Le CESE a publié son rapport annuel sur l'état de la France pour 2024. Il prend la forme d'un avis intitulé "Sortir de la crise démocratique" daté du 23 octobre 2024.
Il présente les résultats et l’analyse d'un sondage réalisé avec Ipsos en septembre 2024, auprès d’un échantillon de 1 001 personnes représentatif de la population française métropolitaine et ultramarine de 18 ans et plus.
Les années 2022 et 2023 ont été marquées par des niveaux d'inflation qui n’avaient plus été observés en France depuis les années 1980. Les effets sociaux-économiques sont encore considérables en 2024.
Une multiplication des inégalités
Selon le rapport : "Les inégalités sont observées à plusieurs niveaux de la société et, en dépit d’un système de redistribution puissant, certaines catégories et certains territoires accumulent les désavantages."
D'après le sondage, la santé est le premier sujet de préoccupation des personnes interrogées devant le pouvoir d'achat. Toutefois, le pouvoir d'achat est en tête des préoccupations pour les personnes ayant un ou plusieurs enfants. 45% des personnes sondées ne parviennent que tout juste à couvrir leurs besoins essentiels, voire n'y parviennent pas.
Interrogés sur les origines des inégalités, les répondants citent les disparités salariales excessives. Une part importante se plaint de la difficulté d’accès (autour de son lieu de vie) :
- au logement (58%) ;
- à la santé (50%) ;
- à l’emploi (46%).
Une défiance à l'égard des responsables politiques et de la démocratie
D'après le rapport, les membres de familles monoparentales, les ouvriers et les travailleurs peu diplômés qui vivent dans certains territoires (notamment en outre-mer) cumulent les difficultés d'accès aux services. La situation de ces personnes qui se sentent souvent en marge de la société "fragilise leur attachement à la démocratie".
Selon le sondage, 76% des personnes interrogées pensent que la démocratie est le meilleur système politique existant. Toutefois, elles sont également 76% à penser que les femmes et les hommes politiques sont déconnectés des réalités vécues par les citoyens et les citoyennes. Parmi ces personnes :
- 56% considèrent le vote comme un outil de contestation ;
- 42% considèrent que des responsables méritent un vote d'adhésion.
Pour améliorer le fonctionnement de la démocratie :
- 24% des répondants plaident pour une meilleure écoute des citoyens et de leurs préoccupations ;
- 10% appellent surtout à des efforts collectifs pour un plus grand souci de l’intérêt général ;
- 16% souhaitent des changements dans les institutions et la gouvernance (changement de gouvernement, plus de décentralisation, modification de la Constitution) ;
- 15% attendent des changements du côté de la classe politique ;
- 13% aspirent à un plus grand recours à la démocratie participative ;
- 11% demandent des évolutions dans les règles électorales (mode de scrutin proportionnel, obligation du vote ou encore prise en compte du vote blanc).