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Le Haut Conseil pour le climat appelle à un "sursaut collectif pour relancer l'action climatique"

Temps de lecture  4 minutes

Par : La Rédaction

Les records de température se multiplient et les effets du changement climatique s'aggravent. Les experts du Haut Conseil pour le climat (HCC), créé en 2018, évaluent chaque année l'action climatique du gouvernement. Le point sur leurs dernières observations concernant l'année 2024 face à un "affaiblissement du pilotage" de l'action climatique.

Dans son rapport annuel publié le 3 juillet 2025, le Haut Conseil pour le climat (HCC) appelle à un "sursaut collectif pour relancer l'action climatique" alors que la décarbonation ralentit et que des reculs s'opèrent sur certaines mesures (rénovation des bâtiments…).

Des besoins d'adaptation croissants

L’année 2024 est la plus chaude jamais enregistrée dans le monde (+1,52°C par rapport à la période 1850-1900, dont +1,36°C dû aux activités humaines). L'Europe est le continent qui se réchauffe le plus vite. En France hexagonale, le réchauffement atteint 2,2°C sur 2015-2024 ; le pays affiche un excédent de 15% de précipitations et un déficit d’ensoleillement de 10% en 2024.

Les effets du changement climatique affectent les océans, les terres, les écosystèmes et leur capacité à stocker du carbone. Le déséquilibre du bilan énergétique de la Terre s’amplifie, induisant une accumulation de chaleur dans l’océan et la fonte des glaciers. La montée du niveau de la mer s’accélère et les événements extrêmes se multiplient.

Les impacts du changement climatique en France affectent en particulier :

  • la santé humaine (plus de 3 700 décès imputables à la chaleur pendant l’été 2024) ;
  • l’agriculture et l’alimentation. En 2024, les récoltes céréalières sont au plus bas depuis 40 ans ;
  • l’eau et les écosystèmes (canicules océaniques en Méditerranée…).

Le changement climatique risque de creuser les inégalités et de fragiliser la cohésion sociale et les droits humains.

Une action climatique insuffisante

Le rapport pointe :

  • le ralentissement de la baisse des émissions de gaz à effet de serre (GES), causées surtout par l’usage des énergies fossiles. Les émissions brutes de GES respectent le deuxième budget carbone (2019-2023). Le troisième budget carbone, défini dans le projet de Stratégie nationale bas carbone (SNBC) 3, vise à réduire les émissions de 50% entre 1990 et 2030. Les transports sont le principal émetteur (34% des émissions en 2024), suivis par l’agriculture (21%), l’industrie (16,9%), les bâtiments (15%) et la production d’énergie (9%). La baisse des émissions en 2024, portée par l’énergie et l’industrie, marque le pas dans les autres secteurs. L’empreinte carbone de la France décroît en 2023 (diminution des émissions importées) ;
  • le retard pris dans l’élaboration de la Stratégie française pour l’énergie et le climat, qui comprend les documents clés de l’action climatique. En 2024 et début 2025, des reculs ont touché certaines mesures concernant les particuliers ou atténué les obligations des territoires et des entreprises. Ils nuisent à la lisibilité de la politique climatique et peuvent freiner les investissements privés, indispensables à la transition climatique.

Relancer l'action pour le climat

Face à ce constat, le rapport préconise :

  • d’identifier et d’anticiper les besoins d’adaptation en tenant compte des inégalités d’exposition et de vulnérabilité au changement climatique ;
  • d’accroître la fiabilité de l’inventaire national des émissions  ;
  • de renforcer les politiques publiques existantes pour relancer la baisse des émissions ;
  • de consolider le cadre d’action climatique ;
  • de promouvoir à l’échelle internationale les enjeux de décarbonation et d’adaptation.