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© Jean-Michel André/AFP

Égalité des chances : une situation moins favorable aux Antilles et à La Réunion

Temps de lecture  3 minutes

Par : La Rédaction

En dépit d'un certain rattrapage économique, naître en outre-mer ne donne pas autant d'opportunités éducatives et professionnelles que pour ceux qui naissent en France hexagonale. C'est ce que relève notamment une récente étude de France Stratégie concernant les Antilles et La Réunion.

France Stratégie a publié le 2 mai 2024 une note d’analyse révélant les "moindres opportunités" dont souffrent les natifs des Antilles et de La Réunion. 
 

20% à 25% de chances en moins d'obtenir un diplôme du supérieur

À origine sociale comparable, les personnes nées dans les Antilles ou à La Réunion sont confrontées à des perspectives plus restreintes en termes de réussite éducative et professionnelle que celles nées dans l’hexagone.

Par rapport à la France hexagonale, les “natifs” de ces territoires ont moins de chances : 

  • d’obtenir un diplôme du supérieur (20% à 25% de chances en moins) ;
  • d’accéder à un emploi (12% de chances en moins) ; 
  • d’occuper un poste de cadre (35% à 45% de chances en moins).

Si au sein de l’hexagone des régions à faibles opportunités sont identifiées (Corse, Nord-Pas-de-Calais), leurs perspectives quant aux opportunités éducatives et professionnelles restent supérieures à celles des natifs des Antilles et de La Réunion.

Par ailleurs, les territoires d’outre-mer sont majoritairement composés de personnes d’origines sociales modestes voire très modestes. De fait, lorsqu’un peu plus d’une personne sur deux est d’origine modeste ou très modeste dans l’hexagone, elles sont plus de sept sur dix en outre-mer. À l’inverse, seul un natif sur dix des Antilles ou de La Réunion est d’origine favorisée contre un sur quatre pour les personnes résidant dans l’hexagone. 

Un taux de migration élevé vers l'hexagone

Niveau de vie nettement inférieur à celui de l’hexagone et taux de chômage parmi les plus hauts de l’Union européenne, les outre-mer sont marqués par un taux de migration élevé vers la France (près de quatre natifs sur dix des Antilles et un natif sur quatre de La Réunion résident dans l’hexagone).

Selon les données de France Stratégie, une corrélation est établie entre migration et opportunités professionnelles. Si ce lien entre mobilité “interrégionale” et opportunités plus importantes est également observé dans l’hexagone, il est d’autant plus marqué pour les territoires d’outre-mer.

Le taux de diplômés du supérieur entre les natifs ayant migré au moins six mois dans l’hexagone et ceux restés en outre-mer est significatif et ce, pour tous les milieux sociaux confondus. Les natifs ayant migré obtiennent en moyenne une situation proche de celle des personnes résidant dans l’hexagone en termes de diplôme et d’emploi.

Toutefois, si les ultra-marins passés par l’hexagone bénéficient d’un meilleur accès à un poste de cadre une fois de retour dans les Antilles ou à La Réunion, ils restent confrontés à un marché du travail “très défavorable” et à des opportunités locales moindres.