Texte intégral
Monsieur le Premier Ministre,
Monsieur le Ministre de lIntérieur,
Mesdames et Messieurs les Ministres,
Monsieur le Président de lAssociation du Corps Préfectoral,
Mesdames et Messieurs les Préfets et Sous-préfets,
Mesdames et Messieurs,
Je suis heureux daccueillir cette année encore, dans cette maison qui est celle de la République, les membres du corps préfectoral et les hauts fonctionnaires du Ministère de lIntérieur.
Cette réunion est pour moi loccasion de reconnaître et saluer laction que vous menez, dans les régions, les départements, les arrondissements français, en métropole comme en outre-mer. Je sais que vous mettez au service de votre mission toute votre énergie, toute votre intelligence des hommes et des situations.
Cette année encore, ce sont des qualités qui vous seront nécessaires pour relever les défis auxquels notre pays est confronté. Je veux parler de lemploi, bien sûr, mais aussi de la réforme de lEtat et des attentes de nos concitoyens en matière de sécurité.
Lors de nos précédentes rencontres, je vous ai parlé de lemploi. Jy reviendrai cette année. Lemploi et la lutte contre lexclusion, les deux étant d'ailleurs liés, demeurent la première priorité des pouvoirs publics français.
Il y a dans notre pays une fracture et une souffrance sociales qui nont cessé de croître depuis vingt ans.
Ce qui inquiète nos compatriotes, ce nest pas seulement le niveau très préoccupant atteint par le chômage, cest aussi et peut-être surtout sa durée. Notre pays compte désormais 500.000 personnes privées demploi depuis plus de deux ans.
Le chômage de longue durée et la précarité quil engendre sattaquent aux fondements mêmes de notre société. Chaque jour qui passe voit les hommes et les femmes qui en sont victimes séloigner un peu plus de la vie active. Malgré la reprise actuelle de la croissance, chaque jour qui passe rend plus difficile leur retour à lemploi.
Cest pour cela que nous devons en priorité aider les chômeurs de longue durée. Les aider à retrouver confiance en eux-mêmes et en la société. Les aider à assumer pleinement leurs responsabilités de citoyens et dadultes. Les aider à retrouver un emploi.
Le monde associatif a su le premier, peut-être, prendre conscience de la gravité du phénomène de lexclusion. Il a su, proposer et mettre en oeuvre des solutions nouvelles. Vous devez, en liaison avec les collectivités locales, soutenir son action.
Cest en effet sur vous, Préfets, Sous-préfets, que repose, en collaboration avec les élus, la tâche de mener cette lutte. Cest à vous quil appartient de mobiliser tous les instruments de la politique de lemploi mis à votre disposition par le Gouvernement pour que les chômeurs de longue durée ne soient pas les « laissés-pour-compte » de la reprise.
Lutter contre lexclusion, cest aussi transformer les revenus dassistance en revenus dactivité. Cest privilégier linsertion sur toute autre forme daide. Là aussi, vous avez votre rôle à jouer dans le cadre de la politique du gouvernement.
En organisant laccès des plus fragiles à lemploi, vous êtes au coeur de votre mission. Car en tant que représentants de lEtat, vous êtes les garants de la cohésion sociale. Cette responsabilité, vous devez lassumer pleinement en coordonnant laction de tous les intervenants.
Dans cette période de croissance attendue, vous avez aussi un rôle à jouer aux côtés des acteurs de la vie économique pour encourager lessor de lactivité.
Bien sûr, lactivité ne se décrète pas. Le temps de léconomie administrée est derrière nous. Votre rôle nest pas de faire pression sur les entreprises mais dêtre à leurs côtés. Votre rôle est de les aider.
Ce que le pays attend de vous aujourdhui, de vous qui êtes les chefs des services extérieurs de lEtat, cest dinfléchir, jour après jour, la culture et les formes daction de nos administrations pour quelles aient sans cesse le souci daider vraiment les entreprises créatrices d'emplois. En étant rapides et efficaces. En simplifiant les démarches. En allégeant les formalités qui compliquent les créations demplois. En marquant la compréhension nécessaire dans la mise en oeuvre des réglementations. En tenant compte, dans chaque cas particulier, des contraintes de lactivité économique. Bref, en semployant à ne pas décourager linitiative par une conception trop administrative des relations avec les acteurs économiques et sociaux. Cest tout le sens de lexpérience que javais lancée, il y a dix-huit mois, dans le Pas-de-Calais.
