Texte intégral
Bonjour monsieur Poncelet.
Bonjour.
Q- Vous recevez aujourd'hui environ 2.000 femmes maires...
R- Exact.
Q- Vous allez les réunir, elles vont discuter, débattre, elles vont recevoir la visite du Premier ministre. Il devait y en avoir 18.000 si la parité était respectée en France.
R- Oui. Le Sénat, c'est l'institution qui, constitutionnellement, représente les collectivités territoriales. J'ai souhaité marquer le 67ème anniversaire...
Q- Du droit de vote.
R- ... du droit de vote accordé par le Général de Gaulle aux femmes. Et ce clin d'oeil à l'électrice, en même temps, me permet de donner un coup de chapeau à l'élue, et c'est vrai que sur 36.600 communes, 36.600 maires, nous n'avons seulement que 4.000 maires. 2.000 maires vont bien sûr venir au Sénat aujourd'hui. Ça sera le moment de faire le point sur la parité et j'observe qu'en milieu rural, dans les communes en dessous de 3.500 habitants, 80 % des maires sont des femmes. Il y a donc un effort à faire en ce qui concerne la parité au niveau des grandes villes et des villes moyennes, comme il y a un effort à faire au niveau des municipalités et des bureaux de conseil général. Pourquoi ne pas envisager qu'au niveau des municipalités, il y ait là aussi l'alternance : un homme, une femme, une femme, un homme. Au niveau des bureaux des conseils généraux...
Q- Mais vous n'en avez pas voulu quand la loi a été votée.
R- Quand la loi a été votée, nous avons voté la parité. Nous avons voté la parité. Et le Sénat est l'Assemblée aujourd'hui qui est la plus féminisée. 17 % des sénateurs sont des femmes.
Q- Des sénatrices.
R- Sénatrices... non, 17 % des sénateurs sont des sénatrices. Ce sont des sénatrices et, à l'Assemblée nationale, 12 % seulement. Voilà un cliché qui tombe, n'est-ce pas, parce que vous nous reprochez souvent de ne pas accueillir les femmes.
Q- Pour vous, ce n'est un pas un jour de bonne conscience.
R- Si, moi je considère que le bilan est positif. Le bilan est positif, il faut encore améliorer, en ce qui concerne le Sénat il ira en s'améliorant puisque nous avons, bien sûr, une élection, pour une partie des sénateurs qui se réalise à la proportionnelle, une autre élection au scrutin uninominal à deux tours. Peut-être faudra-t-il envisager que dans le scrutin uninominal, n'est-ce pas, scrutin majoritaire, il y ait bien sûr soit un titulaire homme et une suppléante femme, ou l'inverse, c'est peut-être là aussi un effort à faire. Aujourd'hui nous sommes 17 %, mon souhait c'est que pour le prochain renouvellement nous soyons 20 à 25 % de femmes.
Q- C'est très progressif.
R- C'est très progressif, mais cela vient, cela vient.
Q- Ça vient, doucement alors. En ce qui concerne le référendum...
Vous pensez à qui ?
R- Eh bien je vous laisse le soin de réfléchir.
Q- En ce qui concerne le référendum pour la Constitution européenne, la date, ça vous va bien, oui ?
R- Oui, je pense que le président de la République a consulté toutes les formations politiques. Si ça avait été plus tôt, on aurait dit "il n'y a pas assez de temps pour s'expliquer, si ça avait été trop tard, on aurait dit "c'est un peu tard " et puis je crois que... il faut savoir que dans la Fonction publique, à partir du 1er juin, c'est la période des congés qui commencent, par conséquent la date est bien choisie. Moi, j'aurais souhaité plus tôt. On avait envisagé le 8 mai, mais le 8 mai, ça se télescopait avec la fête de la victoire. Je pense que c'est la bonne date.
Q- Il faut un chef de campagne ou chacun va s'occuper de ses ouailles, si je puis dire ?
R- Non, je crois que, aujourd'hui, la situation est claire. Lundi dernier, le Congrès s'est réuni, c'est-à-dire le Parlement en congrès à Versailles, et à une très forte majorité, à une très forte majorité...
Q- A voté "oui".
R- Nous avons modifié la Constitution pour qu'elle puisse, bien sûr, s'harmoniser avec...
Q- Certes, bon, mais là je parle de la campagne, monsieur Poncelet...
R- ... mais il y a aussi un point important dans la Constitution, c'est qu'en toute circonstance, pour tout nouvel adhérent à l'Europe, il faudra que le peuple souverain se prononce.
Q- Oui, d'accord, non, là je vous parle de la campagne pour... est-ce que...
