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Sites industriels et agricoles : les chiffres clés des installations classées en 2022

Temps de lecture  3 minutes

Par : La Rédaction

L'inspection des installations classées pour la protection de l'environnement (ICPE) est au cœur de la transition écologique de l'industrie et des activités agricoles. En France, 1 291 sites sont classés Seveso et 6 607 relèvent de la directive européenne relative aux émissions industrielles. L'inspection des ICPE présente le bilan de l'année 2022.

Une ICPE est une exploitation agricole ou industrielle susceptible, du fait de ses activités, de créer des dangers ou de provoquer des pollutions ou des nuisances significatives vis-à-vis de :

  • la sécurité, la santé et la salubrité publiques (protection des riverains et des tiers) ;
  • la préservation de l'environnement.

Les ICPE sont encadrées par une réglementation. L'action de l'inspection des installations classées vise notamment à :

  • prévenir les risques accidentels (explosion, incendie, fuite de produits toxiques…) ou chroniques (exposition prolongée à de très petites quantités de polluants) ;
  • protéger l'environnement et éviter les nuisances sonores ou olfactives ;
  • préserver la biodiversité et veiller au bon usage des ressources ;
  • lutter contre le réchauffement climatique (sobriété et transition énergétiques, décarbonation).

Le ministère de la transition écologique et de la cohésion des territoires fait le bilan de l'inspection des ICPE en 2022.

Les régimes administratifs des ICPE

Les installations classées protection de l'environnement (ICPE) ne présentent pas toutes les mêmes risques. Leurs activités sont organisées en trois régimes administratifs, tenant compte des risques ou inconvénients induits par une installation :

  • le régime de déclaration (450 000 sites) concerne les activités les moins polluantes ou dangereuses. Une simple déclaration dématérialisée permet, après un délai de 15 jours, d'exploiter une installation ;

  • le régime d'enregistrement (22 136 sites) concerne les secteurs pour lesquels les mesures techniques de prévention des risques et inconvénients sont bien connues (stations-services, entrepôts, filière agricole…). Après une durée d'instruction du dossier de 5 à 7 mois, l'exploitant doit respecter les prescriptions réglementaires édictées par l'arrêté ministériel concernant son secteur d'activité ;

  • le régime d'autorisation (20 557 sites) concerne les installations présentant les risques et les effets les plus importants. L'exploitant doit faire une demande d'exploitation environnementale comprenant une étude de dangers qui vise à évaluer les risques technologiques et leur maîtrise et une étude d'incidence ou d'impact en vue de réduire nuisances environnementales et pollutions associées. Le dossier est soumis à l'avis du public. Le délai global d'instruction est de 10 à 12 mois.

Inspections, accidentologie et réchauffement climatique

En 2022, l'activité de l'inspection des ICPE représente :

  • 767 dossiers de demande d'autorisation environnementale ;
  • 1 027 dossiers de demande d'enregistrement ;
  • 2 226 arrêtés préfectoraux complémentaires dans le cadre de modifications de conditions d'exploitation ;
  • 22 852 inspections afin de s'assurer du respect des prescriptions réglementaires s'appliquant aux installations.

L'inspection des ICPE intervient dans des domaines variés :

  • distribution et utilisation du gaz ;
  • énergies renouvelables ;
  • secteur des déchets ;
  • cessation d'activités industrielles ;
  • installations de traitement de surfaces…

En 2022, le secteur des déchets reste le plus accidentogène (60 accidents), suivi par l'industrie chimique et pharmaceutique (34 accidents). Les secteurs de l'élevage et des produits laitiers représentent respectivement 23 et 20 accidents.

L'année 2022 étant la plus chaude jamais mesurée en France, 71 événements liés aux fortes chaleurs ont été enregistrés (contre 31 en 2021), ainsi que sept événements liés à des feux de forêt.

Les risques technologiques résultent de l'action humaine.

Ils sont liés à la manipulation, au transport ou au stockage de substances dangereuses pour l’homme et son environnement.

C’est le cas des risques industriels dans le secteur de la chimie, de l’électricité, du gaz, du pétrole ou encore de l’agriculture.

En 1976, la commune de Seveso en Italie est victime d'un rejet accidentel de gaz toxique par une usine chimique.

Cet accident est à l’origine du premier texte européen encadrant les risques industriels.

Adoptée en 1982 et révisée deux fois depuis, la directive "Seveso" classe les établissements selon la quantité de matières dangereuses présente sur site.

Cette directive soumet les États membres de l’Union européenne et les entreprises à plusieurs obligations :

- identifier les risques liés aux activités industrielles ;

- mettre en place un système d’inspection des sites dangereux ;

- prendre les mesures pour faire face à d’éventuels accidents.

En 2001, une explosion a lieu sur le site AZF à Toulouse, causant la mort de 31 personnes, faisant plus de 2 500 blessés et de nombreux dégâts matériels.

À la suite de cette catastrophe est adoptée en 2003 la loi sur la prévention des risques technologiques et naturels et la réparation des dommages.

Cette loi crée notamment les plans de préventions des risques technologiques (PPRT).

Ces plans visent à mieux maîtriser l’urbanisation autour des sites Seveso à haut risque.

L’information des citoyens sur les risques majeurs est également renforcée par une loi de 2004 visant à moderniser la sécurité civile.

En septembre 2019, l’incendie de l'usine Lubrizol et de Normandie Logistique à Rouen pose à nouveau la question de la sécurité et de la prévention des risques industriels.

Un nouveau plan d’actions est annoncé en 2020 pour mieux anticiper et gérer ces risques sur les installations classées

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