Vous devez enfin être particulièrement attentifs aux conséquences en matière demploi des restructurations qui frappent certaines régions. Je pense notamment à la réforme de notre armée et aux restructurations en cours dans notre industrie de défense. Là encore, vous pouvez contribuer, par la concertation et par le dialogue, à prévenir et à atténuer les effets des évolutions nécessaires.
La deuxième de vos priorités doit rester la réforme de lEtat.
Jinsisterai une fois de plus sur limportance de cette réforme pour notre pays. LEtat doit évoluer en profondeur pour devenir cet Etat moderne que nos compatriotes appellent de leurs voeux. Son action, si souvent contestée aujourdhui, y gagnera en légitimité.
LEtat jouera dautant mieux son rôle quil saura salléger et se concentrer sur les missions qui sont vraiment les siennes, ces missions de souveraineté et de solidarité qui ne peuvent ni ne doivent être confiées à dautres.
Lorsque lon parle de la réforme de lEtat, on parle dabord de la réforme de ladministration.
Le corps préfectoral, qui incarne depuis près de deux siécles lautorité de la République sur lensemble du territoire français, est ici en première ligne. Il est tout particulièrement concerné par le défi de la déconcentration.
Je sais que ce sujet vous tient à coeur. Comme vous avez pu le constater, au cours des deux dernières années, dimportantes avancées ont été accomplies. Je pense notamment à la déconcentration des décisions administratives individuelles récemment mise en oeuvre par le Gouvernement.
A vous, maintenant, de vous saisir de ces attributions nouvelles et de faire vivre cette réforme. Vous devez garantir aux citoyens et aux élus cette proximité et cette rapidité qui faisaient tant défaut par le passé.
Mais il faut aller plus loin. Plusieurs chantiers, et non des moindres, souvrent et souvriront.
Je pense dabord à la déconcentration financière qui doit accompagner la déconcentration des décisions individuelles. Il serait souhaitable quelle soit entamée dès cette année, à loccasion de la préparation du projet de budget pour 1999. Comme les crédits de fonctionnement, les crédits dintervention doivent être, à leur tour dans toute la mesure du possible, déconcentrés et rendus plus fongibles.
Il ny a pas de déconcentration sans souplesse. Parce que vous connaissez les hommes et les situations, parce que vous êtes les mieux placés pour réagir aux attentes de nos concitoyens et des collectivités locales, vous devez disposer des marges de manoeuvre nécessaires à votre action.
Il faut aussi renforcer la déconcentration en ce qui concerne la gestion des agents. Le besoin sen fait sentir chaque jour. Les esprits évoluent en ce sens. Il faut accélérer ce processus.
Mais la déconcentration nest pas tout. Il reste à adapter les services déconcentrés à leurs nouvelles missions.
Si nous voulons lutter contre lexcessive centralisation de notre Etat, il faut accroître les responsabilités de ses représentants territoriaux. Il faut que les préfets soient investis dun véritable pouvoir dorganisation de leurs services.
Lunité du pays ne suppose pas obligatoirement luniformité de son administration. Les choses se présentent rarement de la même façon dun département à lautre.Nous devons donc réfléchir ensemble aux moyens dintroduire dans notre organisation administrative une certaine dose de souplesse. Je sais quil sagit là dune révolution dans un système aussi vertical et cloisonné que le nôtre. Mais je crois que lEtat tout entier y trouverait un nouvel élan.
Enfin, assurer la sécurité et la paix publique constitue depuis toujours lune de vos missions essentielles. Cette mission prend aujourdhui une importance accrue.
Vous le savez mieux que tout autre, la sécurité des personnes et des biens constitue lune des premières préoccupations de nos concitoyens. Les Français se sentent désarmés face à la délinquance et aux incivilités, qui sont autant de violences auxquelles ils sont confrontés quotidiennement.
Cest vrai dans les villes, et notamment dans les quartiers difficiles. Cest vrai aussi dans les zones rurales, où se développe une petite délinquance, inconnue jusquici.
Ce sentiment dinsécurité pèse sur les esprits. Il met en péril le lien social. Il remet en cause les fondements mêmes du pacte républicain. Car la sécurité est la première des libertés. Celle qui garantit lexercice de toutes les autres.
Dans ce domaine, plus que dans tout autre, vous êtes en première ligne. Représentants de lEtat, il vous appartient de faire en sorte que partout en France soient assurées la sécurité et la paix publique. Je sais que vous accomplissez dores et déjà un travail important, parfois dans des conditions difficiles, en conduisant laction de la police et de la gendarmerie.
