De l'importance d'affranchir les hommes du modèle "monsieur gagne-pain, madame gagne-petit" titre l'étude du Crédoc sur la parité femmes-hommes, publiée en février 2024. Si les stéréotypes sur les femmes sont étudiés et connus (doubles journées des mères de famille, inégalités salariales, notamment), les idées reçues sur les hommes le sont moins souvent.
En étudiant la question, en symétrie des deux genres, le Crédoc montre que "les hommes sont eux aussi restreints dans leurs choix de vie par les normes sociales."
Une charge mentale liée au travail et au salaire
Près d'un Français sur quatre estime que les pères de jeunes enfants doivent toujours travailler, constate l'étude du Crédoc. Les jeunes hommes ont davantage intériorisé cette idée (21% d'entre eux) que les jeunes femmes (13%). L'analyse symétrique entre les deux sexes, montre par ailleurs que les jeunes hommes visent davantage les emplois :
- à fortes responsabilités (62% contre 54% des jeunes femmes) ;
- à hauts revenus, en priorité sur le temps libre (58% des jeunes hommes contre 50% pour les jeunes femmes).
Le "caractère très sexué des métiers" est une des explications de la place de l'emploi et du statut social, selon le Crédoc. Dans plus de sept cas sur dix, les professions valorisées (cadres et professions intellectuelles supérieures) sont occupées par des hommes.
Les rôles traditionnels renforcés à l'arrivée des enfants
À l'arrivée du premier enfant dans le couple, "la priorité des jeunes femmes" est de concilier famille et vie professionnelle, alors que les "représentations des jeunes hommes restent stables".
Le Crédoc cite les travaux du Centre d'études et de recherches sur les qualifications (Céreq) selon lesquels le fait de devenir père augmente les chances de travailler, contrairement aux jeunes mères.
Le choix du temps partiel chez les hommes relève plus de la volonté de poursuivre une autre activité ou suivre des études ou une formation que de garder les enfants. Selon l'Institut national de la statistique et des études économiques (Insee), environ une femme sur deux ayant l'option de travailler plus, choisit de travailler à temps partiel pour s'occuper de ses enfants ou d'un autre membre de la famille (48% contre 14% des hommes en temps partiel).
