La température devrait augmenter en moyenne de 4°C en France d’ici la fin du siècle. Une hausse supérieure à la moyenne mondiale de 3,2°C, selon le dernier rapport du groupe d’experts intergouvernemental sur le climat (Giec). Un rapport d'information publié le 6 décembre 2023 fait le point sur les nombreux défis en matière d'adaptation de l'école aux enjeux climatiques, en particulier :
- la rénovation du bâti scolaire ;
- l'alimentation durable et biologique dans la restauration collective ;
- les mobilités douces et les transports collectifs.
Des améliorations insuffisantes
Le parc immobilier de l’école publique a globalement une faible efficacité énergétique ce qui ne lui permet pas :
- de réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES) ;
- d'assurer le bien-être des élèves et de la communauté éducative, en garantissant (en été comme en hiver) un confort thermique favorable au travail et à l’apprentissage.
Pourtant, de nombreux bâtiments scolaires entrent dans le cadre du dispositif "économie enérgie tertiaire" qui fixe des objectifs de réduction de la consommation d’énergie pour les prochaines décennies. Mais, l’adaptation du bâti scolaire aux enjeux climatiques est freinée par de multiples contraintes pour les collectivités locales, notamment financières.
Concernant la restauration scolaire, la loi "Égalim" d'octobre 2018 et la loi climat et résilience d'août 2021 ont favorisé l’accès à une alimentation saine et respectueuse de l’environnement. Le développement des menus végétariens est un moyen important pour atténuer l’impact des activités humaines sur le climat. À noter que la production de viande représente la moitié des émissions de GES liées à l’alimentation.
Pour encourager la pratique du vélo chez les plus jeunes, le programme "Savoir rouler à vélo" (Srav) a été inscrit dans le code de l’éducation en 2019 par la loi de décembre 2019 d'orientation des mobilités. En 2021, les trajets à vélo ne représentaient que 2% des trajets scolaires. Le recours au vélo est un moyen de diminuer les émissions de GES.
Une boîte à outils pour renforcer l'adaptation de l'école
Selon les rapporteures, la rénovation du bâti scolaire est encore trop centrée sur les économies d’énergie alors que le développement de cours de récréation végétalisées et désimperméabilisées leur paraît indispensable. Bitumées et peu arborées, les cours d’écoles sont propices à la création d’îlots de chaleur, particulièrement en période caniculaire. Les sols en béton peuvent accroître les risques d’inondation, en raison de leur faible capacité d’infiltration.
Les députées plaident pour un assouplissement du droit européen dont le principe général de non-discrimination d’accès à la commande publique interdit de privilégier certains produits en fonction de leur origine géographique. Introduire une exception alimentaire en droit européen pourrait favoriser l’approvisionnement local dans la restauration scolaire.
Les rapporteures préconisent de poursuivre et renforcer les acquis du programme pour savoir rouler à vélo pendant les premières années du collège. Pour développer l'usage du vélo chez les élèves, elles recommandent de sécuriser et d'aménager des pistes cyclables desservant les établissements scolaires et de diminuer la circulation des véhicules à leurs abords.