Mais au-delà de laction des forces de lordre, la sécurité ne pourra être garantie efficacement sans le concours de tous les services de lEtat. Education nationale, police et gendarmerie, justice, services sociaux, tous, sans exception, doivent avoir à coeur de travailler en commun, de partager leurs informations pour déceler les situations à risque, prévenir ce qui peut lêtre, intervenir au plus vite et punir quand il le faut.
Il vous appartient, en collaboration avec les maires, et notamment dans le cadre des contrats locaux de sécurité, de guider et de coordonner leur action. Cest à ce prix que sera assuré, partout sur notre territoire, le respect de la loi et du droit, sans lequel il ny a pas de démocratie.
Mesdames et Messieurs,
Emploi, réforme de lEtat, sécurité, cette année encore, le corps préfectoral est fortement sollicité. Tout lintérêt de votre mission est là, dans cet engagement au service de lEtat et au service des valeurs républicaines.
Depuis près de deux siècles, vous vous acquittez de votre mission sans faillir, témoignant dune disponibilité, dun sens du devoir et des responsabilités, qui font lhonneur de votre corps.
Cette année sera pour notre pays un tournant. Dans quelques mois, la France sera au rendez-vous de la monnaie unique. Cest une ère nouvelle qui va souvrir, riche, j'en suis sûr, de promesses pour lactivité et pour lemploi. Je vous demande de vous mobiliser, une fois encore, pour aider notre pays à franchir cette nouvelle étape de son histoire.
A compter du 1er janvier 1999, lEuro sera notre monnaie. Pour faciliter lacceptation de cette nouvelle monnaie, il faut informer, rassurer, et inciter nos compatriotes à sy préparer. Vous devrez participer activement aux campagnes dinformation lancées par le Gouvernement qui accompagneront le passage à lEuro dici 1999 et, plus encore, dici 2002, date de mise en circulation des pièces et des billets.
Pour terminer, je voudrais rendre hommage à vos conjoints, qui partagent avec vous la lourde tâche de représenter lEtat dans nos départements et nos régions et saluer leur présence à vos côtés. Je sais toute limportance de leur rôle et je suis heureux de pouvoir en témoigner aujourdhui.
Mesdames et Messieurs, je vous exprime mon estime, ma reconnaissance et ma confiance et je vous remercie.
Monsieur le Ministre de lIntérieur,
Mesdames et Messieurs les Ministres,
Monsieur le Président de lAssociation du Corps Préfectoral,
Mesdames et Messieurs les Préfets et Sous-préfets,
Mesdames et Messieurs,
Je suis heureux daccueillir cette année encore, dans cette maison qui est celle de la République, les membres du corps préfectoral et les hauts fonctionnaires du Ministère de lIntérieur.
Cette réunion est pour moi loccasion de reconnaître et saluer laction que vous menez, dans les régions, les départements, les arrondissements français, en métropole comme en outre-mer. Je sais que vous mettez au service de votre mission toute votre énergie, toute votre intelligence des hommes et des situations.
Cette année encore, ce sont des qualités qui vous seront nécessaires pour relever les défis auxquels notre pays est confronté. Je veux parler de lemploi, bien sûr, mais aussi de la réforme de lEtat et des attentes de nos concitoyens en matière de sécurité.
Lors de nos précédentes rencontres, je vous ai parlé de lemploi. Jy reviendrai cette année. Lemploi et la lutte contre lexclusion, les deux étant d'ailleurs liés, demeurent la première priorité des pouvoirs publics français.
Il y a dans notre pays une fracture et une souffrance sociales qui nont cessé de croître depuis vingt ans.
Ce qui inquiète nos compatriotes, ce nest pas seulement le niveau très préoccupant atteint par le chômage, cest aussi et peut-être surtout sa durée. Notre pays compte désormais 500.000 personnes privées demploi depuis plus de deux ans.
Le chômage de longue durée et la précarité quil engendre sattaquent aux fondements mêmes de notre société. Chaque jour qui passe voit les hommes et les femmes qui en sont victimes séloigner un peu plus de la vie active. Malgré la reprise actuelle de la croissance, chaque jour qui passe rend plus difficile leur retour à lemploi.
Cest pour cela que nous devons en priorité aider les chômeurs de longue durée. Les aider à retrouver confiance en eux-mêmes et en la société. Les aider à assumer pleinement leurs responsabilités de citoyens et dadultes. Les aider à retrouver un emploi.
