La liberté de circulation a toujours été au centre de projet européen. Depuis le traité de Rome en 1957 et le traité de Lisbonne de 2007, en passant par la mise en œuvre de l'accord de Schengen en 1995, elle s'est étendue des travailleurs aux retraités, étudiants, lycéens et apprentis. Selon une étude de la Direction générale du Trésor publiée en février 2024, la réduction des barrières à la mobilité des personnes contribue au bon fonctionnement du marché intérieur mais des obstacles demeurent. Et la mobilité au sein de l'UE reste beaucoup plus faible que celle observée aux États-Unis.
Portrait des immigrés européens
Le principal motif de migration dans l'UE est le regroupement familial, devant le travail, les études ou une demande de protection. L'étude note également qu'une migration pour motif familial peut être combinée à un motif de travail.
Les immigrés intracommunautaires en âge de travailler sont globalement plus jeunes que les natifs européens. Le taux d'emploi et le niveau d'éducation des immigrées européens sont d'un niveau comparable à ceux des natifs et supérieurs à ceux des immigrés extracommunautaires. Leur répartition se fait de façon inégale : elle est nettement plus élevée en Europe de l'Ouest, notamment en Allemagne, en Suisse et en Autriche et dans les pays du Bénélux.
Une mobilité intracommunautaire encore assez modeste
D'un point de vue juridique, les barrières à la mobilité intracommunautaire sont levées, mais des obstacles demeurent, notamment :
- les barrières linguistiques et culturelles ;
- les problèmes de reconnaissance des compétences sur le marché du travail ;
- l'hétérogénéité des systèmes de sécurité sociale et la portabilité des droits.
Comparée à la mobilité interne aux États-Unis, la mobilité intracommunautaire européenne reste toujours modeste : moins de 4% dans l'UE en 2017 contre près d'un tiers pour les États américains en 2022. "Le coût des contraintes à la mobilité interne des personnes demeure deux plus élevé entre pays de l'UE qu'entre États américains en 2017, sans convergence significative depuis 1995".
Une immigration potentiellement bénéfique
Depuis 1960, l'immigration s'est faite en deux vagues : une première dans les années 1960 et 1970, suivie d'un affaiblissement, puis une nouvelle accélération au milieu des années 1990, notamment d'Europe de l'Est et de l’extérieur de l'Union européenne.
Cet afflux de personnes a d'importants effets potentiels :
- mieux associer capital et travail ;
- atténuer les fluctuations économiques entre États ;
- stimuler les flux commerciaux des pays ;
- favoriser l'innovation.