La première édition de cet atlas de la pauvreté et des inégalités du Conseil national des politiques de lutte contre la pauvreté et l’exclusion sociale (CNLE) comporte un focus sur quatre territoires "démographiquement et géographiquement très variés" : l’Hérault, la Creuse, la métropole Lilloise et la métropole du Grand Paris.
Des constats qui se croisent d'une carte à l'autre
Les différentes cartes proposées montrent de fortes disparités territoriales sur les critères retenus : seuil de pauvreté monétaire, inégalités de niveau de vie, taux de chômage.
Les constats se croisent souvent d’une carte à l’autre : une région ouest plus aisée et moins sujette aux disparités tandis que les régions nord et nord-est, le littoral sud-ouest et la diagonale qui traverse l’hexagone du sud-ouest au nord-est sont plus touchées par la pauvreté et les inégalités.
La pauvreté monétaire (60% du revenu médian pour une personne vivant seule) est plus présente dans les espaces urbains denses (agglomérations de Paris, Marseille, Lille).
La carte de l’évolution de la pauvreté monétaire sur 10 ans montre des situations très disparates selon les départements avec un écart de +2 à -2 par rapport au taux moyen d'évolution (+0,3%). Les taux d'évolution les plus défavorables sont constatés en Seine-Saint-Denis, en Haute-Garonne et dans le Val-de-Marne.
Les départements d’outre-mer sont particulièrement exposés à la pauvreté et présentent les écarts les plus importants entre populations (facteurs d’inégalités les plus élevés à La Réunion, en Martinique).
Pour les quatre départements du focus, les cartes sont établies au niveau des établissements publics de coopération intercommunale (EPCI). Cela permet d’observer que les répartitions de la pauvreté, des inégalités de niveau de vie et du chômage varient aussi en fonction des spécificités territoriales (proximité du littoral, densité de la population, concentration de zones urbaines…).
Concordance entre taux de pauvreté et taux de chômage
Le chômage constitue un "fort déterminant de la pauvreté" relèvent les auteurs. Là aussi, les départements d’outre-mer sont plus touchés (entre 20,7% et 30,1%). Dans l'hexagone, les taux de chômage les plus élevés correspondent souvent aux départements qui enregistrent les taux de pauvreté monétaires et d'inégalité de niveau de vie les plus hauts (Seine-Saint-Denis, Pyrénées orientales, Nord).
Les contrastes au sein même des départements peuvent être importants. Dans la région Île-de-France, le taux de chômage de la communauté de communes de Cœur Yvelines (ouest de Versailles) est faible (6,3%) tandis qu'il atteint 19,1% à Plaine commune (Seine-Saint-Denis).
Les taux de chômage et les taux de pauvreté ne concordent pas toujours cependant. Par exemple : le taux de chômage peut être faible en Lozère ou dans le Cantal mais le taux de pauvreté est plus élevé qu’ailleurs parce que les revenus des actifs sont plus faibles.