43,8 milliards d'économies et un déficit public ramené à 4,6% du PIB en 2026 : telles sont les ambitions du plan sur quatre ans présenté par le Premier ministre, François Bayrou, le 15 juillet 2025 en conférence de presse. Le plan prévoit un déficit public de 2,8% en 2029, la France passerait ainsi sous la barre des 3% prévue par les critères de Maastricht.
De 60% à 114% du PIB en 25 ans
À la fin du premier trimestre 2025, la dette publique (c'est-à-dire des administrations publiques au sens du Traité de Maastricht) s'établit à 3 345,8 milliards d'euros, soit 114% du PIB. Avant la pandémie, elle n'était que de 97,9% du PIB tandis qu'elle était de 60% en 2000.
- 114% : part de la dette publique de la France (au sens de Maastricht à la fin du 1er trimestre 2025) ;
- 55 milliards d'euros : charge de la dette publique en 2025 (estimation) ;
- 5 000 euros : augmentation de la dette en France par seconde.
Puisque les recettes ne couvrent pas les dépenses, la dette continue d'augmenter : chaque seconde, elle s'alourdit d'environ 5 000 euros ou de 300 000 euros par minute. Cette augmentation de la dette entraîne un coût, qui dépend des taux d'intérêt demandés par les prêteurs. Deux facteurs les déterminent :
- les anticipations de taux d'intérêt futurs, qui, eux, sont étroitement liés à l'évolution des taux directeurs de la Banque centrale européenne (BCE) ;
- la prime de risque, c'est-à-dire la compensation demandée par les créanciers face au risque de non-remboursement.
La charge de la dette est devenue un poste de dépense important : elle représente en 2025 environ 55 milliards d'euros (en comptabilité générale de l'État), soit 9,5% du budget de l'État selon la Banque de France. Cette charge a doublé en volume depuis 2020 et risque d'augmenter encore dans les années à venir.
Une dette publique très au-dessus de la moyenne de la zone euro
À la fin du quatrième trimestre 2024, le ratio de la dette brute des administrations publiques par rapport au PIB dans la zone euro s'est établi à une moyenne de 87,4%. Cette moyenne avait atteint 100% au premier trimestre 2021.
Cette baisse de la moyenne en zone euro est due à des améliorations des finances publiques très nettes dans certains pays européens : ainsi, l'Italie a réduit son endettement public de 159,6% au premier trimestre 2021 à 135,3% à la fin 2024, l'Espagne de 125,3% à 101,8% et le Portugal de 139,1% à 94,9%.
Dans cette même période, la France, quant à elle, s'est éloignée de la moyenne européenne. Elle n'a réduit son niveau d'endettement que de 117,9% à 113%. Son ratio de dette est désormais le troisième le plus élevé de l'Union européenne, derrière l'Italie et la Grèce. Par comparaison, aux États-Unis, le niveau de l'endettement public s'élève à 136,6% du PIB en 2024.