Face aux urgences climatiques, énergétiques et environnementales, une accélération des efforts collectifs est nécessaire. La planification écologique s'impose aujourd'hui non seulement à l'État, mais aussi aux collectivités territoriales et aux citoyens.
Le SGPE pose les jalons d'une planification écologique réussie dans une publication sur la "Stratégie emplois et compétences pour la planification écologique" actualisée en juillet 2024.
Le bâtiment, l'industrie et l'énergie : les plus gros pourvoyeurs d'emplois
Le SGPE a identifié les secteurs qui apporteraient le plus de créations d'emplois d'ici à 2030 :
- le bâtiment (+190 000) avec les besoins en rénovation ;
- l’industrie (+95 000) en particulier si la tendance à la réindustrialisation se maintient ;
- l’énergie (+89 000) avec le développement des énergies renouvelables.
La planification écologique pourrait créer 11 000 emplois d’ici à 2030 dans les secteurs de l’eau et des déchets en raison des "besoins du plan eau et d’une économie plus circulaire (allongement de la durée d’usage, collecte, tri, valorisation matière)", selon l'étude.
L’économie circulaire représente, à elle seule, "au moins 430 000 emplois".
Mais, le document souligne le problème du renouvellement générationnel qui se pose, en agriculture, par exemple. Des tensions sont attendues par métiers et par secteurs d'ici à 2030 :
- agriculture : agriculteurs, éleveurs, sylviculteurs, bûcherons (déficit de 75 000 ETP) ;
- bâtiment : ouvriers qualifiés (-206 000 ETP) et conducteurs d'engins (-16 000 ETP) ;
- industrie et énergie : techniciens et agents de maîtrise des industries mécaniques (-60 000 ETP) et ouvriers du textile et du cuir (-17 000 ETP) ;
- transport : ouvriers qualifiés de la manutention (-158 000 ETP), conducteurs (-201 000 ETP), agents d'exploitation (-25 000 ETP).
Si, dans ces secteurs, 1,9 million de nouveaux entrants sont attendus, l'effectif à trouver d'ici à 2030 est de 2,8 millions (dont 90% de profils techniciens et ouvriers).
La place de la formation
La formation est au cœur de la planification écologique et notamment la formation initiale. Cela implique une révision en profondeur d'une grande partie des enseignements professionnels.
Il existe une difficulté à réconcilier effectifs en formation et besoins en emplois :
- nomenclatures différentes ;
- suivi incomplet des emplois exercés après la formation initiale ;
- "évaporation" de diplômés…
L'étude publie les propositions suivantes :
- actualiser les référentiels des certifications et adapter les contenus des formations en lien avec la planification écologique (un référentiel des diplômes et métiers contribuant à la planification écologique en lien avec le Répertoire opérationnel des métiers et emplois 4.0 [ROME 4.0], par exemple) ;
- former progressivement tous les actifs (à des degrés variés) aux enjeux de transition écologique ;
- s’appuyer sur les entreprises, les branches professionnelles, les opérateurs de compétences (OPCO), les régions, les services de l’État et France Travail, en s’assurant d’un bon taux de couverture des besoins futurs partout.
Le document détaille enfin des plans d'actions dans les secteurs prioritaires.