Le marché intérieur, ou marché unique (anciennement "marché commun") désigne un espace sans frontières intérieures dans lequel les personnes, les marchandises, les services et les capitaux circulent librement.
Le marché intérieur de l'Union européenne (UE) réunit ses 27 États membres, ainsi que les États non membres de l'Union mais membres de l'Espace économique européen (la Norvège, l'Islande et le Liechtenstein). Ces États ne font en revanche pas partie de l'union douanière, c'est-à-dire qu'ils restent libres de fixer leurs tarifs douaniers. La Suisse bénéficie d'un accès partiel au marché intérieur, par le biais d'accords signés avec l'UE. Avec le Brexit, le Royaume-Uni est sorti du marché unique et de l'union douanière mais a signé un accord de commerce et de coopération avec l'UE.
Avec près de 448 millions de consommateurs depuis le départ du Royaume-Uni, le marché intérieur représente un marché considérable, supérieur à celui des États-Unis (340 millions de consommateurs en 2020). Le marché intérieur a permis d’accroître considérablement les échanges au sein de l’UE.
Le marché intérieur est une compétence partagée entre l’UE et les États membres (article 4 du traité sur le fonctionnement de l'Union européenne, TFUE). Pour accompagner ce processus, des règles en matière de concurrence ont été mises en place par l'UE (compétence exclusive, en vertu de l'art 3 TFUE) : contrôle des ententes et fusions entre entreprises principalement.
Pour réaliser le marché intérieur, l'UE assure la liberté de circulation :
- des personnes : liberté de circuler, de séjourner et de travailler librement au sein de l'espace Schengen ;
- des marchandises : suppression des droits de douane et interdiction de restrictions quantitatives dans les échanges entre les États membres. Il s'agit de la liberté de circulation la plus aboutie ;
- des services : libre prestation des services et liberté d'établissement des prestataires de services dans un autre État membre ;
- des capitaux : interdiction des restrictions aux mouvements des capitaux. Il s'agit de la liberté de circulation la plus récente.
Cependant, l’unification totale des marchés financiers et la libéralisation complète du secteur des services restent à accomplir.
La mise en place du marché intérieur s’est effectuée dans une optique libérale, pour laquelle la suppression des barrières à l’échange est perçue comme facteur de croissance et créatrice d’emplois. Elle s’est articulée autour de plusieurs grandes étapes :
- le traité de Paris, instaurant en 1951 la Communauté européenne de charbon et d'acier (CECA), a permis la mise en commun des ressources énergétiques ;
- le traité de Rome signé en 1957 a facilité les échanges entre les six États fondateurs de la Communauté économique européenne (CEE) et a fixé un objectif d'établissement d'un marché commun. Sur la base de ce traité, le marché commun de l'UE a pu se mettre en place progressivement, dans un premier temps en matière de libre circulation des marchandises ;
- l’union douanière, instaurée en 1968, a acté de la disparition des droits de douanes pour les échanges au sein entre États membres du marché commun (en plus de la fixation de tarifs douaniers communs vis-à-vis des États tiers à l'Union) ;
- l’Acte unique européen, adopté en 1986, a prévu l’achèvement du marché intérieur et relancé la libre circulation des services et des capitaux, encore largement inachevée ;
- Le 1er janvier 1993, le marché unique européen a officiellement vu le jour.