R- La campagne, eh bien l'objectif est fixé, c'est le référendum du 29, la date est fixée et maintenant nous entrons en campagne et chaque parlementaire, dans sa circonscription, fera campagne et puis, moi, pour ma part, je souhaite qu'il y ait, région par région, de grandes réunions avec la participation de certains ténors politiques.
Q- Alors, hier, l'UMP a dévoilé son plan de campagne, N. Sarkozy a dévoilé l'affiche qui sera le symbole de l'UMP. L'Europe, il faut qu'elle soit blonde ?
R- Il faut qu'elle soit ?
Q- Blonde ?
R- Oh, vous savez, on ne va pas s'arrêter aux couleurs de la femme. Certainement, peut-être, que le blond est plus attractif, n'est-ce pas, mais ce n'est pas ça. Ce qu'il faut, c'est par un effort de pédagogie, faire bien comprendre à nos concitoyens que l'Europe c'est important. Est-ce que vous pouvez vous imaginer qu'il y aurait autant de pays qui auraient voté à 90 % pour l'entrée dans l'Europe si l'Europe n'était pas attractive ? Et en ce qui me concerne, moi de l'Est, l'Europe ne m'aura apporté qu'une seule chose, qu'une seule chose : la paix, pendant plus d'un demi-siècle, ce serait pour moi, déjà, extrêmement important. Alors qu'auparavant, pendant 40 ans, on a connu deux guerres. Donc, l'Europe, ce n'est pas parfait, mais ça a un aspect positif, ça a des réalisations positives, et par conséquent, je suis, moi, très très européen, depuis ma première jeunesse, je milite pour l'Europe. Et puis l'Europe, c'est un pôle de démocratie, c'est un pôle de paix.
Q- D'accord. Est-ce qu'il faut que l'Etat finance la campagne pour le référendum, est-ce que vous êtes prêts à...
R- Je crois qu'il est... oui, il faut faire un effort pour que l'on puisse rencontrer tous les Françaises et les Français. Oui, il y a un léger effort financier parce que certaines formations politiques n'ont pas les moyens de le faire, et pourquoi ne pas leur donner les moyens de le faire. Nous sommes...
Q- Par le biais d'un collectif budgétaire ?
R- On verra si c'est un collectif budgétaire, on verra si c'est en fin d'année et l'ajouter au budget, ça, ce n'est pas...
Q- Vous y êtes favorable.
R- C'est une question technique. Moi, je suis assez favorable que l'on aide les formations politiques à accomplir leur mission et surtout en ce qui concerne les formations politiques qui ont peu de moyens.
Q- Et les grandes aussi, par la même occasion.
R- Et les grandes aussi, bien sûr, mais enfin, il faut que dans ce pays, qui a de nombreuses formations politiques, à la différence d'autres pays, eh bien que chacun puisse, n'est-ce pas, aller à la rencontre de ses électrices et de ses électeurs.
Q- Vous rappeliez tout à l'heure que le Sénat est la Chambre des collectivités locales. Alors, samedi il y a eu une manifestation assez importante, à Guéret, une manifestation de protestation contre la suppression des services publics. Vous-même, vous prônez des maisons de service public, mais tout ça c'est bien joli, parce que ça mène, dans un deuxième temps, en attendant il y a un vrai désert qui est en train de s'installer dans le pays.
R- Oui, je vous rappellerai, même si cela n'a pas été sur l'actualité, à l'époque, qu'en 2003, nous avions organisé au Sénat un très grand débat...
Q- Oui, d'accord, mais, concrètement.
R- ... un très grand débat sur la nécessité, bien sûr, de maintenir le service public, et nous avions souhaité qu'il y ait une conférence nationale, qui vient d'être annoncée officiellement, il y a maintenant quelques semaines, par le Premier ministre...
Q- Parce qu'il y a eu mobilisation.
R- C'est important, et cette conférence nationale sera composée d'élus et présidée par un élu, et un élu rural, pour que nous puissions en débattre. Je pose une simple question. Souvent, j'entends dire, parce qu'en France on aime bien les slogans, " maintien de l'école au village ". Très bien, très bien, mais à partir de combien d'élèves ? Si je n'ai pas d'élèves, je maintiens l'école ? Si j'ai deux élèves, je maintiens l'école ? Qu'on arrête les critères ! Maintien du bureau de Poste, très bien, mais il y a certains bureaux de Poste où le receveur reçoit ou expédie deux télégrammes, reçoit trois lettres. Que l'on me donne les critères du maintien. Par conséquent, on s'oriente vers un service public, mais un service public qui soit à disposition. Je préfère que l'on ait un point Poste à la disposition, j'allais dire, au moins 8 heures par jour plutôt qu'un receveur 2 heures par jour seulement. Donc, par conséquent, là, il y a toute une organisation à faire.
(Source : premier-ministre, Service d'information du gouvernement, le 11 mars 2005)
Bonjour.
