Redistribution, innovation, lutte contre le changement climatique : trois enjeux fiscaux majeurs en sortie de crise sanitaire

Remis le :

Auteur(s) moral(aux) : Conseil des prélèvements obligatoires

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Dans le contexte actuel de sortie de crise sanitaire, la politique fiscale est appelée à jouer un rôle déterminant - à la fois, en tant qu’instrument d’orientation des comportements économiques, levier pour agir sur le niveau des inégalités et outil de financement des politiques publiques. Pour autant, l’utilisation de la politique fiscale dans la période actuelle n’est pas sans contraintes ni difficultés. D’une part, le niveau élevé de l’endettement public contraint les marges de manœuvre pour faire varier le niveau des prélèvements obligatoires. D’autre part, les différents objectifs poursuivis par les instruments fiscaux peuvent être contradictoires entre eux.

Dans le rapport, le Conseil des prélèvements obligatoires (CPO) s’intéresse à trois problématiques essentielles dans ce contexte de sortie de crise :

  • les inégalités sociales et territoriales,
  • l’innovation,
  • l’environnement.

INTRODUCTION

CHAPITRE I – CLARIFIER LE DEBAT SUR LES EFFETS REDISTRIBUTIFS DES PRELEVEMENTS OBLIGATOIRES

I - LA FONCTION DE REDISTRIBUTION DES FINANCES PUBLIQUES
A - La redistribution est une fonction économique des finances publiques
1 - Les trois fonctions de l’État selon Musgrave
2 - La redistribution parmi les objectifs économiques des prélèvements obligatoires

B - Les prélèvements obligatoires ont différents effets redistributifs
1 - Les différents types d’effets redistributifs
2 - La redistribution verticale ne s’apprécie pas seulement à l’aune de la progressivité du barème d’un prélèvement

C - La fonction de redistribution des budgets publics doit être analysée dans le contexte français
1 - Une distribution primaire des revenus moins inégalitaire en France que dans la majorité des pays membres de l’OCDE
2 - Des effets sur les inégalités qui concernent l’ensemble des prélèvements
3 - Une approche complète de la redistribution doit conduire à apprécier l’impact des prélèvements obligatoires et des dépenses publiques qu’ils financent


II - UNE REDISTRIBUTION DES REVENUS QUI BENEFICIE A DEUX TIERS DES MENAGES
A - Les prélèvements obligatoires sont globalement proportionnels
B - Les transferts publics contribuent puissamment à la réduction des inégalités

III - LA GEOGRAPHIE DE LA REDISTRIBUTION DES REVENUS
A - Les grandes villes et particulièrement Paris sont contributeurs nets vers le reste du territoire
B - Les différences de revenus entre territoires sont à la base de la redistribution
1 - Le lieu de résidence influe sur la redistribution essentiellement pour les ménages aux revenus intermédiaires
2 - La composition des revenus primaires explique en partie le profil redistributif des différentes aires urbaines
3 - Les types de transferts reçus par les ménages contribuent également à expliquer le profil redistributif des différentes aires urbaines


IV - AMELIORER LA LISIBILITE DES INSTRUMENTS DE REDISTRIBUTION ET LA DISPONIBILITE DES DONNEES
A - Améliorer la qualité de l’information disponible
B - Améliorer la lisibilité des différents instruments de redistribution

CHAPITRE II – AMELIORER L’EFFICACITE DE LA FISCALITE DE L’INNOVATION

I - DES INCITATIONS FISCALES JUSTIFIEES PAR LA SITUATION DE L’INNOVATION EN FRANCE ET LES DEFAILLANCES DE MARCHE
A - Une recherche de haut niveau et un soutien public important ne doivent pas occulter les faiblesses persistantes de notre système d’innovation
B - En présence de défaillances de marché, la fiscalité permet de favoriser l’innovation par plusieurs canaux

II - DES INCITATIONS FISCALES NOMBREUSES EN FAVEUR DE LA RECHERCHE ET DE L’INNOVATION, UN COUT FORTEMENT CROISSANT CONCENTRE SUR LE CIR
A - Une forte priorité a été donnée aux incitations fiscales à l’innovation dans les vingt dernières années
B - Dans un ensemble de 14 dispositifs d’aides fiscales à l’innovation le CIR représente 86% du coût total

III - UNE PART CROISSANTE DES AIDES PUBLIQUES A LA R&D ET A L’INNOVATION DANS LES PAYS DE L’OCDE SOUS FORME D’INCITATIONS FISCALES
A - Le montant total des incitations fiscales en faveur de la R&D et l’innovation a fortement augmenté depuis le début des années 2000 au sein de l’OCDE
B - L’augmentation des montants des aides fiscales se traduit par un soutien significatif aux investissements en R&D

