Dans un contexte de deuxième année de pandémie de Covid-19, l’inflation du prix des produits alimentaires (0,6% en 2021) a été moins élevée que la hausse des prix des autres produits (1,6% en 2021) selon le rapport annuel publié le 29 juin 2022 par l'Observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires.
Des tensions sur la scène agricole internationale
Pourtant, l’année 2021 a été marquée par de fortes tensions sur la scène agricole mondiale selon le rapport. Par exemple, la sécheresse d’août 2021 dans l’Ouest du Canada a produit des effets négatifs sur les prix du blé (+27,3%). La Chine a quant à elle triplé ses achats de céréales, faisant grimper le prix du maïs de 65% et celui de l’huile de soja de 97%.
En outre, le rapport mentionne les effets négatifs du démantèlement des mesures de gestion des marchés agricoles dans le cadre de la Politique agricole commune (PAC). Cette situation rend les États de l’Union européenne plus dépendants des fluctuations des cours internationaux des matières premières.
Les perspectives pour 2022-2023, qui s’annonçaient plus favorables, subissent désormais les effets de la guerre en Ukraine. Les prix du blé, du maïs et du tournesol sont particulièrement affectés. La hausse des prix de l'énergie devraient également produire un effet inflationniste.
Une hausse des prix différente selon les aliments
La hausse de l’indice des prix à la consommation (IPC) a notamment été observée pour les fruits (+4%), les volailles (+2,9%), la viande bovine (+1,7 %) et la baguette de pain (+0,7%). En revanche, les produits aquatiques, les légumes, les produits laitiers et le jambon connaissent tous des hausses inférieures à 0,5%. Le prix de la viande de porc fraîche est en baisse de 0,9%.
La part du coût des matières premières dans le prix final a augmenté pour les viandes bovines, ovines et les volailles. Les cours de la viande ovine ont augmenté de 9,4% et les cours de la viande de veau ont été supérieurs de 6,5% en moyenne à ceux de l’année précédente.
Le cours des produits laitiers a augmenté sous l’effet de la baisse des quantités disponibles à l’échelle mondiale. Le prix réel du lait de vache payé au producteur a ainsi progressé de 4,1% en un an. Les prix des produits de la pêche augmentent globalement, comme le lieu noir, dont le tarif à la vente subit les conséquences d'une diminution de la pêche française.
Augmentation des marges des grandes et moyennes surfaces
Les marges nettes des grandes et moyennes surfaces, c’est-à-dire le ratio entre le bénéfice et le chiffre d’affaires, progressent globalement.
Pour les aliments frais, la marge nette après impôts est de 1,6%. La marge nette des rayons charcuterie, boucherie et volaille (rapportée au chiffre d’affaires) est globalement en hausse. Les résultats positifs des rayons charcuterie (+6,9%) et volailles (+9,2%) compensent la marge nette négative de la boucherie (-0,4%). La marge nette du rayon des fruits et légumes demeure la même en 2020 qu’en 2019, de l’ordre de 4,5%. Celle du rayons des produits laitiers est en hausse de 0,8% alors que celle du rayon marée reste négative (-2%) bien qu’en progression par rapport à 2019.