Le monde associatif a su le premier, peut-être, prendre conscience de la gravité du phénomène de lexclusion. Il a su, proposer et mettre en oeuvre des solutions nouvelles. Vous devez, en liaison avec les collectivités locales, soutenir son action.
Cest en effet sur vous, Préfets, Sous-préfets, que repose, en collaboration avec les élus, la tâche de mener cette lutte. Cest à vous quil appartient de mobiliser tous les instruments de la politique de lemploi mis à votre disposition par le Gouvernement pour que les chômeurs de longue durée ne soient pas les « laissés-pour-compte » de la reprise.
Lutter contre lexclusion, cest aussi transformer les revenus dassistance en revenus dactivité. Cest privilégier linsertion sur toute autre forme daide. Là aussi, vous avez votre rôle à jouer dans le cadre de la politique du gouvernement.
En organisant laccès des plus fragiles à lemploi, vous êtes au coeur de votre mission. Car en tant que représentants de lEtat, vous êtes les garants de la cohésion sociale. Cette responsabilité, vous devez lassumer pleinement en coordonnant laction de tous les intervenants.
Dans cette période de croissance attendue, vous avez aussi un rôle à jouer aux côtés des acteurs de la vie économique pour encourager lessor de lactivité.
Bien sûr, lactivité ne se décrète pas. Le temps de léconomie administrée est derrière nous. Votre rôle nest pas de faire pression sur les entreprises mais dêtre à leurs côtés. Votre rôle est de les aider.
Ce que le pays attend de vous aujourdhui, de vous qui êtes les chefs des services extérieurs de lEtat, cest dinfléchir, jour après jour, la culture et les formes daction de nos administrations pour quelles aient sans cesse le souci daider vraiment les entreprises créatrices d'emplois. En étant rapides et efficaces. En simplifiant les démarches. En allégeant les formalités qui compliquent les créations demplois. En marquant la compréhension nécessaire dans la mise en oeuvre des réglementations. En tenant compte, dans chaque cas particulier, des contraintes de lactivité économique. Bref, en semployant à ne pas décourager linitiative par une conception trop administrative des relations avec les acteurs économiques et sociaux. Cest tout le sens de lexpérience que javais lancée, il y a dix-huit mois, dans le Pas-de-Calais.
Vous devez enfin être particulièrement attentifs aux conséquences en matière demploi des restructurations qui frappent certaines régions. Je pense notamment à la réforme de notre armée et aux restructurations en cours dans notre industrie de défense. Là encore, vous pouvez contribuer, par la concertation et par le dialogue, à prévenir et à atténuer les effets des évolutions nécessaires.
La deuxième de vos priorités doit rester la réforme de lEtat.
Jinsisterai une fois de plus sur limportance de cette réforme pour notre pays. LEtat doit évoluer en profondeur pour devenir cet Etat moderne que nos compatriotes appellent de leurs voeux. Son action, si souvent contestée aujourdhui, y gagnera en légitimité.
LEtat jouera dautant mieux son rôle quil saura salléger et se concentrer sur les missions qui sont vraiment les siennes, ces missions de souveraineté et de solidarité qui ne peuvent ni ne doivent être confiées à dautres.
Lorsque lon parle de la réforme de lEtat, on parle dabord de la réforme de ladministration.
Le corps préfectoral, qui incarne depuis près de deux siécles lautorité de la République sur lensemble du territoire français, est ici en première ligne. Il est tout particulièrement concerné par le défi de la déconcentration.
Je sais que ce sujet vous tient à coeur. Comme vous avez pu le constater, au cours des deux dernières années, dimportantes avancées ont été accomplies. Je pense notamment à la déconcentration des décisions administratives individuelles récemment mise en oeuvre par le Gouvernement.
A vous, maintenant, de vous saisir de ces attributions nouvelles et de faire vivre cette réforme. Vous devez garantir aux citoyens et aux élus cette proximité et cette rapidité qui faisaient tant défaut par le passé.
Mais il faut aller plus loin. Plusieurs chantiers, et non des moindres, souvrent et souvriront.
Je pense dabord à la déconcentration financière qui doit accompagner la déconcentration des décisions individuelles. Il serait souhaitable quelle soit entamée dès cette année, à loccasion de la préparation du projet de budget pour 1999. Comme les crédits de fonctionnement, les crédits dintervention doivent être, à leur tour dans toute la mesure du possible, déconcentrés et rendus plus fongibles.
Il ny a pas de déconcentration sans souplesse. Parce que vous connaissez les hommes et les situations, parce que vous êtes les mieux placés pour réagir aux attentes de nos concitoyens et des collectivités locales, vous devez disposer des marges de manoeuvre nécessaires à votre action.