IV - DES CONSEQUENCES A TIRER DES EVALUATIONS CONDUITES ET DES EFFORTS CONSENTIS POUR ALLEGER LA FISCALITE DES ENTREPRISES
A - Le CIR est un instrument perfectible
1 - Une efficacité limitée en termes de développement de la R&D privée
2 - Un dispositif qui demeure complexe malgré des améliorations récentes

B - Peu efficace, le régime fiscal des plus-values à long terme provenant des produits de cessions et de concessions de brevets a été révisé en 2019
C - L’évaluation du dispositif JEI souligne un effet globalement positif sur l’emploi en R&D, mais limité dans le temps
D - Les évolutions récentes de la fiscalité des sociétés amènent à s’interroger sur l’intensité des dispositifs fiscaux en faveur de l’innovation

V - REEXAMINER LES INCITATIONS FISCALES EN FAVEUR DE L’INNOVATION EN TERMES D’EFFICIENCE, D’EVALUATION ET DE PILOTAGE
A - Plusieurs scénarios d’évolution du CIR sont de nature à améliorer son efficience
1 - Trois scénarios d’évolution du CIR
2 - Un impact budgétaire variable en fonction des options retenues

LES PRINCIPAUX DÉFIS FISCAUX EN SORTIE DE CRISE SANITAIRE
B - Le dispositif JEI et le crédit d’impôt innovation gagneraient à être rationalisés
C - Les aides fiscales à l’innovation pourraient être mieux articulées avec le pilotage global de la politique publique de l’innovation
D - L’évaluation des dispositifs fiscaux d’incitation à l’innovation pourrait être complétée et systématisée

CHAPITRE III – FAVORISER LE CONSENTEMENT A LA FISCALITE SUR L’ENERGIE

I - L’ACCEPTATION DE LA FISCALITE ENERGETIQUE EN FRANCE : TROIS BLOCAGES
A - La fiscalité indirecte est historiquement impopulaire et la fiscalité incitative demeure mal comprise
B - La fiscalité énergétique pèse inégalement sur les contribuables
1 - La fiscalité énergétique présente des effets distributifs importants
2 - Certains ménages, dont le nombre est difficile à déterminer, apparaissent comme des « prisonniers énergétiques » à qui un alourdissement net de la fiscalité énergétique est insupportable

C - L’ambiguïté des objectifs poursuivis par la fiscalité énergétique est un facteur important d’affaiblissement de son acceptation
1 - La fiscalité environnementale possède de facto une double fonction d’orientation des comportements et de rendement budgétaire
2 - La double fonction de la fiscalité environnementale réduit son acceptabilité
3 - Une plus grande transparence dans l’affectation des recettes de la fiscalité environnementale aide à améliorer son acceptabilité


II - LES CONDITIONS D’UNE FISCALITE ENERGETIQUE ACCEPTABLE : TROIS CHOIX A OPERER
A - Augmenter globalement le prix de l’énergie ou seulement le prix de certaines énergies ?
1 - L’exemple suédois témoigne d’une stratégie réussie, orientée vers la mise en place d’alternatives aux énergies carbonées
2 - La stratégie française et européenne est davantage orientée vers un objectif de sobriété énergétique

B - Affecter les recettes fiscales issues de la fiscalité environnementale à des investissements « verts » ou à la compensation des pertes de pouvoir d’achat des plus modestes ?
1 - L’affectation des revenus de la fiscalité environnementale à des investissements verts » améliore l’acceptation de ces prélèvement
2 - L’affectation des recettes de la fiscalité énergétique au soutien du pouvoir d’achat des ménages a des vertus
3 - Le recyclage de la fiscalité environnementale est déjà largement pratiqué dans de nombreux pays étrangers

C - Une fiscalité carbone différenciée ou uniforme ?
1 - La fiscalité énergétique est très hétérogène selon les acteurs et les types d’activité
2 - Des effets ambigus


III - LES CONDITIONS DE MISE EN OEUVRE D’UNE FISCALITE ENERGETIQUE ACCEPTABLE : TROIS LEVIERS
A - Lever les blocages à l’acceptation de la fiscalité environnementale
B - Assurer la cohérence de la fiscalité environnementale avec le système socio-fiscal et les autres instruments de politique environnementale
C - Égaliser les règles du jeu environnementales entre producteurs européens et non européens dans une économie mondialisée : la taxe carbone aux frontières


CONCLUSION
RAPPEL DES RECOMMANDATIONS DU CPO

  • Type de document : Rapport d'étude
  • Pagination : 122 pages
  • Édité par : Cour des comptes