages représente 4,3 milliards d’euros en 2022 (-12% en un an). C'est l'un des principaux enseignements de l'enquête sur le surendettement des ménages en 2022 publiée par la Banque de France.
Dans 57% des cas, la personne lance une procédure de surendettement pour la première fois.
Vulnérabilités et revenus modestes
Le surendettement concerne des personnes vulnérables (fragilité individuelle, familiale, sociale ou économique) mais aussi les ménages ayant des ressources modestes. Les femmes sont plus particulièrement touchées par le surendettement (plus de 55%) : elles perçoivent souvent des rémunérations inférieures à celles des hommes et sont plus fréquemment en situation de famille monoparentale.
Globalement, les personnes les plus exposées au surendettement présentent certaines caractéristiques :
- un niveau de vie inférieur au seuil de pauvreté (61% des dossiers) : plus des deux tiers des ménages surendettés ont un niveau de vie inférieur au SMIC net ;
- aucune capacité de remboursement (50% des ménages) ;
- une personne sur quatre est au chômage ;
- les employés (31%), ouvriers (22%) et "autres personnes sans activité professionnelle" (28%) sont largement surreprésentés ;
- 83% sont âgées de 25 à 54 ans ;
- les trois quarts des ménages sont locataires ;
- 56% sont séparées, célibataires ou veuves.
Les Hauts‑de‑France, certaines zones de Normandie, du Grand Est, de Nouvelle-Aquitaine et le centre de la France sont les territoires parmi les plus touchés par le surendettement des particuliers.
Augmentation des dettes de charges courantes
L'évolution du taux de surendettement dépend du type de dettes, précise l'enquête de la Banque de France :
- les dettes immobilières reculent (de 31,5% à 29%) ;
- les dettes à la consommation progressent très légèrement (38,2%) ;
- les dettes de charges courantes et les autres dettes augmentent de deux points (32,8%) : les dettes de logement constituent presque la moitié de l’encours (318 millions d'euros) et sont présentes dans 49% des dossiers, les dettes fiscales constituent 28 % de l’encours (181 millions d’euros) et sont présentes dans 22% des dossiers et les dettes d’énergie et de communication (13% de l’encours) concernent près d’un dossier sur deux.
"Plus le niveau de vie des ménages surendettés est faible, plus la part des arriérés de charges courantes, hors dettes fiscales, dans leur endettement est importante", souligne l'enquête.
