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L'épargne européenne insuffisamment investie dans les besoins européens

Temps de lecture  3 minutes

Par : La Rédaction

L'épargne européenne s'élève à environ 35 500 milliards d’euros. Mais cette épargne ne parvient pas à être suffisamment mobilisée au profit des entreprises ou des investissements européens. Face à ce constat, la Commission européenne vient de dévoiler sa stratégie pour l'Union de l'épargne et des investissements (UEI).

La Commission européenne a publié, le 19 mars 2025, ses recommandations pour une stratégie en faveur de l'Union de l'épargne et des investissements (UEI).

En effet, l'épargne européenne n'est pas suffisamment utilisée pour soutenir la croissance ou appuyer les besoins de financements européens. Près de 40 ans après l’Acte unique (1986) et près de 25 ans après l’unification monétaire (1999), la libre circulation de l’épargne se heurte encore à de nombreux obstacles au sein de l'Union européenne (UE) ce qui peut nuire au financement de la croissance, de l’innovation et de la transition écologique en Europe. 

Ce projet européen s’inscrit dans la continuité de l'Union des marchés de capitaux qui a permis l’adoption de plusieurs mesures permettant d’harmoniser les législations européennes et de favoriser les investissements à travers l'Europe.

Mobiliser l'épargne des Européens

L'UE souhaite mieux canaliser l’épargne des Européens vers les marchés du continent alors qu’une bonne partie de leur patrimoine est, à l'heure actuelle, investi aux États-Unis. 

La Commission européenne propose ainsi quatre axes de travail :

  • améliorer l’accès des investisseurs, petits et grands, aux entreprises européennes en besoin de financement, grâce notamment à des comptes et produits d’investissement et d’épargne européens, taxés potentiellement de manière harmonisée à l’échelle de l’UE. Cette harmonisation fiscale devrait également concerner d’autres produits financiers ;
  • acculturer les Européens au risque alors qu'ils préfèrent souvent investir leur épargne dans des produits sans rendement élevé – comme le livret A en France par exemple – ou l’envoyer aux États-Unis lorsqu’ils veulent obtenir des rendements élevés ;
  • développer des fonds de pension qui viendraient alimenter une retraite par capitalisation notamment ;
  • créer une supervision unifiée des marchés de capitaux européens

Créer une supervision unique des marchés de capitaux

La Commission souligne la nécessité de mettre en place dans l’UE une supervision unique des marchés de capitaux pour faciliter l’émergence d’une véritable UE. Une supervision européenne unique, garante d'un cadre juridique commun, éviterait la fragmentation de la régulation en 27 marchés nationaux. 

Cet objectif devrait permettre à l’épargne dégagée dans un État membre de s’investir sans obstacle dans des produits développés dans un autre État membre ou, de façon symétrique, à des investissements structurés dans un État membre de trouver leur financement dans un autre État membre de l’UE.

L’Autorité européenne des marchés financiers (AEMF), basée à Paris, est "une autorité indépendante de l’UE qui vise à améliorer la protection des investisseurs et à promouvoir la stabilité et le bon fonctionnement des marchés financiers". Cependant, elle n'a pas le pouvoir de la Securities and Exchange Commission (SEC) qui est l'organisme fédéral américain de réglementation et de contrôle des marchés financiers. Si l'AEMF travaille à harmoniser les normes, la surveillance effective des marchés financiers au niveau national incombe à d'autres entités comme, par exemple en France, à l’Autorité des marchés financiers (AMF).