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© Jérémie Lusseau / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP

Changement climatique : des Français en attente d'actions publiques plus efficaces

Temps de lecture  3 minutes

Par : La Rédaction

L'Agence de la transition écologique (Ademe) a publié son baromètre 2025 sur les représentations sociales du changement climatique. La population montre une certaine inquiétude sur les conséquences du dérèglement climatique. Pessimistes sur l'effet des politiques menées, les personnes interrogées demandent toutefois davantage d'actions de l'État.

"Si les Français se montrent toujours favorables à des actions fortes face au changement climatique, leur regard sur la capacité collective d'action pour tenter d'en limiter les effets tend vers le pessimisme". C'est le principal constat du bilan des représentations sociales du changement climatique publié par l'Agence de la transition écologique (Ademe) le 13 novembre 2025, dix ans après l'accord de Paris sur le climat. Toutefois, face à d'autres enjeux, les questions considérées comme les plus importantes par les personnes interrogées restent la hausse des prix (20%), les déficits publics et la dette (17%), l'immigration (14%), la sécurité des biens et des personnes (11%), les questions de l'environnement, de la transition écologique et de la santé publique étant seulement à 8%.

En novembre 2024, le 25e baromètre de l'Ademe montrait déjà une "certaine stagnation de la sensibilité du public", voire un "certain scepticisme" à l'égard des causes et des conséquences du réchauffement climatique.

Un plus grand pessimisme face au réchauffement climatique

72% des personnes interrogées sont inquiètes concernant le changement climatique, dont 27% très inquiètes. Le pessimisme s'accentue, note l'étude. L'Ademe pointe une hausse de 10 points des personnes pour qui le changement climatique ne sera pas limité à des "niveaux raisonnables" d’ici à la fin du siècle (de 56% en 2016 à 66% en 2025). 65% des gens interrogés prévoient des conditions de vie "extrêmement pénibles à cause des dérèglements climatiques" (contre 55% en 2016). 

La progression du pessimisme touche également les possibilités de s’adapter : si 40% des personnes avaient l’espoir qu’on s’adaptera sans trop de mal en 2016, elles ne sont plus que 30% en 2025.

L'étude souligne que plus d'une personne sur deux  a déjà subi les conséquences du réchauffement climatique sur son lieu d'habitation.

Quel problème environnemental est le plus préoccupant ?

D'après le baromètre, le problème environnemental le plus préoccupant est le changement climatique pour 49% des personnes interrogées, devant la dégradation de la biodiversité (33%), de la pollution de l'eau (28%) et des sols (20%).

Des attentes fortes vis-à-vis des pouvoirs publics

Plus de six personnes sur dix estiment que les actions publiques sont insuffisantes. Ils sont 49% à attendre de l'État des actions davantage efficaces, notamment : 

  • un renforcement de la réglementation sur la protection de l'environnement (76% des personnes interrogées) ;
  • une réorientation de la politique économique pour soutenir uniquement les activités (les deux tiers des Français) qui préservent l’environnement.

Si les citoyens sont en deuxième position (46%) comme "les plus efficaces pour résoudre le problème du changement climatique", ils sont ceux qui agissent le plus pour 41% de la population, loin devant les États (26%) et les instances internationales (17%). Les Français ont fait évoluer leurs pratiques sur des actions du quotidien ces dix dernières années (baisser la température du logement, consommer moins, manger en quantité moindre de la viande, acheter des légumes de saison...). Toutefois, le baromètre pointe "des signes d'essoufflement" de la mobilisation citoyenne. Les jeunes, en particulier, déclarent avoir adopté moins de pratiques écologiques que leurs aînés. Par exemple, le tri des déchets est effectué par 96% des plus de 65 ans contre 51% des 18-24 ans.

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