Le service des données et études statistiques (SDES) du ministère de la transition écologique a publié, le 3 décembre 2025, un bilan de l'extraction de matières minérales en France en 2023.
À quoi servent les minerais non métalliques ?
D'après le ministère de la transition écologique, les matières minérales non métalliques extraites du sous-sol rassemblent des matériaux variés jouant un rôle indispensable dans de nombreux secteurs industriels en France.
L’essentiel de la production de minerais non métalliques (matériaux bruts ou transformés) sert pour la construction de logements, d’infrastructures, de bâtiments, pour les remblais routiers ou encore la fabrication de béton et de ciment.
Une part plus faible est utilisée comme engrais (phosphore et potasse, par exemple).
L'argile est utilisée pour produire des matériaux en terre cuite, très majoritairement des tuiles et des briques. La France est le deuxième producteur européen de briques et tuiles, avec 15% de la production, derrière l’Allemagne. Toutefois, la production de matériaux en terre cuite est très sensible à la conjoncture.
La France dépendante aux importations de minerais métalliques
D'après le bilan, en 2023, l'extraction de minerais métalliques en France a quasiment disparu, elle se limite à seulement 203 milliers de tonnes (notamment 1,16 tonne d’or extraite en Guyane en 2023).
La France, comme de nombreux pays de l’Union européenne (UE), dépend entièrement d’un approvisionnement extérieur pour 12 matières minérales identifiées comme stratégiques par le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM).
Dans le contexte de la transition énergétique de nombreux métaux fabriqués à partir de ces minerais sont indispensables à la fabrication des technologies vertes comme les éoliennes, les panneaux solaires et les batteries électriques.
Pour répondre aux enjeux de souveraineté liés à ces ressources :
- l’UE s’est fixé des objectifs à l’horizon 2030 ;
- la France, a lancé en 2025 un programme, d’un montant de 53 millions d’euros et d’une durée prévisionnelle de 5 ans ; il s'agit d'un inventaire des ressources minérales nationales sur cinq chantiers territoriaux : l’ouest du Massif central, la zone Morvan-Brévenne, les Vosges, l’Occitanie-Cévennes-Cerdagne et le Sillon Nord de la Guyane.
Selon les termes du bilan : "L’épuisement progressif des ressources métalliques continentales (à un coût d’exploitation compétitif) et les tensions internationales liées à l’approvisionnement de certains métaux incitent de nombreux acteurs à explorer les ressources minérales des grands fonds marins, comme le cuivre, le nickel ou le cobalt. La France bénéficie d’une importante capacité d’exploration et d’accès à de nouvelles ressources minérales situées en eaux profondes. Cependant, ces ressources sont localisées dans des environnements et des écosystèmes dont certains sont identifiés comme des milieux exceptionnels de biodiversité au plan mondial."