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Intelligence artificielle : quelle mise en œuvre au ministère de l'économie et des finances ?

Temps de lecture  3 minutes

Par : La Rédaction

La Cour des comptes a publié de récentes observations sur la mise en œuvre de l’intelligence artificielle (IA) dans les politiques publiques. Le ministère de l’économie et des finances, qui expérimente l’IA depuis 2015, sert d’objet d’étude.

Les observations publiées le 22 octobre 2024 étudient les effets de l'IA en termes de gains de productivité ainsi que la manière dont est géré le risque au sein du ministère de l'économie et des finances, sur les exercices 2015-2023. 

Le déploiement de l'IA au sein du ministère de l'économie et des finances

Huit directions du ministère recourent aux systèmes d’IA. La Cour estime à 66,3 millions d’euros le montant total des coûts de développement des 35 systèmes d’IA recensés au ministère sur la période 2015-2023. L’IA est utilisée pour des missions variées. Comme le souligne la Cour : "les systèmes d’IA recensés concernent la fiscalité, les contrôles douaniers, la lutte contre le blanchiment, la statistique publique, le droit de la consommation, les aides aux entreprises, la sécurité économique, le contrôle réglementaire de la dépense publique ou encore les relations avec les fournisseurs de l’État". 

Pour la Cour des comptes, l’IA permet globalement des gains de productivité. Le recours à cinq systèmes d’IA à la Direction générale des finances publiques (DGFiP) et à l’Agence pour l’informatique financière de l’État (AIFE) a généré 20,4 millions d’euros d'économie en 2022 même si une économie de 46,6 millions d’euros était attendue pour l'exercice 2022. 

Globalement, les systèmes d’IA améliorent la productivité dans une majorité de cas mais ne permettent pas nécessairement de libérer des emplois. Dans un certain nombre de tâches, le recours aux systèmes d’IA peut même accroître le volume d’activité des services. 

Des risques maîtrisés ?

L'introduction de l'IA expose l'administration à des risques. La Cour estime que la plupart d'entre eux sont maîtrisés :

  • comme l’exposition des systèmes d’IA aux menaces cybernétiques ;
  • par des clauses d’internalisation des compétences avec les prestataires extérieurs qui développent certains systèmes d’IA. 

Par ailleurs, la Cour considère que "les risques concernant la protection et le cadre juridique des données sont pris en compte de façon satisfaisante".

En revanche, les enjeux de l’IA en termes d’éthique, de ressources humaines et de coût écologique ne le sont pas toujours. L’IA fait notamment naître certaines craintes pour les agents mais aussi pour le public :

  • pour les agents, la crainte principale repose sur la remise en question de l’emploi, l’IA étant perçue comme un moyen de réduire l’emploi ; 
  • pour le public, la mise en relation avec le robot de conversation chatbot, système automatisé de réponses aux utilisateurs, crée parfois des incompréhensions. L’IA n’étant pas en mesure de proposer de réponse, "l’administration peut alors être amenée à consacrer plus de moyens humains au traitement des demandes qu’avant l’introduction de l’IA".

Par ailleurs, un certain nombre de technologies ne peuvent être expérimentées, faute d’un pilotage structuré au sein du ministère. Selon la Cour des comptes, "une instance de pilotage ministériel est nécessaire pour garantir une réponse cohérente" à l'ensemble des enjeux concernant le ministère.

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