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© Wongsakorn / Stock-adobe.com

Traite des êtres humains : un nombre de victimes stable, un nombre de mis en cause en hausse

Temps de lecture  3 minutes

Par : La Rédaction

En 2024, la police et la gendarmerie nationales ont enregistré 2 100 victimes de traite ou d’exploitation des êtres humains (-0,7% par rapport à 2023). Qui sont les victimes et les mis en cause ?

Une étude publiée le 14 octobre 2025 par le ministère de l’intérieur dresse un état des lieux de la traite des êtres humains (fait de recruter une personne, la transporter, la transférer, l’héberger ou l’accueillir à des fins d’exploitation) en 2024 et de son évolution depuis 2016.

Le nombre de victimes mineures augmente de 22% en un an

Parmi les victimes de traite enregistrées :

  • 47,1% le sont pour proxénétisme (contre 64% en 2016) ;
  • 35,5% d’exploitation par le travail (26% en 2016) ;
  • 20,8% pour traite des êtres humains au sens strict (contre 15%) ;
  • 1% d’exploitation de la mendicité (4% en 2016).

Les victimes sont surtout :

  • des femmes (63% du total). Elles représentent 96% des victimes de proxénétisme et 67% de celles d’exploitation de la mendicité, mais 33% des victimes de traite au sens strict et 34% de celles d’exploitation par le travail ;
  • des majeurs (77,1%). Les victimes de proxénétisme ont en moyenne 24 ans. Sur l’ensemble des victimes de proxénétisme, la part des moins de 20 ans est passée de 23% à 49% depuis 2016. En 2024, les services de sécurité ont recensé 490 victimes mineures (+9% depuis 2016). Les mineurs représentent 35,4% des victimes de proxénétisme et la quasi-totalité de celles d’exploitation de la mendicité ;
  • des personnes de nationalité étrangère (54%)

Le nombre de mis en cause pour ces infractions a crû en moyenne de 5,2% par an depuis 2016. Les mis en cause pour proxénétisme et exploitation par le travail augmentent respectivement de 11,6% et 17,6% par rapport à 2023, mais ceux pour traite des êtres humains et exploitation de la mendicité diminuent de 5,8% et 12,9%. La plupart des mis en cause sont :

  • des hommes (73,6% et notamment 75,7% pour proxénétisme) ;
  • majeurs (91,8%) ;
  • de nationalité française (71,5%).

Quelle réponse pénale ?

Quand la police ou la gendarmerie a constaté une infraction pour traite des êtres humains et y a associé un mis en cause, elle transmet l’affaire au parquet. En 2024, les parquets ont orienté 2 567 mis en cause à ce titre. Sur les 2 295 poursuivables, 98,5% obtiennent une réponse pénale

En 2023, 945 personnes ont été condamnées (soit une hausse de 6% par rapport à 2022, portée par le proxénétisme). 

70,3% des condamnations pour traite ou exploitation ont donné lieu à une peine d’emprisonnement ferme et 86% comportent une peine complémentaire (confiscation, amende, interdiction du territoire français…).