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Emploi des réfugiés : une réponse à la pénurie de main-d'œuvre en France

Temps de lecture  3 minutes

Par : La Rédaction

Les personnes réfugiées rencontrent des difficultés pour accéder à l’emploi (reconnaissance des diplômes, discriminations subies à l'embauche). Toutefois, selon la plateforme de responsabilité sociétale des entreprises, les réfugiés représentent une "opportunité pour les entreprises" en manque de main-d’œuvre dans certains secteurs d'activité.

 "Vivier de recrutement sous-exploité en France", c'est en ces termes que la plateforme nationale d’actions globales pour la responsabilité sociétale des entreprises qualifie le potentiel des personnes réfugiées pour le marché français du travail. Dans un avis publié le 11 septembre 2024, la plateforme RSE a identifié les facteurs clés pour favoriser leur intégration professionnelle

L'emploi des personnes réfugiées

66% des personnes réfugiées cherchent activement un travail dès leur arrivée. Seulement 42% parviennent à se positionner sur le marché du travail un an après avoir reçu leur titre de séjour dont :

  • 43% sont en CDI ; 
  • 22% sont au chômage ;
  • 19% en situation d’inactivité ;
  • 17% font des études.

45% des salariés réfugiés travaillent dans l'hôtellerie, le commerce et la restauration

Étant à 37% en CDD et à 10% en intérim, les personnes réfugiées sont majoritairement en situation d'emploi précaire. Par ailleurs, 30% des hommes réfugiés salariés subissent un temps partiel, ce chiffre s'élevant jusqu'à 50% chez les femmes réfugiées.

Les personnes réfugiées occupent majoritairement des postes dans les secteurs suivants :

  • l’hôtellerie, le commerce et la restauration où travaillent 45% des personnes salariées réfugiées ;
  • la construction et le bâtiment où sont employées 21% d’entre elles.

Les hommes travaillent principalement dans les secteurs de l’hôtellerie, du commerce, de la restauration et de la construction.
Plus d’un tiers des femmes se retrouvent dans l’hôtellerie, le commerce et la restauration, mais aussi dans les secteurs de l’éducation, de la santé et de l’action sociale (24%) ainsi que dans les services aux particuliers (16%).

Quels freins à l'intégration professionelle des personnes réfugiées ?

En France, les demandeurs d’asile, en attente de la reconnaissance du statut de réfugié, ont un accès limité au marché du travail. Ils ne peuvent travailler que six mois après le dépôt de leur demande.

Cependant, après l’obtention du statut de réfugié, les démarches administratives sont encore longues (difficultés de reconnaissance des diplômes acquis à l’étranger, procédures de recrutement inadaptées au profil des personnes réfugiées, multiplicité des dispositifs et manque de coordination des acteurs compliquant la mise en place de parcours d’intégration efficaces et cohérents avec les besoins des entreprises).

Enfin, souligne la plateforme RSE, les personnes réfugiées subissent des discriminations à l’embauche.

Loi du 26 janvier 2024 pour contrôler l'immigration, améliorer l'intégration

La loi du 26 janvier 2024 comporte plusieurs volets : travail, intégration, éloignement mais aussi asile et contentieux des étrangers. La loi prévoit par exemple :

  • une nouvelle carte de séjour pluriannuelle "talent - profession médicale et de la pharmacie" de quatre ans au profit des médecins, dentistes, sages-femmes ou pharmaciens praticiens diplômés hors Union européenne (PADHUE) ;
  • une carte de séjour "travailleur temporaire" ou "salarié" à titre exceptionnel pour les travailleurs sans papiers exerçant dans des métiers en tension (BTP, aides à domicile, restauration...) sans être obligés de passer par leur employeur pour solliciter cette carte.