Q- Vous recevez aujourd'hui environ 2.000 femmes maires...
R- Exact.
Q- Vous allez les réunir, elles vont discuter, débattre, elles vont recevoir la visite du Premier ministre. Il devait y en avoir 18.000 si la parité était respectée en France.
R- Oui. Le Sénat, c'est l'institution qui, constitutionnellement, représente les collectivités territoriales. J'ai souhaité marquer le 67ème anniversaire...
Q- Du droit de vote.
R- ... du droit de vote accordé par le Général de Gaulle aux femmes. Et ce clin d'oeil à l'électrice, en même temps, me permet de donner un coup de chapeau à l'élue, et c'est vrai que sur 36.600 communes, 36.600 maires, nous n'avons seulement que 4.000 maires. 2.000 maires vont bien sûr venir au Sénat aujourd'hui. Ça sera le moment de faire le point sur la parité et j'observe qu'en milieu rural, dans les communes en dessous de 3.500 habitants, 80 % des maires sont des femmes. Il y a donc un effort à faire en ce qui concerne la parité au niveau des grandes villes et des villes moyennes, comme il y a un effort à faire au niveau des municipalités et des bureaux de conseil général. Pourquoi ne pas envisager qu'au niveau des municipalités, il y ait là aussi l'alternance : un homme, une femme, une femme, un homme. Au niveau des bureaux des conseils généraux...
Q- Mais vous n'en avez pas voulu quand la loi a été votée.
R- Quand la loi a été votée, nous avons voté la parité. Nous avons voté la parité. Et le Sénat est l'Assemblée aujourd'hui qui est la plus féminisée. 17 % des sénateurs sont des femmes.
Q- Des sénatrices.
R- Sénatrices... non, 17 % des sénateurs sont des sénatrices. Ce sont des sénatrices et, à l'Assemblée nationale, 12 % seulement. Voilà un cliché qui tombe, n'est-ce pas, parce que vous nous reprochez souvent de ne pas accueillir les femmes.
Q- Pour vous, ce n'est un pas un jour de bonne conscience.
R- Si, moi je considère que le bilan est positif. Le bilan est positif, il faut encore améliorer, en ce qui concerne le Sénat il ira en s'améliorant puisque nous avons, bien sûr, une élection, pour une partie des sénateurs qui se réalise à la proportionnelle, une autre élection au scrutin uninominal à deux tours. Peut-être faudra-t-il envisager que dans le scrutin uninominal, n'est-ce pas, scrutin majoritaire, il y ait bien sûr soit un titulaire homme et une suppléante femme, ou l'inverse, c'est peut-être là aussi un effort à faire. Aujourd'hui nous sommes 17 %, mon souhait c'est que pour le prochain renouvellement nous soyons 20 à 25 % de femmes.
Q- C'est très progressif.
R- C'est très progressif, mais cela vient, cela vient.
Q- Ça vient, doucement alors. En ce qui concerne le référendum...
Vous pensez à qui ?
R- Eh bien je vous laisse le soin de réfléchir.
Q- En ce qui concerne le référendum pour la Constitution européenne, la date, ça vous va bien, oui ?
R- Oui, je pense que le président de la République a consulté toutes les formations politiques. Si ça avait été plus tôt, on aurait dit "il n'y a pas assez de temps pour s'expliquer, si ça avait été trop tard, on aurait dit "c'est un peu tard " et puis je crois que... il faut savoir que dans la Fonction publique, à partir du 1er juin, c'est la période des congés qui commencent, par conséquent la date est bien choisie. Moi, j'aurais souhaité plus tôt. On avait envisagé le 8 mai, mais le 8 mai, ça se télescopait avec la fête de la victoire. Je pense que c'est la bonne date.
Q- Il faut un chef de campagne ou chacun va s'occuper de ses ouailles, si je puis dire ?
R- Non, je crois que, aujourd'hui, la situation est claire. Lundi dernier, le Congrès s'est réuni, c'est-à-dire le Parlement en congrès à Versailles, et à une très forte majorité, à une très forte majorité...
Q- A voté "oui".
R- Nous avons modifié la Constitution pour qu'elle puisse, bien sûr, s'harmoniser avec...
Q- Certes, bon, mais là je parle de la campagne, monsieur Poncelet...
R- ... mais il y a aussi un point important dans la Constitution, c'est qu'en toute circonstance, pour tout nouvel adhérent à l'Europe, il faudra que le peuple souverain se prononce.
Q- Oui, d'accord, non, là je vous parle de la campagne pour... est-ce que...
