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© Ralf Gosch - stock.adobe.com

Commerce extérieur : une nette dégradation en 2022

Temps de lecture  3 minutes

Par : La Rédaction

Le commerce extérieur de la France a fortement pâti du contexte mondial très dégradé en 2022 : légèrement excédentaire en 2021, le solde courant – biens, services, négoce, revenus – ressort en déficit de 53,5 milliards d'euros, un record. C'est ce que révèle le rapport 2023 sur le commerce extérieur de la Direction générale du Trésor.

L'année 2022 était particulièrement difficile pour le commerce mondial : guerre en Ukraine, augmentation des prix de l'énergie, mais également de l'agroalimentaire et des métaux, faiblesse de l'euro face au dollar, hausse des taux d'intérêt, persistance des tensions sur les chaînes d'approvisionnement...

Selon le rapport sur le commerce extérieur français en 2022, la France n'a pas échappé à cette conjoncture difficile : le solde courant redevient nettement déficitaire et s'établit à -2% du produit intérieur brut (PIB), après +0,3% en 2021.

Un déficit commercial record

Les différentes parties de la balance des paiements ont pris des évolutions très distinctes en 2022. Les échanges sur les biens enregistrent un déficit historique de 163,6 milliards d'euros en 2022, soit une dégradation de près de 80 milliards d'euros sur un an, imputable très largement à la hausse des prix de l'énergie. Les échanges de services, quant à eux, ont été très excédentaires (environ 50 milliards d'euros), un record inédit, grâce à la bonne tenue des services de voyages (tourisme), de transports (avec notamment le fret maritime) et des services financiers. Enfin, la balance des revenus enregistre également un net excédent (+31 milliards d'euros), bien supérieur à sa moyenne entre 2010 et 2019 (8 milliards d'euros).

Ces balances donnent un solde courant déficitaire de près de 54 milliards d'euros. Sur les quinze dernières années, ce solde n'a été excédentaire qu'à deux reprises : en 2019 et en 2021.

Les prix de l'énergie pèsent sur les résultats

La facture énergétique a plus que doublé en 2022 : 115,3 milliards d'euros après 44,8 milliards en 2021. En 2022, les prix de l'énergie à l'importation ont été multipliés par 2,1 par rapport à 2021. Hors énergie et hors matériel militaire, le déficit commercial français n'aurait été que de 73,8 milliards d'euros. Cette hausse a également dégradé la situation chez nos partenaires : les pays en excédent commercial comme l'Allemagne ont vu leur excédent baisser, pour d'autres, les déficits se sont alourdis.

De manière sectorielle, 2022 confirme les forces et les faiblesses du commerce extérieur français. Les traditionnels "champions à l'export" enregistrent tous des excédents : aéronautique à +23 milliards d'euros, boissons à +16 milliards d'euros, parfums et cosmétiques à +15 milliards d'euros, pharmaceutique à +3 milliards d'euros. Les exportations du secteur automobile ont retrouvé quasiment leur niveau de 2019 et celles des produits agricoles progressent de 37%.

Quels atouts pour l'avenir ?

Malgré le contexte conjoncturel difficile, la France a enregistré une hausse de 18,5% de ses exportations de biens en volume. La faiblesse de l'euro y a certainement contribué. Elle fait ainsi mieux que l'Allemagne (+14%), qui certes, elle, part d'un niveau beaucoup plus élevé.

Par ailleurs, le tissu exportateur français s'élargit : avec plus de 144 400 entreprises exportatrices au troisième trimestre 2022, il a atteint un record absolu. Et la France reste attractive pour les investissements directs étrangers (IDE) : pour la troisième année consécutive, la France se place sur la première place du podium de l'attractivité en Europe pour le nombre de projets d'investissements étrangers. Souvent plébiscités, ces IDE peuvent néanmoins aussi s'accompagner de certains risques, notamment sur la souveraineté du pays d'accueil, le creusement des inégalités territoriales et sur la répartition inéquitable des bénéfices.