Il faut aussi renforcer la déconcentration en ce qui concerne la gestion des agents. Le besoin sen fait sentir chaque jour. Les esprits évoluent en ce sens. Il faut accélérer ce processus.
Mais la déconcentration nest pas tout. Il reste à adapter les services déconcentrés à leurs nouvelles missions.
Si nous voulons lutter contre lexcessive centralisation de notre Etat, il faut accroître les responsabilités de ses représentants territoriaux. Il faut que les préfets soient investis dun véritable pouvoir dorganisation de leurs services.
Lunité du pays ne suppose pas obligatoirement luniformité de son administration. Les choses se présentent rarement de la même façon dun département à lautre.Nous devons donc réfléchir ensemble aux moyens dintroduire dans notre organisation administrative une certaine dose de souplesse. Je sais quil sagit là dune révolution dans un système aussi vertical et cloisonné que le nôtre. Mais je crois que lEtat tout entier y trouverait un nouvel élan.
Enfin, assurer la sécurité et la paix publique constitue depuis toujours lune de vos missions essentielles. Cette mission prend aujourdhui une importance accrue.
Vous le savez mieux que tout autre, la sécurité des personnes et des biens constitue lune des premières préoccupations de nos concitoyens. Les Français se sentent désarmés face à la délinquance et aux incivilités, qui sont autant de violences auxquelles ils sont confrontés quotidiennement.
Cest vrai dans les villes, et notamment dans les quartiers difficiles. Cest vrai aussi dans les zones rurales, où se développe une petite délinquance, inconnue jusquici.
Ce sentiment dinsécurité pèse sur les esprits. Il met en péril le lien social. Il remet en cause les fondements mêmes du pacte républicain. Car la sécurité est la première des libertés. Celle qui garantit lexercice de toutes les autres.
Dans ce domaine, plus que dans tout autre, vous êtes en première ligne. Représentants de lEtat, il vous appartient de faire en sorte que partout en France soient assurées la sécurité et la paix publique. Je sais que vous accomplissez dores et déjà un travail important, parfois dans des conditions difficiles, en conduisant laction de la police et de la gendarmerie.
Mais au-delà de laction des forces de lordre, la sécurité ne pourra être garantie efficacement sans le concours de tous les services de lEtat. Education nationale, police et gendarmerie, justice, services sociaux, tous, sans exception, doivent avoir à coeur de travailler en commun, de partager leurs informations pour déceler les situations à risque, prévenir ce qui peut lêtre, intervenir au plus vite et punir quand il le faut.
Il vous appartient, en collaboration avec les maires, et notamment dans le cadre des contrats locaux de sécurité, de guider et de coordonner leur action. Cest à ce prix que sera assuré, partout sur notre territoire, le respect de la loi et du droit, sans lequel il ny a pas de démocratie.
Mesdames et Messieurs,
Emploi, réforme de lEtat, sécurité, cette année encore, le corps préfectoral est fortement sollicité. Tout lintérêt de votre mission est là, dans cet engagement au service de lEtat et au service des valeurs républicaines.
Depuis près de deux siècles, vous vous acquittez de votre mission sans faillir, témoignant dune disponibilité, dun sens du devoir et des responsabilités, qui font lhonneur de votre corps.
Cette année sera pour notre pays un tournant. Dans quelques mois, la France sera au rendez-vous de la monnaie unique. Cest une ère nouvelle qui va souvrir, riche, j'en suis sûr, de promesses pour lactivité et pour lemploi. Je vous demande de vous mobiliser, une fois encore, pour aider notre pays à franchir cette nouvelle étape de son histoire.
A compter du 1er janvier 1999, lEuro sera notre monnaie. Pour faciliter lacceptation de cette nouvelle monnaie, il faut informer, rassurer, et inciter nos compatriotes à sy préparer. Vous devrez participer activement aux campagnes dinformation lancées par le Gouvernement qui accompagneront le passage à lEuro dici 1999 et, plus encore, dici 2002, date de mise en circulation des pièces et des billets.
Pour terminer, je voudrais rendre hommage à vos conjoints, qui partagent avec vous la lourde tâche de représenter lEtat dans nos départements et nos régions et saluer leur présence à vos côtés. Je sais toute limportance de leur rôle et je suis heureux de pouvoir en témoigner aujourdhui.
Mesdames et Messieurs, je vous exprime mon estime, ma reconnaissance et ma confiance et je vous remercie.