R- La campagne, eh bien l'objectif est fixé, c'est le référendum du 29, la date est fixée et maintenant nous entrons en campagne et chaque parlementaire, dans sa circonscription, fera campagne et puis, moi, pour ma part, je souhaite qu'il y ait, région par région, de grandes réunions avec la participation de certains ténors politiques.
Q- Alors, hier, l'UMP a dévoilé son plan de campagne, N. Sarkozy a dévoilé l'affiche qui sera le symbole de l'UMP. L'Europe, il faut qu'elle soit blonde ?
R- Il faut qu'elle soit ?
Q- Blonde ?
R- Oh, vous savez, on ne va pas s'arrêter aux couleurs de la femme. Certainement, peut-être, que le blond est plus attractif, n'est-ce pas, mais ce n'est pas ça. Ce qu'il faut, c'est par un effort de pédagogie, faire bien comprendre à nos concitoyens que l'Europe c'est important. Est-ce que vous pouvez vous imaginer qu'il y aurait autant de pays qui auraient voté à 90 % pour l'entrée dans l'Europe si l'Europe n'était pas attractive ? Et en ce qui me concerne, moi de l'Est, l'Europe ne m'aura apporté qu'une seule chose, qu'une seule chose : la paix, pendant plus d'un demi-siècle, ce serait pour moi, déjà, extrêmement important. Alors qu'auparavant, pendant 40 ans, on a connu deux guerres. Donc, l'Europe, ce n'est pas parfait, mais ça a un aspect positif, ça a des réalisations positives, et par conséquent, je suis, moi, très très européen, depuis ma première jeunesse, je milite pour l'Europe. Et puis l'Europe, c'est un pôle de démocratie, c'est un pôle de paix.
Q- D'accord. Est-ce qu'il faut que l'Etat finance la campagne pour le référendum, est-ce que vous êtes prêts à...
R- Je crois qu'il est... oui, il faut faire un effort pour que l'on puisse rencontrer tous les Françaises et les Français. Oui, il y a un léger effort financier parce que certaines formations politiques n'ont pas les moyens de le faire, et pourquoi ne pas leur donner les moyens de le faire. Nous sommes...
Q- Par le biais d'un collectif budgétaire ?
R- On verra si c'est un collectif budgétaire, on verra si c'est en fin d'année et l'ajouter au budget, ça, ce n'est pas...
Q- Vous y êtes favorable.
R- C'est une question technique. Moi, je suis assez favorable que l'on aide les formations politiques à accomplir leur mission et surtout en ce qui concerne les formations politiques qui ont peu de moyens.
Q- Et les grandes aussi, par la même occasion.
R- Et les grandes aussi, bien sûr, mais enfin, il faut que dans ce pays, qui a de nombreuses formations politiques, à la différence d'autres pays, eh bien que chacun puisse, n'est-ce pas, aller à la rencontre de ses électrices et de ses électeurs.
Q- Vous rappeliez tout à l'heure que le Sénat est la Chambre des collectivités locales. Alors, samedi il y a eu une manifestation assez importante, à Guéret, une manifestation de protestation contre la suppression des services publics. Vous-même, vous prônez des maisons de service public, mais tout ça c'est bien joli, parce que ça mène, dans un deuxième temps, en attendant il y a un vrai désert qui est en train de s'installer dans le pays.
R- Oui, je vous rappellerai, même si cela n'a pas été sur l'actualité, à l'époque, qu'en 2003, nous avions organisé au Sénat un très grand débat...
Q- Oui, d'accord, mais, concrètement.
R- ... un très grand débat sur la nécessité, bien sûr, de maintenir le service public, et nous avions souhaité qu'il y ait une conférence nationale, qui vient d'être annoncée officiellement, il y a maintenant quelques semaines, par le Premier ministre...
Q- Parce qu'il y a eu mobilisation.
R- C'est important, et cette conférence nationale sera composée d'élus et présidée par un élu, et un élu rural, pour que nous puissions en débattre. Je pose une simple question. Souvent, j'entends dire, parce qu'en France on aime bien les slogans, " maintien de l'école au village ". Très bien, très bien, mais à partir de combien d'élèves ? Si je n'ai pas d'élèves, je maintiens l'école ? Si j'ai deux élèves, je maintiens l'école ? Qu'on arrête les critères ! Maintien du bureau de Poste, très bien, mais il y a certains bureaux de Poste où le receveur reçoit ou expédie deux télégrammes, reçoit trois lettres. Que l'on me donne les critères du maintien. Par conséquent, on s'oriente vers un service public, mais un service public qui soit à disposition. Je préfère que l'on ait un point Poste à la disposition, j'allais dire, au moins 8 heures par jour plutôt qu'un receveur 2 heures par jour seulement. Donc, par conséquent, là, il y a toute une organisation à faire.
(Source : premier-ministre, Service d'information du gouvernement, le 11 mars 2005)