Le Plan Bleu, organisme mandaté par Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE), a publié, le 16 janvier 2025, un rapport sur la Méditerranée à l'horizon 2050.
Cette étude prospective tient compte des évolutions en cours dans la région et des ruptures qui pourraient s'y produire pour construire six scénarios plausibles et contrastés allant d'un scénario dans la prolongation des tendances actuelles "business as usual" à un scénario où cette mer serait considérée comme un bien commun mondial. À travers ces six scénarios, le rapport anticipe les futurs possibles pour la Méditerranée dans les 30 ans à venir.
Des tendances appelées à s'aggraver et des incertitudes
D'ici à 2050, la hausse des températures en Méditerranée va entraîner notamment des sécheresses, des inondations, des canicules terrestres et marines.
La hausse du niveau de la mer (d'environ 40 centimètres) va poser des problèmes de protection des côtes et des populations d'autant plus aigus que la transition démographique inachevée au Sud et à l'Est va entraîner une augmentation de la population concentrée dans les grandes villes et sur le littoral.
Le changement climatique et la démographie vont avoir de fortes répercussions sur les besoins en eau et en énergie qui ont toujours été préoccupants en Méditerranée.
Quels changements à engager ?
Toutefois, selon le rapport, "des signaux faibles de changements" existent. Ces changements embryonnaires pourraient avoir une influence importante sur les trajectoires d’évolution futures. Dans les domaines de l’environnement et de l'énergie par exemple, on assiste aux premières installations d’éoliennes en mer, à l'élaboration de grands projets solaires et à des oppositions locales au surtourisme et aux grands navires de croisière.
D'après le rapport, pour prévenir les risques majeurs de crises dans la région, il convient de trouver ainsi des "chemins de transition" pour aboutir aux scénarios les plus souhaitables. De nombreuses actions et politiques publiques peuvent y contribuer, notamment :
- donner la priorité à l'adaptation (préparation à des crises graves, développement de dispositifs de coopération et augmentation des capacités de résilience) ;
- améliorer la gestion de l’eau en synergie avec l’agriculture, l’alimentation et l’aménagement de l’espace rural ;
- donner une forte priorité aux politiques nationales d’aménagement du territoire et d'urbanisme ;
- avoir une politique méditerranéenne commune dans les négociations internationales sur le climat ou la biodiversité.