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Accès aux études de santé : un dispositif à simplifier

Temps de lecture  3 minutes

Par : La Rédaction

La loi relative à l’organisation et à la transformation du système de santé de juillet 2019 a rénové l’accès au premier cycle des formations de médecine, maïeutique, odontologie et pharmacie (MMOP). Quel bilan tirer de sa mise en œuvre ?

Un rapport sur l’accès aux études de santé publié le 11 décembre 2024 par la Cour des comptes dresse un bilan contrasté de la réforme et appelle à une simplification.

La réforme de 2019

La première année commune aux études de santé (Paces) permettait aux étudiants, depuis 2010, de préparer les épreuves de sélection pour les formations en santé. Ses modalités d’enseignement et sa forte proportion d’échecs ont été critiquées. La loi du 24 juillet 2019 supprime la Paces et le numerus clausus dès la rentrée 2020 et rend possible l’accès au premier cycle de MMOP à partir :

  • du parcours avec accès spécifique santé (PASS). Piloté par la composante santé de l’université, il comprend une majeure santé et une mineure hors santé ;
  • de la licence avec option accès santé (LAS), pilotée par une composante hors santé et comportant une majeure hors santé et une mineure santé ;
  • de passerelles avec des formations d’auxiliaire médical.

Cette réforme vise à :

  • augmenter les effectifs de professionnels de santé ;
  • améliorer la réussite et le bien-être des étudiants ;
  • favoriser la progression dans les cursus de licences universitaires ;
  • diversifier le profil des étudiants.

Des difficultés de mise en œuvre

Cependant, la Cour pointe :

  • un pilotage insuffisant. La Direction générale de l’enseignement supérieur et de l’insertion professionnelle, qui pilote la réforme, a vu ses moyens renforcés tardivement. De 2020 à 2023, un comité de suivi a permis de prendre les mesures les plus urgentes pour le fonctionnement du dispositif ;
  • un déploiement variable selon les universités ;
  • le coût élevé du dispositif ;
  • la complexité de la réforme. Les étudiants peinent à comprendre l’organisation des LAS et privilégient le PASS ;
  • la persistance des départs d’étudiants à l’étranger (en Espagne, en Roumanie, en Belgique et au Portugal principalement) pour suivre des études de santé ;
  • la difficile planification des effectifs de professionnels à former. Elle est réalisée par l’Observatoire national de la démographie des professions de santé (ONDPS) avec peu de moyens ;
  • des disparités malgré une hausse globale des effectifs en MMOP. La répartition des places en médecine diffère entre universités et entre régions ;
  • des inégalités persistantes malgré une légère amélioration de la progression dans les études (capacité à intégrer les formations de MMOP en un an). Le taux d’accès varie beaucoup en fonction de la voie (les PASS sont plus nombreux que les LAS), de l’université et de la discipline hors santé ;
  • la faible part d’étudiants ruraux ou de milieux défavorisés parmi les admis.

Simplifier et rationaliser l’accès aux études de santé

Le rapport préconise notamment :

  • de revenir à une voie unique d’accès (première année en santé) ;
  • de fixer les objectifs nationaux de formation 2026-2030 en fonction de la densité médicale et d’indicateurs partagés ;
  • d’instituer un comité de pilotage commun aux ministères chargés de l’enseignement supérieur et de la santé ;
  • d’attribuer à l’ONDPS la mission et les moyens de planifier les ressources humaines en santé ;
  • d’harmoniser à court terme le fonctionnement des LAS.