Un rapport parlementaire, daté du 8 octobre 2025, présente les recommandations de la mission d’information sur le rôle du transport ferroviaire pour désenclaver les territoires dans un contexte de crise climatique.
Le train : le mode de transport le plus vertueux pour atteindre la neutralité carbone
Le rapport rappelle que le secteur des transports est le premier contributeur aux émissions nationales de gaz à effet de serre (GES), avec 34% du total des émissions de GES en 2023. C'est le seul secteur où les émissions ont continué de progresser : entre 1990 et 2023, elles ont augmenté de 2,8% tandis que les émissions de l’ensemble des autres secteurs ont diminué de 41%.
Le transport routier est à l’origine de 94% des émissions de GES du secteur des transports (dont 53% proviennent des voitures particulières).
Le transport ferroviaire ne représente que 0,3% des émissions de GES nationales. Le train constitue le mode de transport le moins émetteur de CO2, environ 17 fois moins que l’autocar et 100 fois moins que la voiture individuelle. De plus, l’infrastructure ferroviaire consomme moins d’espace que la route à service équivalent.
Des investissements nécessaires pour augmenter le trafic ferroviaire
La troisième stratégie nationale bas-carbone (SNBC3) fixe ainsi un objectif de hausse du trafic ferroviaire de 50% à horizon 2040.
Selon le rapport, "la structuration de l'offre de transport de voyageurs s'est organisée autour de la grande vitesse au détriment des dessertes d'aménagement du territoire".
Le réseau des "lignes de desserte fine du territoire" est vieillissant avec un âge moyen des voies d’environ 40 ans et avec près de 4 000 kilomètres de voies considérés hors d’âge fin 2016.
Sans financement massif, il existe un risque de rupture du réseau. Le besoin d’investissement dans les infrastructures ferroviaires ne pourra pas être assumé seul par le gestionnaire d’infrastructure SNCF Réseau.
Les rapporteurs ont identifié plusieurs pistes de financement, notamment :
- la mobilisation de financeurs nationaux comme la Caisse des dépôts ;
- l'application pleine et entière de la directive "Eurovignette" sur les péages autoroutiers, en affectant une partie des recettes aux modes de transport plus durables ;
- l’instauration d’une écotaxe à l’échelle régionale, notamment dans les régions concernées par un fort trafic de transit ;
- l'utilisation des recettes générées par la circulation sur les autoroutes (à l’arrivée à échéance des principales concessions autoroutières).
Ils plaident aussi pour une loi de programmation des infrastructures de transport.