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Gaz à effet de serre : les femmes moins émettrices que les hommes ?

Temps de lecture  3 minutes

Par : La Rédaction

Une étude publiée par la Banque de France met en évidence les disparités de genre, entre femmes et hommes, non seulement dans les comportements à l’origine d’émissions de gaz à effet de serre (GES), mais aussi dans les effets associés au dérèglement climatique.

L'étude sur les disparités de genre dans les comportements et ses conséquences sur le dérèglement climatique a été publiée le 8 mars 2023.

Cette étude s’appuie sur des rapports réalisés dans divers pays. Ainsi, une étude suédoise de 2021 montre que les postes de consommation générateurs de gaz à effet de serre (GES) sont supérieurs, en moyenne, de 16% chez les hommes célibataires par rapport à ceux des femmes célibataires.

Pourquoi existe-t-il une différence femmes-hommes ?

Régime alimentaire, emploi occupé… Ces activités, qui ont des conséquences en termes d’émission de gaz à effet de serre, sont analysées en partant du point de vue du genre du consommateur et non du producteur des émissions. 

En matière d’alimentation par exemple, des travaux ont établi qu’une alimentation moins riche en viande engendre une plus faible quantité d’émissions, l’élevage de bovin étant très émetteur. Or, les femmes sont plus nombreuses en France à se déclarer végétariennes ou flexitariennes

L'étude souligne par ailleurs la propension qu’ont les femmes occupant des postes de direction en entreprise à mener leur société vers des stratégies plus durables. L'effet bénéfique de la diversité de genre se retrouve aussi au sein des conseils d'administration sur la consommation d'énergie renouvelable.

Si le genre est un critère pertinent d’analyse, il ne doit pas masquer la grande disparité qui existe toutefois au sein de chaque groupe genré (niveau de revenu, lieu de résidence...).

Des disparités accentuées pour les populations les plus pauvres

Le Groupe intergouvernemental d'experts sur l'évolution du climat (Giec) constate, dans un rapport sur le changement climatique publié en 2014, que les effets du dérèglement climatique sont particulièrement importants pour les groupes de population les plus pauvres qui dépendent davantage des ressources naturelles et disposent d’une moins grande capacité d’adaptation aux événements climatiques extrêmes. Au sein de ces populations, les femmes sont plus exposées que les hommes du fait d’un accès moindre à la terre, à l’éducation, à l’information et aux ressources financières. Leur exposition aux effets du changement climatique est plus élevée que pour la population globale.

Cette exposition accrue repose aussi sur les disparités de rôles et de responsabilités au sein des ménages et des communautés. Par exemple, lors du tsunami de 2004 au Sri Lanka, 70% des victimes étaient des femmes, ce que des travaux attribuent notamment à ces deux facteurs :

  • les femmes sont plus nombreuses à avoir fait passer la sécurité des membres de leur famille avant la leur ;
  • elles disposent de moins de moyens pour se protéger.

Ce même constat se retrouve lors du passage de l’ouragan Katrina aux États-Unis en 2005 avec plus de décès parmi les femmes que les hommes.

Les femmes sont également surreprésentées lors de déplacements de populations liés à des phénomènes climatiques (80% de la population totale déplacée) selon une étude des Nations-Unies publiée en 2022.