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Commerce franco-britannique : un excédent en faveur de la France malgré un léger recul

Temps de lecture  3 minutes

Par : La Rédaction

La sortie du Royaume-Uni (RU) de l’Union européenne (UE) le 31 janvier 2020 a conduit à rétablir les formalités douanières le 1er janvier 2021. En 2023, la France enregistre son plus fort excédent commercial avec le RU mais cet excédent se réduit par rapport à 2018. Les échanges du RU avec la France et l’UE s’affaiblissent.

Une étude publiée le 27 décembre 2024 par la Direction générale des douanes et droits indirects (DGDDI) analyse l’évolution des échanges de marchandises entre la France, l’UE et le RU de 2018 (année précédant le Brexit et la crise sanitaire) à 2023.

Dégradation du solde commercial de la France avec le RU

Avec 35,9 milliards d’euros (Md€) d’exportations et 26,3 Md€ d’importations, ce solde atteint 9,6 Md€ en 2023. Mais, il baisse de 2,5 Md€ par rapport à 2018 car les importations augmentent davantage que les exportations pour tous les produits sauf pour les matériels de transport et les machines.

Le nombre d’entreprises :

  • britanniques important en France diminue de 34%. Le nombre de celles qui importent plus de 100 000 euros par an, responsables de la quasi-totalité de la valeur importée, recule de 32%. Les trois quarts des entreprises qui importaient des biens du RU en 2018 ne le font plus en 2023 ; 
  • françaises exportant vers le RU a crû de 37%. Cette hausse, due au fret express, concerne principalement des entreprises de gros et de détail qui exportent moins de 10 000 euros. Le nombre d’entreprises exportant plus de 100 000 euros qui réalisent 99% de la valeur des exportations vers le RU baisse de 6%.
     

Et recul des flux commerciaux du RU avec l’UE et la France

La part de l’UE passe de 52% à 40% dans les importations du RU et de 46% à 41% dans ses exportations. Celle de la France baisse de 6,5% à 5,6% dans les exportations du RU et de 5,6% à 5,1% dans ses importations.

Entre 2018 et 2023 :

  • les importations du RU diminuent de 10% en provenance de l’UE et augmentent de 48% avec le reste du monde ;
  • ses exportations, en baisse de 6% vers l’UE, progressent de 16% vers le reste du monde.

Le RU amplifie ses échanges avec :

  • la Chine (+3 points à l’importation et +2 points à l’exportation). Pour les équipements de télécommunication et le matériel informatique et bureautique notamment, les importations du RU se sont réduites auprès de l’UE et accrues auprès de la Chine ;
  • les États-Unis (+3 points d’importations d’hydrocarbures).

La part du RU chute dans les importations de l’UE (de 4% en 2018 à 2,8% en 2023) et dans ses exportations (de 6,3% à 5%). Néanmoins, en 2018 et 2023, le RU est le 2e client extracommunautaire de l’UE derrière les États-Unis et devant la Chine et son 3e fournisseur extracommunautaire après la Chine et les États-Unis. Il se maintient au 6e rang des clients de la France et au 8e rang de ses fournisseurs.
 

Mais une exception française à l’importation

La part du RU :

  • dans les exportations de la France passe de 6,7% à 6% ;
  • dans ses importations stagne (3,7%) alors qu’elle décroît pour la plupart des pays de l’UE. Le rétablissement des formalités aux frontières incite des entreprises étrangères à effectuer leur déclaration douanière d’importation en France avant d’expédier les biens vers un autre État membre. Ces flux de quasi-transit originaires du RU portent particulièrement sur les produits agricoles et agroalimentaires, soumis à des contrôles sanitaires et détériorent le solde commercial de la France avec le RU.